Naissance à Saint-Antoine-sur-Richelieu (Bas-Canada), le 13 août 1807
Ordination sacerdotale à Montréal, le 3 février 1833
Prise d’habit à Longueuil, le 15 octobre 1842
Oblation à Longueuil, le 16 octobre 1843 (no 113)
Expulsion et dispense des vœux en 1848-1849
Décès à Saint-Hyacinthe, Canada, le 20 avril 1879.

Eusèbe Durocher est né à Saint-Antoine-sur-Richelieu, alors au diocèse de Québec, le 13 août 1807, d’Olivier et de Geneviève Durocher. Il étudia aux sémi­naires de Saint-Hyacinthe et de Montréal et fut ordonné prêtre dans cette ville, le 3 février 1833.

Après quelques années de ministère comme vicaire à Saint-Hyacinthe et à la paroisse Notre-Dame de Montréal, puis comme curé à Saint-Valentin (1836) et Iberville (1836-1842), il entre au noviciat oblat de Longueuil, le 15 octobre 1842, et fait son oblation, le 16 octobre 1843, dans l’église paroissiale de Longueuil en pré­sence de deux évêques (NN.SS. Ignace Bourget et Norbert Provencher), d’un grand nombre de prêtres et de fidèles. Pendant son noviciat, il remplit les fonctions d’économe de la maison dans laquelle le père Honorat, supérieur, ne cesse de démolir et de reconstruire au point où le novice exprime sa peine en disant: «Je ne sais si j’aurai assez de courage pour faire ma profession après tout ce que je vois» (Mgr de Mazenod au père Honorat, le 26 novembre 1843).

Comme Oblat, le père exerce son zèle dans les chantiers de l’Outaouais et de la Gatineau (1843-1845), dans les missions Amérindiennes du Témiscamingue et de l’Abitibi (1848-1849), au Saguenay et sur la Côte-Nord du fleuve Saint-Laurent (1846-1849).

Le 24 mars 1848, sur proposition du père Guigues, supérieur des Oblats au Canada, les membres du conseil général décident à l’unanimité d’expulser de la Congrégation ce père qui «paraît avoir bien peu de vertu et un assez mauvais esprit, comme il est facile d’en juger par la peine qu’il a donnée à ses supérieurs depuis son admission. Loin de se corriger de ses défauts, il empire d’un jour à l’autre, à tel point qu’il est devenu dange­reux aux sujets faibles qu’il cherche à faire tourner dans son sens.»

Le père Eusèbe passe l’hiver 1848-1849, semble-t-il, à Longueuil. Mécon­tents de la nomination du père Guigues à l’évêché de Bytown, des Oblats et des prêtres diocésains critiquent alors les Oblats français. Un prêtre écrit au père Alexandre Taché: «Le bon père Durocher a passé l’hiver à dessécher dans sa chambre […] Si on l’eût laissé pour les chantiers, je crois qu’il aurait conservé sa santé, mais comme il s’attirait de la répu­tation, et que pour son malheur il était Canadien, on s’est empressé de le retirer» (Mgr de Mazenod à Mgr Bourget, 10 mai 1849).

Dispensé de ses vœux en 1849, il est nommé vicaire (1849-1852) puis curé à Beloeil (1852-1862). Après une période de repos, il est curé d’Iberville en 1866-1867 et se retire ensuite à l’Hôtel-Dieu de Saint-Hyacinthe où il meurt le 20 avril 1879.

Yvon Beaudoin
Gaston Carrière, o.m.i.