1. Durban (1852-2004)
  2. Pietermaritzburg (depuis 1852)
  3. Saint-Michel (1855-1856, 1858-1860 et 1882-1890)
  4. Notre-Dame des Sept Douleurs (1860-1861)
  5. Roma, Lesotho (depuis 1862)
  6. Conclusion

L’étude qui suit va de l’arrivée des Oblats au Natal en 1852 jusqu’au décès de Mgr de Mazenod en 1861. Elle ne décrit donc le développement de la mission de l’Afrique du Sud que pendant la vie du Fondateur. C’est une période d’essais et d’épreuves pour établir une mission parmi les Zoulous, mais elle fut ensuite caractérisée par le succès de la mission au milieu des Basotho, peu après la mort du Fondateur. C’est pourquoi nous traiterons également ici, mais en quelques lignes, de la mission de Roma, Lesotho.

Au printemps de 1850, Mgr Barnabò, alors secrétaire de la congrégation de la Propagande, demanda à Mgr de Mazenod s’il pouvait envoyer des Oblats en Afrique du Sud. Cette mission présentait deux avantages: le vicaire apostolique serait Oblat et on pourrait évangéliser les païens. Le Fondateur accepta aussitôt en retirant les pères d’Algérie où l’évêque, Mgr Pavy, et les autorités civiles leur défendaient de travailler auprès des Musulmans.

Durban (1852-2004)
Mgr Jean François Allard, ordonné évêque par Mgr de Mazenod à Marseille le 13juillet 1851 et le premier groupe d’Oblats: les pères Lawrence Dunn et Jean-Baptiste Sabon, le diacre Julien Logegaray et le frère Joseph Compin, arrivèrent à Port-Natal le 15 mars 1852. La première messe fut célébrée en présence de quelques catholiques le 19 mars suivant. Dès le 1eravril, l’Évêque et les missionnaires partirent pour Pietermaritzburg à l’intérieur des terres.
Le père Sabon fut nommé curé de Durban en 1852. Il y ouvrit la première église catholique le 24 juillet 1853. Plus tard une église plus grande fut construite au même endroit et ouverte au culte le 13 novembre 1881. La cathédrale «Emmanuel» date de 1902.

Malgré des difficultés avec les Anglais et les Zoulous, le père Sabon obtint beaucoup de succès. Il apprit même le tamoul tout en exerçant un apostolat intense parmi la communauté locale indienne. À sa mort, le 15janvier 1885, sa paroisse s’étendait le long de la côte depuis Verulem jusqu’à Umzinto.

En un survol plus étendu, en 1886 le vicariat du Natal fut divisé en trois: Natal, Orange Free State et Transvaal. On divisa encore le vicariat du Natal en 1921 pour former les vicariats apostoliques de Mariannhill, Eshowe et Swaziland. Nouvelle division en 1958 du vicariat, devenu archidiocèse de Durban en 1951, pour établir le diocèse de Dundee. Voilà quelques-unes des divisions ecclésiastiques les plus importantes en Afrique du Sud après l’arrivée des Oblats à Durban le 15mars 1852.

Sans doute convenait-il que la présence oblate à la cathédrale de Durban finisse avec le regretté Mgr Denis Hurley qui mourut le 13février 2004, suite à un ictus. Il avait décidé de prendre sa retraite en étant l’administrateur de la cathédrale pour renouveler la paroisse et lui redonner quelque chose de son ancienne gloire. Pendant cette période la cathédrale, construite en 1902, fut rénovée en préparation de la célébration du jubilé de l’an 2000. À la fin de la présence oblate à Durban en 2004, sur une population de 3000000, il y avait 212468 catholiques. La paroisse de l’Assomption à Umbilo fut alors confiée à perpétuité aux Oblats de Marie Immaculée.

