Naissance aux Crottes (Haute-Alpes), le 12 octobre 1823
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 24 septembre 1841
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 3 octobre 1842 (no 96)
Ordination sacerdotale à Montréal, le 25 octobre 1846
Décès à Marseille, le 23 juin 1894.

Édouard Chevalier est né le 12 octobre 1823, aux Crottes, diocèse de Gap, d’Estienne Chevalier, cultivateur, et de Marie-Louise Maurel. Il fut un des premiers élèves du juniorat de Notre-Dame de Lumières en 1841. Entré au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 24 septembre 1841, il y a fait son oblation le 3 octobre 1842. Il suivit les cours de théologie au grand séminaire de Marseille de 1843 à 1845. Les scolastiques passaient habituellement leurs vacances d’été à Lumières. Au cours de l’été 1844, le père Pascal Ricard, supérieur, n’a «accordé» qu’à deux de ceux-ci «au frère chevalier et au frère Arnoux, de s’être bien conduits».

Après avoir reçu les ordres mineurs, le 29 juin 1845, Édouard Chevalier est envoyé au Canada. Il part en août avec les pères François Bermond et Michaël Molloy. Au printemps de 1846, il refuse d’être ordonné prêtre. Mgr de Mazenod écrit au père Eugène-Bruno Guigues: «Si la conscience est en règle, il n’y a pas à hésiter, et toutes ces répugnances, comme je crois vous l’avoir mandé, doivent céder à l’obéissance quand le supérieur appelle.» Mgr Magloire Blanchet, évêque de Walla Walla en Orégon, l’ordonne prêtre à Montréal le 25 octobre 1846.

Le père réside à Longueuil de 1845 à 1848 et prêche des missions paroissiales. De 1848 à 1851, il est directeur au nouveau collège d’Ottawa. En 1850, Mgr de Mazenod le propose comme maître des novices et, en 1851, il le nomme procureur de la province. Celui-ci ne remplit sans doute jamais cette charge car, de 1851 à 1862, il est supérieur à Buffalo. Il fonde un collège qu’il dirige de 1851 à 1855, un séminaire (1851-1856) et la paroisse de Holy Angels, dont il fait construire l’église de 1856 à 1859. Pour ces oeuvres, il achète un vaste terrain avec l’argent fourni par l’administration générale. Le 28 mai 1855, Mgr de Mazenod lui écrit une lettre de reproches. Pendant trois ans, le père a demandé de l’argent pour l’achat de ce terrain et le développement des œuvres. Chaque fois, il annonçait que par la suite il n’aurait plus besoin de secours. En 1855, il doit quand même fermer le collège et, en 1858, Mgr de Mazenod doit encore lui prêter 30 000 francs, à titre personnel, «pour éviter un désastre».

De 1856 à 1862, après la fermeture du collège et du séminaire, le père Chevalier prêche beaucoup de missions. En 1859, il fait un voyage en Europe. Il est supérieur et curé à Saint-Pierre de Plattsburgh, New York, de 1862 à 1864. En 1865, le père Fabre le rappelle en France. On lit dans Missions O.M.I. (1865, p. 628): Arrivée de «l’apôtre infatigable du Canada et des États-Unis, que la confiance de notre révérendissime Père vient d’appeler au scolasticat pour collaborer à la formation des futurs apôtres». Il est professeur de morale et directeur à Autun de 1865 à 1867, puis au grand séminaire de Fréjus de 1867 à 1887.

Il passe ses dernières années (1888-1894) à Notre-Dame de la Garde à Marseille. «Il apportait à la maison de la Garde, lit-on dans Missions O.M.I., 1902, p. 391, son savoir théologique, sa longue expérience et l’édification de sa piété. Il prêta généreusement son concours à la basilique, s’y occupa à la direction des âmes et fut durant plusieurs années le confesseur éclairé des religieuses de l’Institut des sourds-muets.» Il est décédé le 23 juin 1894. Ses restes reposent dans le caveau des Oblats à Marseille.

Yvon Beaudoin, o.m.i.