Naissance à Grenoble (Isère), le 22 septembre 1841
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 23 janvier 1860
Oblation à Montolivet, le 17 février 1861 (no 540)
Ordination sacerdotale à Autun, le 10 juin 1865
Sortie vers 1879-1880.

Paul Du Clôt est né à Grenoble le 22 septembre 1841. Après ses études secondaires au petit séminaire de Grenoble, il entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier, le 23 janvier 1860. Avant de l’envoyer au scolasticat, en janvier 1861, le père Vandenberghe résume ses notes de l’année par ces mots: «Du Clôt, d’une piété sincère, persévérant; caractère doux mais énergique et cependant peu vif; intelligence lucide, jugement solide…, excellent sujet.»

Le novice continue sa formation au scolasticat de Montolivet pendant quelques mois et fait son oblation le 17 février 1861. En mai, le père Mouchette, modérateur des scolastiques, écrit dans ses comptes rendus: «Du Clôt, bien bon pour tout, santé bien délicate et caractère un peu délicat aussi, ce qui fait qu’avec la bonne intention il ne peut que très médiocrement s’acquitter de ses devoirs.» Le frère fait sa philosophie à Nancy puis va continuer son scolasticat à Autun de 1862 à 1865. Le père Martinet, supérieur, mentionne à peine ce nom en 1862-1864, mais on lit dans le Registre du Personnel 1862-1863: «Du Clôt, d’une famille noble et très honorable. Une éducation très bonne. D’un caractère doux, bon, égal, d’une piété courageuse et tendre, une capacité certaine et facile. Sa vocation fut combattue. Il ne put obtenir le consentement de son père qu’après avoir reçu le brevet de bachelier qu’il obtint laissé à ses seuls efforts. La santé est très délicate: des palpitations au cœur très fortes. Ayant fait ses vœux à l’insu de son père, il fut à Nancy et suivit la philosophie au grand séminaire de 1861 à 1862.»

À Autun en 1865, le père Martinet trace un portrait assez précis du caractère, de l’esprit, de la piété, de la tenue, de la science et des aptitudes du frère. Sur ces deux derniers points, il écrit: «Science, incomplète, parce que la maladie l’a rendu incapable de faire entièrement sa théologie. Aptitude: à raison de sa santé il ne peut faire que très peu de chose, comme un catéchisme, tenir l’économat dans une petite maison ou bien venir en aide à l’économe dans une maison importante.»

En effet, le père Du Clôt a peu travaillé au cours de sa vie. Ordonné prêtre à Autun le 10 juin 1865, il reste au scolasticat comme assistant de l’économe et professeur de liturgie. Il reçoit son obédience pour Aix en 1868. Au début de 1869, il demande la dispense de ses vœux pour motifs de maladie, disant qu’il ne peut rien faire et qu’il n’a même pas les pouvoirs pour confesser. Dans sa réunion du 15 mars 1869, le conseil général «est d’avis que le père n’a pas de raisons suffisantes pour obtenir la dispense de ses vœux», mais le supérieur général lui accorde l’approbation pour les confessions. Au mois de mars 1870, le père Fabre lui propose de l’envoyer au scolasticat de Rome. Le père accepte mais, un mois plus tard, change d’idée, craignant les chaleurs de Rome. On apprend par le procès-verbal du conseil général, le 24 juillet 1871, que le père est à Talence mais, sur prescription des médecins, il demande à aller dans sa famille afin de suivre un traitement. Le conseil donne son consentement.

Le père réside à Aix de 1872 à 1878 et est aumônier des prisons. Dans son rapport sur la maison d’Aix en 1878, le père Garnier écrit: le R.P. Du Clôt a succédé au père de Saboulin dans le service des prisons. «Comprenant la responsabilité dont il était chargé, il n’a cessé d’accomplir avec charité cette œuvre de miséricorde, à la fois spirituelle et corporelle, tant recommandée par la doctrine évangélique et par l’exemple des saints. Combien de fois, en face de ces malheureux, de ces meurtriers, de ces condamnés à mort, il a su ouvrir le cœur de Dieu, en faire jaillir la miséricorde pour la répandre dans ces cœurs avilis» […] Aussi est-ce avec un profond regret que nous l’avons vu abandonner cette œuvre des prisons; mais sa santé trop délicate, en lui imposant un repos complet, lui imposait en même temps ce sacrifice.»

Il est alors envoyé à Bordeaux puis va de nouveau en repos dans sa famille. Le secrétaire général écrit dans le procès-verbal du conseil, le 10 février 1879: «Du Clôt, autorisé à prolonger son séjour dans sa famille». Son nom ne figure plus dans le Personnel de 1880.

Yvon Beaudoin, o.m.i.