Naissance à Dublin, Irlande, le 27 juillet 1806
Prise d’habit à Sicklinghall, le 14 juillet 1853
Oblation à Sicklinghall, le 15 juillet 1854 (n° 593)
Décès à Ottawa, Canada, le 4 dé­cembre 1881.

James Cooney est né à Dublin le 27 juillet 1806. D’après les Registres du Personnel de la maison générale, il aurait commencé son noviciat à Maryvale le 14 juillet 1853 et fait son oblation le 15 juillet 1854. Ces détails sont peu sûrs d’abord parce que le noviciat était à Sick­linghall en 1853-1854 et que les dates ne correspondent pas avec celles d’autres sources. Dans le Registre des entrées au noviciat d’Angleterre, le nom de James Cooney apparaît trois fois: le 20 juillet 1850, le 12 mai 1853 et le 16 juin 1856. On conserve une note datée du 30 août 1853 du père Gustave Richard, maître des novices à Sicklinghall en 1853-1856. Parmi les novices figure «Cooney Jac­ques, reçu le 19 mai 1853, né à Dublin le 27 juillet 1806. Tailleur par état. A été longtemps maître d’école et pourrait l’être au besoin. Était resté plusieurs mois à Maryvale. Assez bon caractère quoique à l’apparence il paraisse brusque et vif; il serait porté à la solitude, se plaît peu aux entretiens. Avec ses supérieurs, très ouv­ert; il a de la vertu, pratique bien les observances régulières, aime le travail. Bon frère.»

On voit par ce texte et par le Registre des entrées au noviciat que le frère avait déjà fait «plusieurs mois» de noviciat à Maryvale en 1850. Il fit un second noviciat en 1853-1854 et, d’après le Codex historique de Sicklinghall, il a prononcé les vœux d’un an le 20 mai 1854, puis a fait les vœux perpétuels le 23 juin, avant de partir pour l’Orégon. On lui a donné le numéro d’oblation 370. Plus tard, à la suite de ce numéro, on a raturé le nom de Cooney pour le remplacer par celui du frère Bouvier.

Dans la notice nécrologique du frère Cooney, le père Fabre dit que ce frère a enseigné au collège de Galveston, Texas, en 1855-1858, mais, d’après le père Bernard Doyon, il n’a enseigné l’anglais qu’en 1855-1856 (The Cavalry of Christ, p. 49 et 238). Est-il sorti au début de 1856 pour revenir en Angleterre et recommen­cer une troisième fois le noviciat le 16 juin 1856? Ce jour-là, on a écrit dans le Codex historique de Sicklinghall: «ha­billement du frère O’Brien et du frère Cooney.» Il est sûr cependant qu’il a été portier au collège d’Ottawa de 1858 à 1881, sauf de courts moments où il a fait l’école à Maniwaki en 1858, 1865-1867.

On ignore à quelle date le frère a fait ses vœux perpétuels. Son nom, comme celui de plusieurs frères entrés dans les missions du Nord canadien et qui ont fait leur oblation perpétuelle avant 1861, a été oublié dans le Registre du Personnel. Au début du supériorat du père Fabre, en 1862-1863, on a donné à ceux-ci un numéro. Le frère Cooney a reçu celui de 593, mais on a laissé les dates de 1853 et 1854.

Le frère Cooney est décédé à Ottawa le 4 décembre 1881. Ses funérailles furent célébrées le 6 par le père Antoine Paillier à l’église Saint-Joseph. Dans la notice, le père Fabre écrit, entre autres: «Il sut se faire estimer et aimer dans un emploi qui demande de la prudence, beaucoup de po­litesse, de patience et de charité. Il eût pu se créer des relations au dehors; quoique heureusement doué, il se tint, par modes­tie, dans la retraite et évita de se produire […] Au point de vue religieux, s’il resta fidèle aux observances essentielles de la Règle, et s’il ne manqua jamais gravement à ses vœux, ni aux vertus qu’ils réclament, nous devons avouer qu’il laissa à désirer du côté de la régularité. Trop prolonger son repos, s’occuper plus qu’il ne convient de journaux et de politique, s’absenter de certains exercices de communauté, ce sont là des imperfections répréhensibles que n’excusent pas toujours suffisamment les faiblesses de la santé, ni même les défail­lances d’un âge avancé. Tout bon reli­gieux s’efforce de s’en préserver. Disons en faveur du frère Cooney que, s’il ne fut pas sans reproche sous ce rapport, il sut du moins réparer ses torts par une piété réelle et une grande humilité.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.