La localité des Escoumins est située sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent à une trentaine de kilomètres en aval de Tadoussac et de l’embouchure de la rivière Saguenay. Peu après la fondation oblate de Saint-Alexis au Saguenay en 1844, les Oblats, également chargés de l’apostolat auprès des Amérindiens de la Côte-Nord, visitèrent régulièrement ce poste. Les pères André-Marie Garin et Flavien Durocher y passèrent quelques jours par année à partir de 1846, même si l’abbé Jean Lazare Marceau y demeura de 1846 à 1849 et y construisit une chapelle dédiée à saint Marcellin. À partir de 1850, les Oblats furent chargés de cette mission et le père Charles Arnaud y demeura au cours de l’hiver 1851 de même que le père Durocher en 1852.
En 1853, les Oblats quittèrent la paroisse Saint-Alexis au Saguenay pour s’établir dans la ville de Québec. La mission des Escoumins fut alors érigée officiellement en résidence. Le père Durocher y construisit un presbytère et c’est de là que les Oblats visitaient chaque été les nombreux postes de Blancs et d’Amérindiens le long du Saint-Laurent jusqu’au Labrador. Le père Louis Babel sera directeur de la résidence jusqu’en 1862. D’après une lettre du père Arnaud à Mgr de Mazenod, le 4 février 1859, il y avait aux Escoumins 50 familles de Canadiens et 300 autres disséminées sur le littoral jusqu’à une centaine de kilomètres. Le village avait une quinzaine d’années d’existence. Les Canadiens y étaient arrivés comme bûcherons et agriculteurs lorsque la compagnie Têtu et Boucher y avait commencé le commerce du bois et ouvert un moulin à scie. Les pères Babel et Arnaud y avaient là leurs quartiers d’hiver. L’été ils parcouraient environ 1000 km le long de la Côte-Nord du Saint-Laurent et y prêchaient des missions auprès des Canadiens et des Amérindiens dans quatorze chapelles.
Au début de l’été 1862, le père Célestin Frain remplaça le père Babel mais ne demeura aux Escoumins que pendant quelques mois. Au cours de l’automne 1862, les Oblats quittèrent cette localité pour ouvrir une résidence à Betsiamites, réserve amérindienne à environ 100 km plus à l’est et chef-lieu des missions montagnaises.
Yvon Beaudoin, o.m.i.