Pietermaritzburg (depuis 1852)
Dans la première semaine d’avril 1852, Mgr Allard et ses confrères s’établirent à Pietermaritzburg, ville située à 89 kilomètres au nord-ouest de Durban. Ils y construisirent aussitôt une chapelle, bénite le 25décembre. C’est là que le père Gérard fut ordonné prêtre le 19février 1854. Il commença à apprendre le zoulou avec le père Barret.
À son retour dans la ville, après l’échec de la première mission Saint-Michel auprès des Zoulous, le père Justin Barret resta à la paroisse Saint Mary de Pietermaritzburg. Il y travailla avec succès de 1856 à 1906 comme curé de la paroisse et administrateur de l’école. C’est lui-même qui enseigna au cours des premières années, assisté d’une dame. Les fidèles étaient des soldats et des travailleurs irlandais. Il visitait aussi, à cheval, la région autour de la ville. Il demeura curé pendant 50 ans. Il a été l’Oblat qui travailla de plus près avec le père Gérard lors des premiers essais d’évangélisation des Zoulous.

Les Oblats ont travaillé à Saint Mary de 1852 jusqu’aujourd’hui. Il convient d’énumérer tous les curés qui ont assuré la continuation du ministère depuis le temps du Fondateur:

1852-1856: père Julien Logegary
1856-1906: père Justin Barret (50ans)
1906-1911: père Auguste Chauvin
1911-1936: père Armand Langouët (25 ans)
1937-1942: père Charles Wolf
1943-1946: père John Gannon
1947-1955: père Angus McKinnon
1956-1959: père Raymond Coates
1960-1965 : père G.T. Carrington
1966-1969: père Thomas Slattery
1970-1980: père Basile Miller
1980-1996: père Eric Boulle
1997-1998: père Jabulani Nxumalo (maintenant archevêque de Bloemfontein)
1998-2007: père Mario Cerutti
Il convient de mentionner ici Saint Anthony, une succursale très importante de Pietermaritburg, établie en 1862 et desservie d’abord par le père Justin Barret. En 1886, Mgr Jolivet acheta un édifice construit en fer et en bois qui mesurait 30 pieds et était situé au coin des rues Loop et Retief. Le bâtiment servit d’école et de chapelle. L’évêque nomma le père Vigneron responsable de cette mission. Le père Chauvin lui succéda en 1887. Il commença à quêter l’argent qui permit de construire l’église actuelle. D’après les sources on ne voit pas très bien si la construction commença ou finit en 1901, c’est cependant le père Valette qui fut nommé curé en 1905 et veilla à rembourser toutes les dettes.

Les pères Léo Gabriel et Claude Lawrence y ont été ordonnés prêtres en 1934 et le père Gabriel y fut ensuite curé pendant 24 ans (1935-1959). En 1959, alors que le père O’Sullivan était curé, la paroisse fut divisée, suite aux conditions socio-politiques du pays et au durcissement des lois de l’apartheid. On laissa à l’abandon le bâtiment de Saint Anthony. En 1980 seulement, on décida de renouveler la paroisse sous la direction du père Reginald Shunmugam, nommé curé en 1979. Il fut le dernier Oblat à Saint Anthony. Ce sont les Pères Capucins qui le remplacèrent. Aujourd’hui la paroisse est confiée aux Missionnaires de Saint Patrick, les Kiltegans.

