Naissance à Vinay (Isère), le 21 avril 1821
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 1er novembre 1841
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 1er novembre 1842 (n° 99)
Ordination sacerdotale à Viviers, le 20 septembre 1845
Dispense des vœux, le 22 juin 1864.

Jules Piot est né à Vinay, diocèse de Grenoble, le 21 avril 1821. Il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 1er novembre 1841 et y a fait son oblation le 1er novembre 1842. Après trois ans de théologie au grand séminaire de Marseille et à l’Osier, il a été ordonné prêtre par Mgr de Mazenod, à Viviers, le 20 septembre 1845. Il possédait des biens qu’il voulut administrer lui-même, mais en 1842 Mgr de Mazenod lui demanda de confier au supérieur l’emploi de sa fortune.

Le père Piot était très attaché à Notre-Dame de l’Osier. Il y allait au moins pendant l’été lorsqu’il était scolastique et refusa longtemps par la suite de quitter cette maison où d’ailleurs il rendait beaucoup de services comme prédicateur. Cela lui valut d’être expulsé deux fois de la Congrégation.

En 1850, il est envoyé à Nancy avec le père Louis-Toussaint Dassy. Là, il n’a cessé «d’être un sujet de peine à son supérieur et de mauvais exemple à ses frères par son manque de régularité, ses exigences désordonnées par rapport à la nourriture et aux vêtements, son air inquiet, ses paroles de blâme sur tout ce qui l’environnait». Puis il quitta Nancy sans avertir et rentra à l’Osier. Au conseil général, le 31 octobre 1850, on décide de le «renvoyer» de la société. À l’Osier, il se repent, promet de mieux faire à l’avenir et insiste pour demeurer Oblat. Le père Ambroise Vincens, supérieur de l’Osier, intercède en sa faveur et, au conseil tenu le 4 novembre, on maintient la décision prise, mais on laisse «à la prudence et à la sagesse du Supérieur général de décider et de déterminer lui-même au coupable la réparation que la société exigeait de lui avant de le réintégrer dans ses droits».

En 1855, la conduite du père laisse de nouveau à désirer à Notre-Dame de l’Osier. Afin de le placer dans une maison très régulière, le Fondateur le nomme professeur d’histoire et d’Écriture sainte au scolasticat de Montolivet. Le père proteste et le Supérieur général applique la décision prise en 1850. Il l’écrit au père Charles Baret, le 8 novembre 1855: le père Piot «après l’avoir mérité vingt fois, vient d’être congédié trop tard, beaucoup trop tard, pour l’honneur de la Congrégation. J’avais pour celui-ci fait verser la mesure de la miséricorde, il en a abusé jusqu’au scandale. Il n’a pas tenu à lui de demander par ses propos et sa conduite la maison où je ne l’avais appelé que pour le retirer des occasions où sa faiblesse succombait ailleurs…»

De nouveau il se repent. Le père Florent Vandenberghe, supérieur de l’Osier, intercède en sa faveur afin «que la sentence fatale ne fût pas mise à exécution». On accède à cette demande au conseil du 3 décembre 1855. «Il a donc été décidé, lit-on dans le procès-verbal, qu’on ferait encore un essai en le replaçant à Montolivet à condition qu’il réparera publiquement ses torts en demandant pardon et promettant de mieux faire, en présence de toute la communauté assemblée.» Le Fondateur annonce cette décision au père Charles Bellon, provincial, et ajoute: «C’est ainsi que Dieu tout-puissant redonne sa grâce au pécheur vraiment repentant quoiqu’il prévoie et sache que ce pécheur retombera dans le péché.»

Le père Piot n’est demeuré à Montolivet que pendant l’année scolaire 1855-1856. Il redevient ensuite missionnaire et réside à Limoges où le père Melchior Burfin, qu’il connaît bien, est supérieur. On le retrouve à Nancy en 1860-1861 puis à Notre-Dame de Cléry de 1862 à 1864. Son nom apparaît quelquefois alors dans Missions OMI. Il prêche beaucoup et aide également les pères d’Autun et de Limoges. En juin 1864, il demande la dispense de ses vœux, se disant trop faible et malade pour continuer la vie missionnaire. Le père Joseph Fabre consent à sa sortie de la Congrégation et lui donne 6 000 francs en compensation de ce que le père Piot avait apporté en entrant.

Yvon Beaudoin, o.m.i.