Naissance à Socourt (Vosges), le 28 mai 1831
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 28 mai 1854
Oblation perpétuelle à N.-D. de l’Osier, le 15 octobre 1856 (no 419 b)
Dispense des vœux, le 4 juillet 1863.

Nicolas Pierron est né à Socourt, diocèse de Nancy, le 28 mai 1831. Il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 28 mai 1854, y a fait ses vœux d’un an en 1855, de cinq ans le 17 février 1856 et ses vœux perpétuels le 15 octobre 1856. On l’avait admis à la profession au conseil général le 19 septembre précédent, en disant: «Son bon esprit, sa fidélité aux devoirs de la Règle, son amour de la Congrégation, sa santé robuste et son aptitude à toutes sortes d’emploi, jointe à une grande activité, en font un sujet vraiment précieux pour la maison qui le compte dans le personnel de ses membres.»

On ne sait où il a habité pendant quelques années, mais de 1861 à 1863, il est à Paris. Le 6 octobre 1861, le père Burfin veut l’avoir à Limoges. Il écrit au père Fabre: «Vous avez le frère Pierron qu’on ballotte à droite et à gauche et qu’on finira par jeter sur le chemin de la porte. Donnez-le moi et je vous promets de le garder.» Le père Burfin demande cependant, avant de laisser partir le frère de Paris, de lui enseigner à faire «cuire le souper». Le 18 octobre 1861, le père Magnan, supérieur à Paris, écrit au père Fabre en lui disant qu’il commence le service religieux à la chapelle. Il n’ose cependant pas chanter les vêpres, «n’ayant pour toutes ressources que la voix du frère Chounavel et la mâchoire édentée du frère Pierron».

Le frère reste à Paris, où il se trouve encore en mai 1863. Le 19 mai, le père Magnan, supérieur, écrit au père Fabre pour se plaindre des assistants généraux qui interfèrent dans sa charge. Il ajoute: «Voilà, au moment même, que le frère Pierron arrive chez moi la tête montée au sujet des observations que le père Tempier lui a faites sur son voyage. J’ai été longtemps à le calmer, mais naturellement je me demande de qui dépendent les frères? Qui a des observations à leur faire? Ce qu’un assistant fait, un autre peut le faire…»

Que s’est-il passé par la suite? On apprend par divers Registres que le frère Pierron a été dispensé de ses vœux le 4 juillet 1863. Sous ce nom, dans le Registre du Personnel 1862-1863, on a écrit plusieurs lignes: «D’une imagination excessive dont se ressent sa piété qui au fond est sincère. D’une activité que rien n’arrête, agissant sans cesse par impression, d’une manière inégale. D’un caractère difficile, dominateur et saturé d’amour-propre, de la dernière susceptibilité. En 1863, après beaucoup de désagréments et après qu’il se fût rendu coupable de plusieurs infidélités, il fut congédié le [4] juillet, dispensé de ses vœux. Il lui fut aussi remis 500 francs en retour de quoi il signa un écrit.» Dans une lettre du 30 juillet 1869, Nicolas Pierron demande à revenir dans la Congrégation.

Yvon Beaudoin, o.m.i