Naissance aux Orres (Hautes-Alpes), le 24 avril 1813
Prise d’habit au mois d’août 1841
Oblation à Ajaccio, le 1er novembre 1845 (no 148)
Décès à Ajaccio, le 24 octobre 1891.

Gaspard Blanc est né aux Orres, diocèse de Gap, le 24 avril 1813. Il a commencé son noviciat vers 1841 (son nom ne figure pas dans le Registre des prises d’habit). Il prononce ses vœux d’un an à Notre-Dame de Lumières le 14 août 1842. Il est ensuite envoyé au grand séminaire d’Ajaccio pour remplacer le frère Ferrand et c’est là qu’il prononce ses vœux de cinq ans le 1er novembre 1843 et les vœux perpétuels le 1er novembre 1845, avant le terme des cinq ans. Le 26 septembre précédent, on l’avait admis à ces vœux à cause de «l’attachement que ce jeune homme a toujours montré pour sa vocation, […] de son activité pour le travail et les services qu’il peut rendre par son aptitude particulière à tout ce qui concerne les arts mécaniques». Le père Jean Lagier, qui le recommandait, disait pourtant que le frère possède «un caractère un peu trop vif et un levain d’orgueil dangereux pour la vie d’humilité et d’obéissance qu’il doit mener dans la Congrégation.»

Au mois de mars 1846, Mgr de Mazenod se propose de l’envoyer au Canada et charge le père Tempier, qui va à Ajaccio, de voir «s’il est possible de retirer ce frère sans de trop graves inconvénients». Le nom du frère Blanc apparaît ensuite rarement dans les écrits des Oblats. Il semble avoir été membre de la communauté de Notre-Dame de l’Osier vers 1847-1850, où on le dit instituteur à Vinay. On le trouve au Calvaire et à Aix en 1851 et 1852 et de nouveau à Ajaccio en 1853 et 1854. Cette année là, le père Magnan, supérieur du séminaire, le renvoie à Marseille. Il écrit à Mgr de Mazenod le 2 octobre: «Il est urgent que votre paternité retire le frère Blanc d’ici […] Impossible de voir rien de religieux en lui. Il a pris des allures exclusivement laïques, des goûts confortables…» Le 23 suivant, il ajoute: «Je vous renvoie le frère Blanc en le recommandant à votre indulgence, car bien qu’il ait des goûts du confortable, de liberté, de distraction, de loquacité […], toutefois je ne puis dire qu’il ne soit pas attaché à sa vocation, ni que ce soit un parti pris chez lui de vivre à son gré…»

Le frère demeure, semble-t-il, au Calvaire de la fin 1854 jusqu’en 1856 et va ensuite à Notre-Dame de Lumières. Il revient à Ajaccio en 1863 et y demeure jusqu’à sa mort. Le père Santoni, supérieur du séminaire, écrit en novembre 1871, que le frère Blanc conserve son caractère irritable, mais rend de grands services. Le père Corne en parle dans les Missions OMI de 1875 (p. 8) et dit que le frère prend «soin des menues affaires économiques de la maison et reçoit l’intendance des caves où il exerce un empire absolu». Il meurt d’un coup d’apoplexie le 24 octobre 1891.

Yvon Beaudoin, o.m.i.