Armoiries de la Congrégation

Chaque congrégation religieuse a ses armoiries, appelées aussi armes, blason ou écusson. D’une façon symbolique, elles expriment l’identité et la mission d’un institut. Le père de Mazenod, dans ses nombreux écrits, ne dit rien des origines de nos armoiries. Il s’est sans doute inspiré de celles des Rédemptoristes qui ont, entre autres, une croix supportant la lance et l’éponge, de même que de celles des Lazaristes qui ont la devise «Evangelizare pauperibus misit me.»

Sur les feuilles d’oblation du Fondateur et du père Tempier, le 1er novembre 1818, nous trouvons déjà, imprimées à sec, des armoiries de forme ovale qui consistent en une croix au centre, supportant la lance et l’éponge (à l’extrémité d’un roseau) enfoncées dans le terrain, la couronne d’épines et l’inscription INRI, fixées au milieu; la croix, sans auréole ou rayon, est plantée dans un rocher en pente; autour, on lit la devise: Pauperes evangelizantur; au bas, le sigle: M. P. (Missionarii Provinciæ)

En 1825-1826, la congrégation des Missionnaires de Provence a pris le nom d’Oblats de Saint-Charles, puis Oblats de Marie Immaculée. Sur le Recueil de cantiques de 1826, on voit encore le sigle M. P. et quelques légers changements: forme ronde et non ovale, petit jardin fleuri à la place du rocher en pente, une auréole et les mots Evangelizare pauperibus misit me, ajoutés à Pauperes evangelizantur.

Après l’approbation des Règles en 1826, le Chapitre général tenu à Marseille du 10 au 13 juillet, décida de ne pas modifier les armoiries. On fit cependant quelques changements qui apparaissent au frontispice de l’édition des Règles de 1827: M. P. est remplacé par O.M.I., la lance et le roseau ne sont plus enfoncés dans le petit jardin, les rayons de l’auréole sont raréfiés et moins denses. On trouve ces armoiries sur de nombreux ouvrages oblats jusqu’en 1891.

De 1891 à 1947, apparaissent de nombreux changements secondaires. Le Chapitre général de 1947 décida de mettre fin aux variations arbitraires de nos armoiries. Il imposa le retour à celles de 1891. Cette décision fut promulguée dans la circulaire n° 248 du 1^er novembre 1947 (Circulaires administratives, t. V, p. 195-196).

Le Chapitre général de 1972 a créé un «logo», fréquemment en usage depuis lors, qui remplace souvent les armoiries du Fondateur et du chapitre de 1947, et qui n’indique plus clairement la mission de la Congrégation telle que voulue et exprimée par le père de Mazenod.

Dans les ouvrages des pères Yenveux et Boisramé, on trouve la signification des divers éléments des armoiries: la croix, les instruments de la passion, le petit jardin, l’inscription INRI (Jesus Nazarenus Rex Judæorum), la devise Evangelizare pauperibus misit me, pauperes evangelizantur, le sigle O.M.I.

Le père Georges Cosentino conclut son article sur ce thème par ces mots: «De tout ce que nous venons de dire, il ressort que les armoiries de la Congrégation sont des armoiries missionnaires, avec cependant une allusion mariale en raison du sigle O.M.I. L’Oblat de Marie Immaculée, tel que nous le montrent les armoiries, c’est le missionnaire des pauvres; son oeuvre, c’est l’œuvre de Jésus; sa devise, c’est la devise même de Jésus; son emblème, c’est la croix même de Jésus, croix rédemptrice et rayonnante, qu’il portera, avec la grâce et le salut de Jésus, jusqu’aux extrémités du monde, aux âmes les plus abandonnées.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.