Saint-Michel (1855-1856, 1858-1860 et 1882-1890)
La décision de commencer une mission dans le kraal du chef Dumisa fut prise au Conseil le 2janvier 1855. C’est Mgr Allard qui eut l’idée de commencer une mission dans ce qui était alors une colonie britannique. Les pères Joseph Gérard et Justin Barret étaient d’accord sur la nécessité de commencer une mission dans la colonie. Le 27février 1855 les deux missionnaires partaient avec enthousiasme et espoir de réussir dans cette nouvelle mission située dans une vallée fertile à environ 100 kilomètres au sud-est de Pietermaritzburg. Le frère Bernard les rejoignit pour les aider à construire quelques huttes après que les pères ne réussirent pas à s’entendre avec les travailleurs zoulous sur le prix des salaires. La première chapelle fut bénite le 2septembre 1855 sous le patronage de l’archange Saint-Michel. Les missionnaires commencèrent à enseigner des chants en zoulou; ils invitèrent les gens à faire de fréquentes visites à la chapelle. Malheureusement la saison des pluies endommagea le toit de la chapelle et il y avait toujours beaucoup d’humidité. Une dévastation plus grave fut causée le 25mai 1856 par l’attaque d’environ 300 hommes du chef Dumisa. Les missionnaires mirent Mgr Allard au courant de l’événement et celui-ci envoya un mémorandum à Théophile Shepstone, secrétaire aux affaires indigènes. Celui-ci soumit l’affaire au magistrat H.F.Fynn qui fit une enquête le 28juin 1856 et envoya à Shepstone une copie des dépositions faites par les témoins. On obligea les Amacele et la tribu du chef Dumisa à payer une amende pour les troubles causés. On décida cependant d’abandonner la mission puisque les Amacele avaient quitté la région où leur retour paraissait improbable. Les missionnaires seraient demeurés seuls dans une région maintenant inhabitée. Cet échec causa une grande déception au Fondateur. «Quoi, écrivit-il à Mgr Allard le 30mai 1857, pas un seul de ces pauvres infidèles vers lesquels vous avez été envoyés qui ait ouvert les yeux à la lumière que vous leur apportiez!» Pour aggraver la situation, Cetshwayo et Mbulazi, les fils de Mpande (1840-1872) se disputèrent entre eux pour savoir qui serait l’héritier au trône; une guerre civile éclata en décembre 1856 et rendit pénible la situation des réfugiés qui fuyaient la guerre. Finalement, le roi Mpande eut comme successeur, en 1872, son fils Cetshwayo.
Un second essai pour évangéliser les Zoulous à la mission Saint-Michel fut tenté dans un but spirituel et industriel. On se proposait d’ouvrir une école de métiers. En effet, les pères espéraient que la Commission des terres des Zoulous donnerait un terrain dans ce but. Le 15 février 1858 les pères Gérard et Victor Bompart furent chargés de rétablir la mission. Les premières difficultés rencontrées furent le manque de bois de construction et la maladie parmi les bêtes. On ouvrit la nouvelle chapelle le 17 juillet 1859 par une liturgie dominicale très simple: chant d’hymnes, sermon et récitation des litanies de la sainte Vierge. Les Zoulous apprécièrent la présence des Oblats mais ne manifestèrent aucun intérêt pour se convertir au christianisme. Leur attachement à leurs coutumes, comme la polygamie, fut le principal obstacle à ce refus. Après une année, on vit que les cœurs s’étaient endurcis et qu’on empêchait même les femmes de venir au catéchisme.

Cependant, l’année 1860 ne fut pas le dernier essai d’évangélisation des Zoulous par les Oblats. Après que ceux-ci furent chassés de leurs maisons de France en novembre 1880, plusieurs jeunes français et irlandais furent envoyés au Natal au cours des années qui suivirent. Parmi ceux-ci on comptait les pères Crétinon, Follis, Hammer, Howlett, Kelly, Mathieu, Murray, Porte, Trabaud, Vernhet et Vigneron. On décida alors d’ouvrir de nouveau la mission Saint-Michel, fermée depuis 1863. On commença après 1881 avec un personnel plus nombreux mais le peu de ressources financières nuisit au succès de la mission. Le Conseil général comptait sur quelque succès provenant du nouvel élan et de l’augmentation du personnel au Natal. On pensait surtout que la mission Saint-Michel pouvait recommencer avec un minimum de dépenses. Ce sont les pères Mathieu et Baudry qui y furent envoyés le 12 juin 1882. Ils portaient une lettre de l’évêque au chef et ils espéraient pouvoir ouvrir eux-mêmes la mission. Ils en avaient reçu l’autorisation après en avoir examiné les conditions avec l’évêque. Le frère Tivenan y fut envoyé pour aider aux constructions. Par télégramme du 6septembre 1882, ils annoncèrent à l’évêque que l’attitude du peuple était favorable. Mgr Jolivet visita la mission en novembre et proposa de construire un barrage et un moulin à vent pour aider à l’irrigation. En 1883, le père Baudry quitta Saint-Michel pour Umtata. En janvier 1884, le père Barthélemy arriva du Lesotho alors que le père Mathieu était envoyé à Oakford. Malgré les premiers rapports prometteurs sur le succès du père Barthélemy dans l’étude de la langue et le grand nombre d’enfants à l’école, la mission Saint-Michel ne prospéra pas sous la direction de ce père. En 1887 la direction fut confiée à un laïc, le Baron de Pavel, puis aux Trappistes en 1890.

