Naissance à Lorient (Morbihan), le 8 octobre 1835
Prise d’habit à Nancy, le 11 juillet 1858
Oblation à Montolivet le 17 décembre 1859 (no 495)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 24 juin 1860
Sortie de la Congrégation au Texas, en 1889
Décès à La Nouvelle-Orléans, le 31 janvier 1894.

Charles Dominique Bournigalle est né le 8 octobre 1835 à Lorient, diocèse de Vannes, France, de Mathilde Brunet et d’Auguste Bournigalle. Après son cours secondaire au petit séminaire de Sainte-Anne d’Auray et deux années de théologie au grand séminaire de Vannes, il commença son noviciat à Nancy le 11 juillet 1858. Il fit ensuite une année de théologie à Montolivet au cours de l’année scolaire 1859-1860. Dans ses notes le maître des novices écrit que le frère préfère parfois l’étude à ses exercices de piété et a «quelques actes de vivacité» mais «a de vraies dispositions pour la chaire», ou encore «on pourra plus tard en faire un professeur.»

Il fait son oblation à Montolivet le 17 décembre 1859. Le père Mouchette, modérateur des scolastiques, le trouve en 1859 «bien bon, très ouvert, animé d’une bien bonne volonté», mais «trop actif et trop entreprenant.» En 1860, il dit que le frère est «régulier…, mais d’un caractère léger… et use quelquefois de ruse pour arriver à ses fins.» Mgr de Mazenod l’or­donne prêtre à Marseille le 24 juin 1860 et lui donne son obédience pour le Canada.

Le père exerce le ministère à Buffalo, New York, en 1860-1862, à Ottawa en 1862-1863, à Saint-Sauveur de Québec en 1863-1865, à Montréal et à Lachine comme maître des novices en 1865-1868, à Saint-Pierre de Plattsburgh en 1869-1873 où il est supérieur et curé, à Mont­réal en 1873-1882, à Buffalo en 1882, à Lowell en 1882-1883, à Saint-Sauveur de Québec comme supérieur et curé en 1883-1885. Il prend des vacances en France en 1885-1886 et retourne à Lowell en 1886-1888.

Au Canada, il a d’abord été apprécié. Dans le Personnel de 1862-1863, on lit ceci après son nom: «En 1863, le père Bournigalle à Québec aide pour l’église au père Dedébant et de plus est chargé de 200 familles irlandaises… Le père est un sujet précieux, véritable missionnaire zélé, pieux, plein d’entrain et ne prêchant pas mal.»

Supérieur et curé à Saint-Sauveur de Québec en 1883-1885, il n’est pas aimé des fidèles. Ceux-ci écrivent une lettre au provincial, le 12 janvier 1885, pour accu­ser le curé de «brusqueries, impolitesses, grossièretés, manque de religion» et d’être cause de graves désordres. À Saint-Joseph de Lowell, le 15 mars 1887, le père écrit au Supérieur général pour se plaindre du supérieur, du provincial et des pères irlandais. On l’envoie à San Antonio au Texas. Il est alors souvent question de lui dans les réunions du conseil général. Le 1er août 1887, il est dit que le père est indigné parce qu’on l’a accusé de ne pas réciter le bréviaire et de ne pas se confes­ser; le 18 octobre suivant, on constate qu’il «a abandonné lâchement son poste à San Antonio» et se trouve à Philadelphie dans une communauté contemplative et, le 2 janvier 1888, qu’il est en France, en habit laïque et demande une lettre de recommandation pour se trouver un évêque. Il se repent ensuite, rencontre les autorités oblates à Paris, et consent à retourner au Texas. En octobre 1888, le supérieur de San Antonio écrit que le père «commence à déchoir et à semer le mauvais esprit autour de lui». En avril 1889, il demande à vivre hors des com­munautés ou d’obtenir la dispense de ses vœux. Au conseil général, le 9 juillet 1889, on décide de lui conseiller de demander sa dispense à Rome.

L’abbé Bournigalle travailla ensuite comme prêtre diocésain à La Nouvelle-Orléans, dans la paroisse Our Lady of the Sacred Heart en 1889-1890, puis comme aumônier des Ursulines en 1890-1894. Il est décédé le 31 janvier 1894.

Gaston Carrière
et Yvon Beaudoin, o.m.i.