Naissance à Marseille, le 18 mai 1826
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 5 juillet 1843
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 16 juillet 1844 (no 126)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 24 juin 1849
Dispense des vœux, août 1862.

Pierre Jacques Fortuné Chavard naît à Marseille, le 18 mai 1826. Entré au juniorat de Notre-Dame de Lumières en 1841, il commence son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 5 juillet 1843, où il fait son oblation le 16 juillet 1844. Il étudie la philosophie et la théologie au grand séminaire de Marseille de 1844 à 1849.

Le 15 octobre 1847, les membres du conseil général décident son renvoi parce que, depuis une année, le scolastique «malgré tous les avertissements qui lui ont été donnés de plusieurs manières, est tout à fait en dehors de ses devoirs et doit être regardé comme incorrigible». De plus, en vacances à Notre-Dame de Lumières, il a commis «l’énorme faute…, au grand scandale de toute la communauté, de s’enfermer en ôtant la clef dans la chambre du frère Depetro, etc.». Fortuné Chavard est atterré de cette décision. Il explique qu’il s’est enfermé dans la chambre du scolastique Albert Depetro parce que, à tout moment, un junioriste venait les déranger mais que, sauf cette irrégularité extérieure, leur conduite est sans reproche. Il montre ensuite tant de repentir et fait tant de promesses pour l’avenir que, lors de la séance du 5 novembre, le conseil général suspend la sentence d’exclusion et décide «que cet oblat irait passer six mois dans le noviciat de l’Osier et que ce ne serait qu’après cette épreuve subie de la manière la plus satisfaisante qu’il serait réintégré dans ses droits».

Le scolastique finit ensuite régulièrement son scolasticat et est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 24 juin 1849. Il exerce ensuite le ministère surtout de prédication, avec résidence à Notre-Dame de Lumières de 1849 à 1852, à Notre-Dame de Bon Secours en 1853, à Romans de 1854 à 1857, à Limoges en 1858-1860, puis au Calvaire à Marseille en 1861 et 1862. Il semble heureux à Lumières. Il «s’acclimate avec peine à Bon Secours et manifeste du mécontentement. Le père Joseph Martin, supérieur, écrit cependant au père Aubert, le 4 septembre 1853, que le père Chavard «est bon enfant dans le fond, facile à mener surtout lorsqu’on a soin de jeter quelques fleurs sur ses pas». À Romans, le père Charles Bellon, supérieur, se plaint des «imperfections» de ce père.

Le 18 juillet 1862, il reçoit son obédience pour Nancy. Il refuse de quitter Marseille et demande au père Joseph Fabre la dispense de ses vœux parce que la vie commune a toujours été un poids pour lui et sa santé lui rend pénible la prédication et la vie missionnaire. Après une retraite à Montolivet, il confirme sa décision et écrit le 4 août: «Jamais, dans aucune circonstance [dures mesures contre les Oblats par Mgr Cruice, évêque de Marseille], je n’ai senti aussi vivement combien je tenais par le cœur à cette Congrégation qui m’a élevé et dont je dois m’éloigner, parce qu’elle a cessé, depuis plusieurs années, d’être pour moi un moyen de salut. Les ennuis que j’y ai dévorés et qui ont fini par dessécher toute la vigueur de ma volonté, ne me feront pas oublier la longue dette de reconnaissance que j’ai contractée vis-à-vis d’elle. Si Dieu veut bien écouter mes faibles prières, je lui demande de la bénir, de la faire grandir et prospérer après ces jours de douloureuses épreuves, et de ne pas délaisser celui qui fut le plus méconnu de ses enfants…» Le père Fabre le dispense des vœux dans la Congrégation au cours du mois d’août (Lettre au père Achille Rey, le 6 août 1862).

Yvon Beaudoin, o.m.i