Notre-Dame des Sept Douleurs (1860-1861)
En 1860, Mgr Allard et le père Gérard décidèrent de retourner auprès du premier groupe de Zoulous qu’ils avaient tenté d’évangéliser, les Amacele qui s’étaient établis à environ deux jours de marche plus au sud-ouest, le long de la rivière Umzinkulu. Ils quittèrent Saint-Michel le 17 juillet. Les Amacele les accueillirent et leur donnèrent une hutte comme demeure temporaire, mais ce retour leur procura quelque surprise. Lorsque les Oblats cherchaient du bois de construction, le chef Maketiketi protesta pour bien montrer son autorité sur la tribu. On continua cependant la construction de la nouvelle chapelle qui fut bénite le 14 octobre 1860 en présence d’environ 120 personnes. On la dédia à Notre-Dame des Sept Douleurs. Le frère Terpent avait fait un harmonium pour accompagner les chants. En avril 1861, aucun adulte ne s’était encore présenté pour recevoir le baptême. Insuccès complet après 10 mois d’efforts missionnaires! Les Zoulous se montraient même défiants quand les missionnaires parlaient aux malades. C’est alors que le frère Terpent mit le pied dans un piège en chassant pour procurer un peu de nourriture. Il fallut plusieurs jours pour le transporter à l’hôpital de Pietermaritzburg. Au mois d’août 1861, on apprit le décès du Fondateur. À cette date les Oblats avaient décidé d’abandonner cette troisième mission au milieu des Zoulous. Ceux-ci semblaient contents d’avoir les missionnaires parmi eux, mais il était clair que leur intention de demeurer païen ne changeait pas pour ne pas modifier leur culture et leurs coutumes. Les Oblats quittèrent Notre-Dame des Sept Douleurs en 1861.

Roma, Lesotho (depuis 1862)
Après ces essais infructueux, en 1862 le père Gérard a été envoyé au Lesotho où il a eu beaucoup de succès comme missionnaire. Il est parti avec Mgr Allard le 12novembre 1861. Ils ont voyagé à dos de cheval, s’arrêtant dans les familles le long du parcours. Au Lesotho ils ont d’abord rencontré Molapo, fils de Moshoshoe, fondateur de la nation des Basotho, et plus tard le chef Jobe, avant d’être reçus finalement par le roi Moshoeshoe à qui ils ont exposé leur désir de commencer une mission parmi les Basotho. Quelques jours après le début des pourparlers, le roi leur donna un terrain dans une belle vallée de six miles de long. La vallée était bien peuplée par une vingtaine de villages.
Les missionnaires revinrent au Natal d’où le père Gérard et le frère Bernard partirent pour le Lesotho. Ils y arrivèrent le 11 octobre 1862 et commencèrent à construire une maison. Ils donnèrent à la vallée le nouveau nom de Motse-oa ‘M’a-Jesu, c’est-à-dire le Village de la Mère de Dieu, appelé plus tard Roma, Ils terminèrent la construction de la chapelle le 1ernovembre 1863. Quelque temps après commença «l’explosion» de conversions au catholicisme que le Fondateur avait prévue.

