Naissance à Marseille (Bouches-du-Rhône), le 6 avril 1823
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 31 octobre 1847
Ordination sacerdotale à Marseille, le 18 mars 1848
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 1er novembre 1848 (no 214)
Décès à Talence, le 19 mars 1881.

Joseph Vincent Roullet (AG).

Joseph Vincent Roullet est né à Marseille le 6 avril 1823. Inscrit encore enfant à la maîtrise du Chapitre de Marseille, pendant quelques années il chanta les louanges de Dieu et servit la messe à la cathédrale. Il fit ensuite ses classes d’humanité au petit séminaire et, de 1843 à 1847, étudia la philosophie et la théologie au grand séminaire dirigé par les Oblats. Il se montra alors toujours appliqué au travail, fidèle au règlement, bon condisciple et surtout pieux séminariste. Après avoir reçu le diaconat, il entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 31 octobre 1847. En l’envoyant au noviciat, Mgr de Mazenod écrit au père Vincens: «Je souhaite que tous les nouveaux novices que vous aurez reçus ressemblent au bon diacre que je vous ai envoyé; nous serons bien partagés.»

Au mois de mars 1848, le Fondateur l’appelle à Marseille pour l’ordonner prêtre le 18 mars. Au conseil général, le 2 octobre, on l’admet à la profession avec cette simple remarque: «bon sous tous les rapports.» Aussitôt après son oblation à Notre-Dame de l’Osier, le 1er novembre 1848, il reçoit son obédience pour Marseille comme directeur et professeur de liturgie au grand séminaire. À l’automne 1850, il est envoyé au Calvaire, spécialement chargé de l’orphelinat de Nazaret, puis est nommé aumônier des prisons en juillet 1854.

En septembre 1857, la Congrégation accepte la direction de l’œuvre de Jeunesse de M. Allemand et le Fondateur confie cette charge au père Roullet qui aura le père Augier comme socius. Depuis la mort de M. Allemand, en 1836, cette œuvre était en souffrance, suite aux conflits entre les directeurs successifs, les abbés Bérengier et Brunello, et les laïcs qui formaient le conseil. Homme doux et conciliant, le père Roullet s’entend bien avec les membres du conseil et se concilie l’affection de la jeunesse. Les regrets sont unanimes lorsque, en décembre 1862, il est envoyé à Aix puis, le 23 février 1863, nommé provincial du Midi et supérieur de la communauté de Notre-Dame de la Garde à Marseille. À ce sujet, le père Fabre écrit: «Doué d’un jugement droit, temporisateur et prudent, attentif à ne point blesser, se défiant beaucoup de lui-même, il put paraître irrésolu dans ses décisions. Nul mieux que lui ne se rendait compte de ce qui lui manquait pour être au niveau de ses fonctions si importantes.» Il donne sa démission le 1er septembre 1865 et accepte la charge de maître des novices à Notre-Dame de l’Osier.

Au Chapitre général à Autun, en 1867, le père Roullet est nommé pro-directeur général de la Sainte-Famille de Bordeaux, en remplacement du père Soullier, appelé à la fonction de premier assistant général de la Congrégation. C’est là qu’il donne la pleine mesure de ses dons et de ses vertus: prêcher aux religieuses, les confesser et les diriger, visiter leurs œuvres, c’est ce qu’il fait avec joie et zèle pendant dix ans. Les religieuses l’ont fort apprécié et lui ont témoigné leur reconnaissance, surtout au cours de sa longue maladie.

En effet, au retour d’une retraite prêchée à Royaumont en décembre 1877, il eut un ictus cérébral qui lui paralysa le côté gauche. Il demeura à Talence jusqu’à la nomination de son successeur, le père Anger, en 1879. Il passa ensuite une année avec les Oblats à Bordeaux puis, lors des expulsions, fut accueilli de nouveau à la Sainte-Famille, à Saint-Pierre-de Talence, où il mourut le 19 mars 1881.

Yvon Beaudoin, o.m.i.