Naissance à Congrier (Mayenne), le 29 novembre 1837
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 17 septembre 1858
Oblation à Montolivet, le 27 mai 1860 (no 508)
Ordination à sacerdotale à Marseille, le 29 juin 1862
Décès à Colombo, le 7 août 1886.

Joseph Marie Louis Boisseau est né à Congrier, diocèse de Laval, France, le 29 novembre 1837. Après son cours secondaire à l’Institut Saint-Michel de Château-Gontier et une année de théologie au grand séminaire du Mans, il prit l’habit religieux au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 17 septembre 1858. En septembre 1859 il commença son scolasticat à Montolivet où il fit son oblation le 27 mai 1860. Le père Vandenberghe, dans ses notes sur les novices en 1858-1859, écrit que le frère Boisseau «montre une grande piété et une grande douceur de caractère», est un «excellent novice» et a un «dévouement sincère». Il signale cependant tout au long du noviciat un défaut qu’il appelle «recherche de soi», «extérieur trop étudié», «certain air de prétention et d’affectation qui déplaît», etc. À Monto­livet, le père Mouchette le trouve «bien bon, généreux», «appliqué avez zèle à tous ses devoirs», avec «goût de la piété et de l’étude», mais «tendance à la recherche de lui-même et à l’esprit d’indépendance.»

Mgr Cruice l’ordonne prêtre dans la cathédrale de Marseille le 29 juin 1862. Il reçoit aussitôt son obédience pour Ceylan. Dans le Registre du Personnel en 1862, on a écrit après le nom de ce père: «D’un physique intelligent et agréable…, d’une santé bonne et complexion assez vigou­reuse…, d’une piété généreuse et active… Vertu solide, moyens un peu au-dessus de l’ordinaire, mémoire heureuse, jugement bon, caractère bon mais susceptible. Il partit pour Ceylan le 6 septembre 1862.»

Au début du mois de novembre, il arrive à Jaffna où il demeure une année pour apprendre la langue tamoule. Il travaille ensuite à la mission de Valigaman en 1863-1867, est directeur de l’orphelinat Saint-Joseph à Colombogam en 1867-1872, supérieur et curé à Kayts en 1872-1874, à Mantotte en 1874-1876, à Mannar en 1876-1877. De 1877 à 1883 il est second vicaire général du vicariat de Jaffna. En 1878, le père Boisseau refuse d’être nommé coadjuteur de Mgr Bonjean à Jaffna. Il administre le vicariat de mars 1879 à octobre 1880 pendant le voyage du vicaire apostolique à Rome pour partici­per au Chapitre général de 1879.

En juillet 1883, Mgr Bonjean est nommé vicaire apostolique de Colombo et amène avec lui le père Boisseau comme vicaire général et supérieur des missions de Negombo. Il administre le vicariat en 1884-1886 pendant le séjour à Rome de Mgr Bonjean, appelé par la congrégation de la Propagande pour donner son opinion sur le patronat portugais et sur le projet d’établir la hiérarchie dans l’Inde. Mgr Bonjean allait le demander comme coadjuteur lorsque le père meurt à Colombo après deux jours de maladie (crise cardiaque) le 7 août 1886.

Partout où il passa, le père Boisseau a construit des presbytères, agrandi et embelli des églises, en particulier la cathédrale de Colombo. Il a prêché des missions paroissiales, a exercé le minis­tère avec dévouement et a été aimé des fidèles. Dans une lettre au père Soullier, le 11 août 1886, Mgr Bonjean a écrit: «Comment vous dire le malheur qui nous a frappés! Le digne, bien-aimé père Bois­seau, mon bras droit, mon soutien, mon ami fidèle et dévoué, l’honneur à Colombo de notre sainte religion et de notre congrégation, celui que j’espérais obtenir pour coadjuteur et sacrer avant la fin de cette année, n’est plus de ce monde! En deux jours, ce cher Père, qui paraissait le plus vigoureux de nous tous, qui était si plein d’activité et mettait tout en train, nous a été enlevé! […] Il s’est endormi dans le Seigneur, comme un enfant sur le sein de sa mère; l’impression qu’il a laissée, c’est que sa mort a été celle d’un saint; nous le connaissions avant, nous avions reçu tant de témoignages de sa bonté, admiré si souvent en lui la régu­larité, l’obéissance du religieux, la charité de l’Oblat, le zèle et le dévouement sans bornes du missionnaire, son esprit de sacrifice, etc.; sa mort nous a donné la clef de sa vie et nous a révélé le secret de ce sourire serein, que les grandes peines des dernières années n’avaient pas altéré…»

Yvon Beaudoin, o.m.i.