La structure sociale des Basotho était différente de celle des Zoulous. Les communautés étaient regroupées en villages et non en clans indépendants, où les larges étendues de terre séparaient les groupes l’un de l’autre. Cela avait pour conséquence que les gens aimaient davantage la paix et vivaient plus facilement ensemble. Leur origine provenait sans doute de petits clans qui s’étaient unis après avoir été poussés vers l’Ouest par les armées des Zoulous qui cherchaient à amalgamer ces petits groupes à l`empire zoulou. L`accueil bienveillant des missionnaires par le roi Moshoeshoe a été un autre facteur positif qui a contribué au succès de la mission oblate au Lesotho. Des missionnaires protestants vivaient déjà au milieu des Basotho avant l’arrivée des Oblats. Parmi les événements contestés, les Basotho en avaient assez de ce qu’ils appelaient les «interventions des femmes des ministres dans les affaires sociales.» Moshoeshoe pensait que pour un malade il vaut mieux être soigné par deux docteurs que par un seul. C’est ainsi qu’il remit à plus tard son baptême de façon à ne pas favoriser un groupe de missionnaires plus qu’un autre, à son propre avantage et pour assurer le progrès et le développement de son peuple.

La contribution des Sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux ne doit pas être oubliée à ce propos. L’ouverture d’écoles et d’hôpitaux par les religieuses fut un autre important motif pour lequel Moshoeshoe désirait que les catholiques travaillent au milieu de son peuple. De plus, les sœurs enseignèrent à tenir maison, à préparer des remèdes avec des herbes, à tisser la laine pour aider au bien-être et à l’économie des gens ordinaires. De bien des manières on peut dire que les Basotho étaient mieux préparés à recevoir le message de l’Évangile et à être évangélisés. Le sol était bien préparé à recevoir la semence de l’Évangile pour récolter la moisson éternelle.

Conclusion
On peut se poser la question: quelles différences il y eut-il entre la mission oblate au Lesotho par opposition aux premiers essais d’évangélisation des Zoulous? Certes, les Oblats étaient plus habitués à prêcher des missions paroissiales qu’à tenter les premiers essais d’évangélisation des peuples indigènes d’Afrique. Les Zoulous à qui ils vinrent pour annoncer l’Évangile étaient un peuple fort et fier qui n’acceptait pas ce que les missionnaires prêchaient parce que ce n’était pas ce dont il avait besoin spirituellement. Les Zoulous étaient aussi habitués à vaincre dans les guerres et la violence faisait partie de leur culture de survivance dans leur milieu traditionnel. Le climat de bataille dans lequel les missionnaires se trouvèrent eux-mêmes mêlés, au cours des premières années de la mission, était fort troublant. Le peuple qu’ils venaient évangéliser devait nécessairement être toujours en mouvement, comme conséquence de la violence dans la société. Pour mieux saisir ce processus, il est important de comprendre le contexte social dans lequel les premiers missionnaires Oblats durent travailler.
Le Mfecane (1815-1840) est un terme zoulou qui signifie: «écraser», «disperser». Ceci décrit le mouvement des peuples indigènes du bord de mer à l’est en direction sud-ouest, vers le Transkei et le Cap. Quelle était la cause de ce mouvement de peuples et pourquoi des frictions résultaient de ce processus de migration? Une des raisons principales fut l’introduction par les Portugais de la culture du maïs au Mozambique. Le maïs, comparé au millet et au sorgho, est plus résistant à la sécheresse et donnait une source plus sûre de nourriture, ce qui causa une augmentation de la population. Les points d’eau pour le bétail ne suffisaient plus d’où la pression afin de trouver plus de terre et d’eau pour les troupeaux. Le problème de manque d’eau a d’ailleurs été alors plus aigu par dix années de sécheresse au début du 19esiècle. Ce facteur, joint à la croissance du royaume zoulou sous le roi Shaka (1812-1828), obligea les tribus à s’opposer par la guerre à l’expansion zoulou. Celles qui ne voulurent pas s’amalgamer au royaume zoulou furent obligées de s’en aller.

Les missions oblates au Natal peuvent être considérées un succès à long terme, malgré les difficultés du début. Les conversions au Lesotho ont servi d’encouragement aux efforts des missionnaires. La Société missionnaire de Paris avait déjà fait un important travail. L’idée et la mentalité de chrétienté n’étaient pas entièrement nouvelles aux premiers convertis; ceci a facilité le travail des Oblats. Cependant, la constance dans l’effort et la profondeur de la foi transmise aux Basotho témoignent du travail soutenu du père Gérard et des premiers missionnaires oblats arrivés en 1852.

Alan Henriques, o.m.i.