Naissance à Brignon (Haute-Loire), le 11 avril 1817
Ordination sacerdotale, le 19 mars 1842
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 23 août 1848
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 8 septembre 1849 (no 260)
Dispense des vœux, le 13 mai 1864.

Jean Léon Sigaud est né à Brignon, diocèse du Puy, le 11 avril 1817. Il était prêtre depuis le 19 mars 1842 lorsqu’il entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 23 août 1848. Après son oblation, le 8 septembre 1849, il est envoyé à Notre-Dame de Lumières comme économe et missionnaire. Il demeure à Lumières de 1849 à 1853, s’entend bien avec le père Françon et va souvent prêcher avec lui. Tout va bien quand il travaille hors de la maison mais, aussitôt rentré, il ne s’accorde pas avec quelques confrères, en particulier avec les pères Coste et Chavard.

De maison à Aix en 1854-1855, il ne veut pas y rester parce que le père Rouvière lui est antipathique. Il refuse d’aller à Limoges «parce qu’il ne peut se faire avec le père Bise.» Envoyé à Nancy, il ne veut pas exercer le ministère auprès des prisonniers. Le Fondateur se fâche et, le 16 octobre 1855, il écrit au père Soullier, supérieur: «Dites-lui de ma part que à moins qu’il ne consente à passer pour un imbécile ou un fou, je ne regarderais cette prétendue répugnance que comme un défaut de zèle et une excuse pour ne pas faire un travail qu’il considère comme pénible.» Le 18 octobre suivant, il fait la confidence suivante au père Bellon, provincial: «À Nancy, le père Sigaud nous a fait des siennes; il ne voulait pas faire le service des prisons, parce qu’il craignait que les prisonniers s’apercevassent qu’il est un peu bossu. C’est une idée fixe dans ce pauvre homme. Il n’est nullement assez bossu pour avoir à cacher cette prétendue difformité.» Le père semble s’entêter dans le refus de travailler auprès des prisonniers. Le 8 novembre 1855, le Fondateur confie encore au père Bellon: «Je vais écrire au père Sigaud pour lui signifier que s’il ne change pas de système nous le chasserons sans miséricorde.»

En 1856 et 1857, nous trouvons le père à Notre-Dame de Cléry, au Calvaire à Marseille en 1857-1858, à Notre-Dame de Bon Secours en 1859 et 1860, à Angers en 1861 et à Notre-Dame de l’Osier à partir de 1862. Dans une lettre au Fondateur en octobre 1850, il avait reconnu qu’il était inconstant. Par la suite, il a toujours souffert de la vie de communauté. En 1864, il demande la dispense de ses vœux. Elle lui est accordée au conseil général, le 13 mai 1864. Le secrétaire écrit dans le procès-verbal de cette séance: Le père Sigaud demande la dispense des vœux. «S’étant enfui de notre maison de l’Osier où il s’était lui-même fixé contrairement à la volonté de son provincial, il écrit de la Trappe d’Aiguebelle pour demander sa dispense. Notre T.R.P. Général observe que le susdit père s’était rendu impossible à Marseille et à Aix et qu’aujourd’hui, dans la même lettre où il demande absolument sa dispense, il dresse un long réquisitoire de plaintes contre tous ses supérieurs passés, présents et possibles.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.