Naissance à Guipavas (Finistère), le 6 juillet 1832
Prise d’habit à Nancy, le 15 février 1859
Oblation à Nancy, le 17 février 1860 (no 497)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 14 juillet 1861
Décès à Calgary, le 10 janvier 1893.

Alexis André est né à Guipavas, diocèse de Quimper, le 6 juillet 1832, d’Annette Guevel et de Gouesnou André, cultivateur. Il étudia au petit séminaire de Pont-Croix de 1851 à 1856, puis au grand séminaire de Quimper de 1856 à 1859. Après avoir reçu le sous-diaconat, il entra au noviciat de Nancy le 15 février 1859 et y fit son oblation le 17 février 1860. Il passa une année au scolasticat de Montolivet et, le 14 juillet 1861, reçut l’ordination sacerdotale à Marseille, des mains de Mgr Jacques Jeancard. Au mois de mars 1860, le père Mouchette, modérateur des scolastiques a écrit: «frère André, bon, régulier, pieux, mais d’une simplicité agreste sans forme ni tournure.» Il ajoute en mai 1861: «régulier, mais ne donne pas d’édification dans la communauté. Il est trop libre dans tout son extérieur, quelquefois même grossier sans s’en douter. Je lui crois cependant de la bonne volonté; il a du zèle pour les missions.»

Le père André passe ensuite sa vie dans l’Ouest canadien. Il exerce le ministère auprès des Cris et surtout auprès des Métis dans le diocèse de Saint-Boniface et dans le vicariat apostolique de Saint-Albert. Mgr Taché l’envoie d’abord à la mission Saint-Joseph de Pembina, au diocèse de Saint-Paul dans le Dakota du Nord. Il y travaille de 1861 à 1864. En 1863-1864, il est chargé par les Américains d’une mission de pacification auprès des Sioux. Cette mission resta infructueuse.

En 1864-1865, il est directeur et professeur au collège de Saint-Boniface et chargé de la mission Saint-Charles au Manitoba. Il travaille ensuite à Saint-Albert puis est responsable de la desserte de Saint-Paul des Cris à Brosseau en 1867-1871. De 1871 à 1883, il est missionnaire dans la future province de Saskatchewan où il fonde plusieurs missions: Battelford, Saint-Laurent de Grandin, Duck Lake, Carlton, Batoche, Maskeg-Lake, Saint-Louis-de-Langevin, etc. Il est directeur de la maison oblate de Prince-Albert en 1883-1886, puis réside à Calgary de 1886 à 1893.

Le père André se fit quelquefois le porte-parole des Métis auprès des autorités gouvernementales. En février 1885, il informa M. Edgar Dewdney, lieutenant-gouverneur des Territoires du Nord-Ouest, des dangers de violence de la part des Métis. Le père ne suivit pas Louis Riel dans sa rébellion. Il le prépara spirituellement à son exécution le 16 novembre 1885. Le père André participa au Chapitre général des Oblats, tenu à Paris en 1887, comme délégué du vicariat de Saint-Albert.

D’après les pères Hippolyte Leduc et Joseph Lestanc, le père André conserva toute sa vie son caractère «un peu brusque et sans façon dans ses manières, mais il était aimable dans la conversation et savait égayer la compagnie.» Il était zélé et préparait bien ses sermons et ses catéchismes. Son «zèle était alimenté par une piété sincère, simple et solide, mais quelquefois originale comme le père lui-même, ajoutent les auteurs de sa notice nécrologique. Il aimait de toute son âme notre Seigneur et l’Église. Il avait une confiance sans bornes en Marie, dont il aimait à prêcher la bonté, la miséricorde et la puissance… Toute autre dévotion était pour lui de surérogation, et puis il y allait largement avec le bon Dieu comme avec tout le monde. Il n’admettait pas plus de susceptibilité dans notre Seigneur, sa Mère et l’Église que dans n’importe quel monde ici-bas. Le scrupule lui était parfaitement inconnu. Il n’aimait pas, selon son expression, à perdre son temps en cherchant du poil sur les oeufs, ou encore il ne voulait pas, c’est aussi son mot, se noyer dans un verre d’eau…»

Il est décédé à l’hôpital de Calgary, le 10 janvier 1893. Ses restes reposent dans le cimetière de Saint-Albert.

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.