Naissance aux Échelles (Savoie), le 1er janvier 1827
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 12 mai 1847
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 13 mai 1848 (no 194)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 29 juin 1851
Expulsion, le 25 mai 1866.

Claude Tissot est né aux Echelles, diocèse de Chambéry, le 1er janvier 1827. Après ses études secondaires et de philosophie au collège royal de Chambéry, il entre au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 12 mai 1847 et fait son oblation le 13 mai 1848. Au conseil général, le 17 avril précédent, on l’avait admis aux vœux. On pourrait désirer davantage en lui «des moyens naturels», est-il écrit dans le procès-verbal de la réunion, mais «il possède néanmoins tout ce qu’il faut pour se rendre utile un jour au saint ministère.» Il étudie la théologie avec les scolastiques au grand séminaire de Marseille et est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 29 juin 1851.

Il demeure presque toujours au Calvaire à Marseille où cependant il souffre sans cesse de la vie de communauté. Pour ce motif et afin de mieux le préparer à la prédication, en 1855-1856 on l’envoie auprès du père Martin à Notre-Dame de Bon Secours. Le 8 janvier 1855, le père Martin écrit au père Casimir Aubert qu’il a prêché avec le père Tissot lequel «a de l’éducation et du savoir-vivre.» Celui-ci éprouve cependant une grande difficulté pour la composition et ne veut pas aller en mission sans être en état de paraître convenablement. Il s’ennuie donc beaucoup et insiste pour retourner à Marseille. Le 4 janvier 1856, le père Martin demande au Fondateur de le garder jusqu’à Pâques et ajoute que ce père a des qualités qui l’auraient rendu bien utile à Bon Secours. «Il est gros confesseur, sa conduite est prudente et il montre du savoir-vivre, ce qui n’est pas petite chose dans une communauté comme la nôtre.»

En 1858, il ne s’entend pas avec le père Dassy, supérieur au Calvaire, et est envoyé à Aix. On parle de lui au conseil général, le 13 mai 1859, mais on ne prend pas de décision à son sujet, «bien que l’on n’ignore pas ses sentiments et le peu de compte qu’il faut faire sur sa persévérance.» Il travaille de nouveau au Calvaire de 1861 à 1865. La revue Missions O.M.I. fait mention de lui chaque année en énumérant les stations d’avent ou de carême et les retraites prêchées par les pères de cette maison.

À cause d’une «santé altérée», il passe l’hiver 1865 à Notre-Dame de Bon Secours comme gardien du sanctuaire. Il est ensuite envoyé à Aix d’où, au conseil général le 25 mai 1866, on décide de l’expulser de la Congrégation parce que «depuis plusieurs années ce père a manifesté des pensées très peu affectueuses pour sa vocation et pour la Congrégation; [… il] s’est laissé emporté par son naturel vif et emporté jusqu’à s’oublier envers ses frères et se rendre coupable de faits violents […] En même temps, il maintient une insubordination intenable à l’égard de son supérieur qu’il a osé insulter de manière que le p. Rambert a cru devoir dénoncer cette conduite violente et indigne au R.P. Provincial…»

Le père avait déjà demandé et obtenu une place dans le diocèse de Chambéry.

Yvon Beaudoin, o.m.i.