Naissance à Rochefourchat (Drôme), le 15 janvier 1830
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 1er septembre 1851
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 8 septembre 1852 (no 331)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 8 juin 1856
Décès à Kimberley, Afrique du Sud, le 24 septembre 1904.

Victor Bompart est né à Roche­fourchat, diocèse de Valence, France, le 15 janvier 1830. Après ses études au petit séminaire de Valence où il reçut le prix de sagesse, il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 1er septembre 1851. Au conseil général, le 3 septembre 1852, le frère est admis aux vœux. Dans le procès-verbal de la séance, on a écrit: «Les notes du R. P. Richard qui le présente à l’oblation ont été constamment en faveur de ce novice qu’il a toujours donné comme un sujet plein de piété, tout dévoué à sa vocation, d’une régularité parfaite, doué d’un naturel heureux, d’une santé assez forte, de talents au moins suffisants et n’ayant à son désavantage qu’une trop grande timidité qu’il n’a pu encore surmontée.»

Le scolastique a fait son oblation à l’Osier le 8 septembre 1852. Il a étudié la philosophie et la théologie au grand séminaire de Marseille en 1852-1854, puis à Montolivet en 1854-1856. Les appréciations des modérateurs des scolas­tiques sont aussi louangeuses que celles du maître des novices. En juillet 1852, le père Marchal écrit: «Bompart est une cire molle, on peut en faire ce que l’on veut. Sa simplicité paraît un peu bonhomie… Il a toujours été très bien.» À Montolivet, le père Mouchette écrit en 1854: «Bompart: santé excellente, âme droite et simple qui ne sait même pas ce que c’est que man­quer à un devoir. Je n’ai pas le moindre reproche à lui faire, il a toujours un peu de timidité,» et en 1855: «Bompart, d’une vertu solide et toujours égale.» Mgr de Mazenod l’a ordonné prêtre à Marseille le 8 juin 1856 et lui a donné son obédience pour le Natal. Après quelques mois en Angleterre pour apprendre l’anglais, le père arriva à Durban en décembre de la même année.

La première mission auprès des Zoulous avait été entreprise en septembre 1855 par les pères Justin Barret et Joseph Gérard. Elle ne fut pas couronnée de succès; aussi Mgr Jean François Allard rappela les deux missionnaires à Pieter­maritzburg. Une autre tentative fut faite en février 1858 et cette fois le père Gérard était accompagné du père Bompart. Mgr Allard écrivit: «Depuis neuf mois nous avons semé et arrosé dans de nom­breuses souffrances et beaucoup de travail, mais nous n’avons vu aucun signe de croissance.»

En 1864, le père Bompart fut nommé pour entreprendre une mission à la baie Delagoa, au Mozambique, où, selon un rapport envoyé à Mgr Allard, il y avait quatre cents catholiques sans prêtre. Plusieurs mois passèrent à attendre un mot de l’évêque qui était au Basutoland. Enfin, le 18 mai, le père Bompart se mit en route de Durban pour un long voyage à travers un pays infesté de fièvres. Il était accompagné de huit porteurs zoulous et, après de nombreuses difficultés, il arriva à la baie Delagoa, le 20 juin. Bien que accueilli par le gouverneur, on lui expli­qua qu’il ne lui serait pas permis d’exercer son ministère sans avoir reçu l’autori­sation du roi du Portugal; Delagoa Bay était en effet sous la juridiction de Goa, en Inde, et les privilèges accordés par le Saint-Siège à la couronne du Portugal s’appliquaient ici. C’était en décembre et le père tomba malade de la fièvre. On s’occupa de lui et il reçut les soins néces­saires, mais sa situation ne changea pas. Le 2 mai 1865, bien que souffrant de dysenterie, il décida de rentrer chez lui. Les bons soins du père Jean Sabon à Durban et ceux du père Barret à Pieter­maritzburg furent nécessaires pour lui faire recouvrer la santé. D’après Missions O.M.I. (t.6, 1867, p. 222), le père fit un voyage au Basutoland en 1866 et fut en­suite envoyé à Bloemfontein. La décou­verte de diamants attira de nombreux chercheurs à Barkly West. La première messe sur la Terre des diamants fut célé­brée par le père Bompart le 2 octobre 1870 à Klipdrift. Il demeura à Bloemfon­tein de 1870 jusqu’à l’année précédant sa mort. À cause de sa mauvaise santé, il fut envoyé à Kimberley. C’est là qu’il mourut le 24 septembre 1904.

Dans son rapport du 15 janvier 1852, le père Richard avait écrit que le frère Bompart «marche l’égal du frère Gérard dans la voie de la perfection… C’est un bien saint jeune homme, simple comme une colombe, humble au superlatif, pieux comme un ange…» Il semble bien que le père ne changea guère, il resta pieux, humble et discret. Son nom est mentionné plusieurs fois dans Missions O.M.I., mais sans détails sur lui. En 1892 cependant, le père Porte du Basutoland alla à Bloem­fontein pour surveiller l’impression d’un Catéchisme et Livre de prières. Il écrivit au père Soullier le 8 mars: «Le R. P. Bompart me donna gracieusement l’hospi­talité. Je fus enchanté de passer deux mois en compagnie de ce père qui, après trente-cinq ans passés aux missions étrangères, est plus régulier qu’un novice ou qu’un scolastique.»

Yvon Beaudoin
et John E. Brady, o.m.i.