Naissance à Bédée (Ille-et-Vilaine), le 21 juin 1836
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 20 novembre 1857
Oblation à Montolivet, le 19 janvier 1859 (no 477)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 24 juin 1860
Dispense des vœux le 22 décembre 1871.

Auguste Corbin est né à Bédée, diocèse de Rennes, le 21 juin 1836. Après une année de théologie, il entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 20 novembre 1857 et fit son oblation à Montolivet le 19 janvier 1859. En l’envoyant à Marseille, le père Vandenberghe, maître des novices, écrit au modérateur des scolastiques, le 23 septembre 1858: «Je crois que vous pouvez en faire un excellent sujet. Il a de la piété, du talent et du caractère. Le tout est susceptible de perfection mais les premiers éléments sont bons. Il a dans le caractère quelque chose de fier, de hautain et de susceptible que la vertu ne maîtrise pas toujours, mais il y a chez lui une vertu réelle. On pourrait la rendre encore un peu plus généreuse. Il manquerait aussi un peu de calme et de sang froid. Vous savez qu’il a subi une opération pour une hydrocèle. Cette maladie l’a fatigué aussi au moral. Malheureusement il faudra revenir à une seconde opération…»

Dans les quelques lignes de jugements sur le scolastique Corbin, en 1859 et 1860, le père Mouchette s’exprime ainsi: «Caractère ardent, sent vivement les choses. Tout à Dieu et à ses devoirs. Il se dissiperait facilement. Sa générosité est très grande […] Bien bon, caractère très vif, imagination et cœur ardents.»

Après son ordination sacerdotale par Mgr de Mazenod, le 24 juin 1860, le père Corbin enseigne d’abord la philosophie au grand séminaire de Marseille en 1860-1861, puis le droit canon en 1861-1862. De 1862 à 1869, il enseigne l’histoire et l’éloquence au grand séminaire de Fréjus.

Pendant le siège de Paris par les Allemands en 1870, il est aumônier d’un bataillon et vit dans une famille amie. Pendant la Commune, il doit fuir la capitale en mai 1871 et rejoindre les pères de la communauté de Royaumont. C’est de là semble-t-il qu’il demande la dispense de ses vœux. On examine son cas au conseil général le 11 septembre 1871 et le 12 janvier 1872. Ce jour là, le secrétaire écrit dans le procès-verbal de la séance: «Le conseil n’a rien vu de légitime dans cette demande qui cependant sera envoyée à Rome pour que le Souverain Pontife décide lui-même. Le conseil estime que, vu le caractère du sujet, on ne doit rien tenter pour le retenir.» Le père avait déjà écrit à Rome. Le rescrit de la Congrégation des Évêques et Réguliers porte la date du 22 décembre 1871. On résume dans ce texte latin les motifs invoqués par le père pour demander la dispense: mauvaise santé, dégoût pour la vie commune et les observances régulières après les événements de la guerre et de la Commune, etc.

Yvon Beaudoin, o.m.i.