Naissance à Saint-Pal-de-Mons (Haute-Loire), le 4 décembre 1830
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 31 octobre 1848
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 1er novembre 1849 (no 266)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 11 mars 1854
Ordination épiscopale à Mission City, le 24 octobre 1875
Décès à New Westminster, Canada, le 1er juin 1899.

Né le 4 décembre 1830 à Saint-Pal-de-Mons, au sud-est de Monistrol dans le département français de la Haute-Loire, fils d’un paysan, il fit ses études clas­siques au collège ecclésiastique de Monistrol, entra au noviciat des Oblats, à Notre-Dame de l’Osier. le 31 octobre 1848, et prononça ses vœux le 1er novembre 1849. Il fit sa théologie à Marseille, et fut ordonné prêtre le 11 mars 1854 par Mgr de Mazenod, évêque de cette ville. Affecté aux missions de l’Oré­gon, il consacra quelques mois à l’apprentissage de l’anglais, quitta Liver­pool le 7 septembre, arriva à Olympia, Washington, le 10 décembre 1854, et oeuvra successivement auprès des Amé­rindiens Yakimas à la mission Saint-Joseph d’Ahtanum (1855-1856), à Tulalip, Olympia et Puget Sound (1857), à Esquimalt (1859), dans les vallées de l’Okanagan et de Thompson et à Kam­loops (1859), à New Westminster et dans la vallée du Fraser (1864), à Fort Rupert sur l’île de Vancouver (1865), puis à Mission City (1868). Il fut nommé en 1870 vicaire général du vicariat aposto­lique de la Colombie-Britannique et supé­rieur des missions.

Élu le 8 juin 1875 évêque titulaire de Marcopolis et coadjuteur avec future suc­cession du vicaire apostolique de la Colombie-Britannique (selon un décret de la Propagande du 25 mai), il fut sacré à Mission City (Matsqui) le 24 octobre par Mgr D’Herbomez, évêque titulaire de Miletopolis et vicaire apostolique de la Colombie-Britannique, assisté de Mgr Lootens, évêque titulaire de Castabala et vicaire apostolique de l’Idaho, et de Mgr Seghers, évêque de l’île de Vancou­ver. Il visita, à titre de coadjuteur, les missions de l’intérieur: Stuart Lake en 1876, Kootenay en 1877, Cariboo en 1878. Il devint vicaire apostolique en titre le 3 juin 1890, et premier évêque de New Westminster lors de la transformation du vicariat apostolique en diocèse le 2 sep­tembre 1890 (selon un décret de la Propa­gande du 25 août). Ayant été nommé vicaire des missions oblates, il assista à ce titre aux Chapitres généraux des Oblats tenus en France en 1893 et 1898. Il mourut à New Westminster le 1er juin 1899 des suites de problèmes gastriques. Les obsèques eurent lieu le 5 dans la cathédrale Saint Peter de New West­minster. Il fut inhumé dans le cimetière oblat de Mission City.

Il possédait une maîtrise remarquable des langues amérindiennes, comme en font foi ses publications, et œuvra au cours de sa carrière non seulement auprès des Yakimas, mais également des Snoho­mishs, des Salishs, des Chinooks, des Squamishs et des Kwakiutls. Mission­naire, il ne se contentait pas de prêcher, mais vaccinait même les Amérindiens contre la variole. On a comparé ses méthodes d’évangélisation des Amérin­diens à celles des Jésuites du Paraguay (reproduites d’ailleurs dans les missions jésuites de Colville dans l’État de Wash­ington, avec lesquelles il fut en contact), parce qu’il favorisait une sédentarisation des tribus et croyait que ce mode de vie était davantage de nature à développer la tempérance et à contrôler, par l’intermé­diaire des catéchistes, les accrocs aux bonnes mœurs. C’est ce qu’on a qualifié de «théocratie tribale catholique». Il fut certainement un des pionniers de l’acculturation, tolérant le plus possible les coutumes traditionnelles, favorisant les cérémonies adaptées à la culture autoch­tone, faisant appel à la musique et aux langues indiennes, même si on lui reprochera plus tard d’avoir mis sur pied un système paternaliste qui ne confiait pas suffisamment de responsabilités aux Indiens et les maintenait dans un état de dépendance. Il s’éleva aussi contre les politiques visant à priver les Amérindiens de leurs terres. Il érigea de nombreuses églises dans les districts miniers (Cran­brooke, Nelson, Revelstoke, Kelowna, etc), ainsi qu’un séminaire (le Nazareth Seminary) et l’hôpital Saint Mary de Vancouver.

Jean LeBlanc