En 1844, Mgr John Bernard Fitz­patrick, coadjuteur de Boston dont dépen­dait le Vermont, demanda aux Oblats de faire une fondation dans la ville de Burlington, près du Lac Champlain, où vivaient beaucoup de Canadiens-Français. Les pères Honorat et Guigues, encouragés par Mgr Bourget, étaient favo­rables à cet établissement, mais Mgr de Mazenod écrivit au père Guigues, le 5 décembre 1844, de n’y pas penser pour le moment, mieux valait envoyer quelques pères à la Rivière-Rouge de façon à évan­géliser un jour «tout le Nord de l’Amérique ».

En 1854, Mgr Louis de Goesbriand, premier évêque de Burlington, invita les Oblats à donner une mission aux Cana­diens de sa ville épiscopale. La mission fut prêchée en avril. Mgr Bourget proposa alors à Mgr Goesbriand de demander aux Oblats d’y faire une fondation. «Il me semble, écrit-il le 22 juin, que vous devez avoir sous la main des hommes dévoués et prêts à tout faire pour la religion.» Le père Santoni, provincial, accepta avec l’accord de son Conseil, le 4 août. Les pères Augustin Gaudet et Eugène Cauvin arrivèrent à Burlington le 21 octobre et prirent en charge la paroisse Saint-Joseph. Les pères exercèrent le ministère dans la ville et dans une dizaine de missions ou villages situés dans un rayon d’une cin­quantaine de kilomètres, en particulier à Northfield, Montpellier, Saint Johnsbury, Vergennes, etc. Le père Gaudet fut supé­rieur en 1854-1856, aidé par les pères E. Cauvin en 1854-1855, F. Coopman en 1855-1856 et par une dizaine d’autres pères qui y passèrent quelques semaines ou quelques mois chacun.

Le 9 octobre 1856, le conseil provin­cial, présidé par Mgr Guigues, de nouveau provincial de la province du Canada, décida de rappeler les Oblats de Burlington. Il invoqua plusieurs motifs dont le manque de personnel et le fait qu’il n’y a dans la ville du travail que pour un père. Les autres sont toujours dis­persés dans les diverses missions de sorte qu’il n’y a pas de vie de communauté, «en opposition avec l’esprit et la lettre» des Règles. L’évêque insista en vain pour garder les Oblats, dont quelques-uns demeurèrent jusqu’au début janvier 1857.

Yvon Beaudoin, o.m.i.