Naissance à Saint-Véran (Hautes-Alpes), le 6 octobre 1834
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 15 juillet 1854
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 1er août 1855 (no 394)
Dispense des vœux, le 29 juillet 1856.

Jean Blanc est né à Saint-Véran, diocèse de Gap, le 6 octobre 1834. Entré au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 15 juillet 1854, il y a fait son oblation le 1er août 1855. On l’avait admis à la profession au conseil général le 10 juillet précédent. Le secrétaire a écrit dans le procès-verbal de la séance: «Il a plus de capacité que [Bassoul] mais pas autant de piété ni de solidité dans les idées. Il a de plus quelque chose d’un peu singulier dans son genre. Il a pourtant toujours montré un sincère attachement à la vocation, l’amour de la régularité, de la soumission envers les supérieurs et un véritable esprit de charité envers ses frères.»

Il passe l’année scolaire 1855-1856 au scolasticat de Montolivet. Dans ses comptes rendus, le père Mouchette, modérateur des scolastiques, ne parle toujours que des défauts du frère. Il écrit entre autres: «Ce frère a conservé beaucoup de l’homme du monde. Il a de la prétention et de la suffisance. J’ai déjà dû l’humilier en plusieurs rencontres. Il a commencé à faire bande à part avec quelques-uns. J’ai bien souvent à le reprendre sur ses manquements à la règle…»

Au conseil général le 2 juin 1856, on décide de le dispenser des vœux pour les motifs suivants: «Ce jeune homme, qui déjà durant son noviciat n’avait satisfait qu’imparfaitement son maître des novices et qui par conséquent n’avait point été admis à l’oblation sans quelque peine, depuis qu’il est arrivé à Montolivet parmi les Oblats a pleinement confirmé les craintes qu’on avait eues sur son compte. Il s’est conduit avec peu de régularité, s’est montré sans piété ni amour de sa vocation, d’un caractère orgueilleux, plein de prétentions et peu maniable, il a été presque habituellement un sujet de peu d’édification pour ses frères et s’est toujours rallié autour des plus imparfaits et a même laissé apercevoir une certaine tendance aux amitiés particulières…» Cette décision est mise en vigueur le 29 juillet 1856. Peu après sa sortie, Jean Blanc demande plusieurs fois sa réadmission qui n’est pas acceptée parce qu’on juge ces instances faites uniquement dans le but d’obtenir l’exemption de l’enrôlement militaire.

Yvon Beaudoin, o.m.i.