Naissance à Metz (Moselle), le 16 décembre 1828
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 18 octobre 1851
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 31 octobre 1852 (no 333)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 18 décembre 1852
Décès à Québec, le 28 décembre 1902.

Nicolas Victor Burtin est né à Metz le 16 décembre 1828 de Marie Victoire Bouillier et de François Burtin, pâtissier. Il fit son cours secondaire au petit sémi­naire de Metz, la philosophie et la théolo­gie au grand séminaire, où il rencontra le père Léonard Baveux lors de la tournée de recrutement de celui-ci dans les sémi­naires. Malgré l’opposition de ses parents, il commença son noviciat le 18 octobre 1851 à Notre-Dame de l’Osier où il fit son oblation le 31 octobre 1852. Le père Vandenberghe, maître des novices, lui trouve beaucoup de qualités et de défauts. Dans son rapport, le 16 novembre 1851, il écrit: «Burtin, bonne santé, homme de petite taille et de mince apparence; parle extrêmement vite par suite d’un défaut de langue… Caractère ouvert, pas timide, parleur, ni triste ni trop joyeux, pas de pénétration ni tact exquis quoiqu’il n’y ait rien de frappant…» Par la suite, il recon­naît chez le novice «grand amour du travail», «talent de rédaction, d’analyse, remarquable», mémoire extraordinaire. Il le trouve «diseur de bons mots, il récrée quelquefois les frères novices», mais est peu pieux, «l’esprit domine en lui et empiète sur le cœur, il ne comprend rien à la sensibilité et à l’affection», «il ne sera jamais apôtre, une chaire de professeur sera mieux son fait.»

Le scolastique est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 18 décembre 1852 et passe dix-huit mois au Calvaire à Mar­seille et à Notre-Dame de la Garde. Il reçoit en 1854 son obédience pour le Canada, où il travaille aux Escoumains en 1854-1855, à Saint-Sauveur de Québec en 1855, à la réserve iroquoise du Sault-Saint-Louis de Caughnawaga en 1855-1856. Il enseigne le dogme au grand séminaire d’Ottawa en 1856-1858, passe trois mois à Plattsburgh, N.Y., à la fin de 1858 et travaille ensuite à Caughnawaga comme vicaire de 1858 à 1864 et curé de 1864 à 1892. Après des vacances en France en 1892, il demeure à Saint-Sauveur de Québec de 1892 à sa mort, survenue le 28 décembre 1902.

Dans la brève notice du père Burtin, le père Athanase Francœur, écrit: Le père «a laissé partout sur son passage le souvenir ineffaçable de son désintéressement, de sa bonté, de son tact et de sa science. C’était un travailleur de la pensée et un apôtre de toutes les causes à la fois religieuses et patriotiques. Il composa plusieurs ouvrages pour l’instruction des Iroquois, entre autres une histoire sainte de l’Ancien Testament en langue iroquoise, un cours d’allocutions religieuses et des opuscules de piété, tels que le mois du Sacré-Cœur, le mois de Marie, le mois de saint Joseph, et celui des morts. Durant ses loisirs, il se fit l’historien de la mission de Caughnawaga.»

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.