Naissance à Fayence (Var), le 25 mars 1833
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 1er août 1856
Ordination sacerdotale à Nancy, le 5 juillet 1857
Oblation à Nancy, le 4 août 1857 (n° 440)
Décès à Jaffna, Sri Lanka, le 28 dé­cembre 1897.

Boniface Gourdon est né le 25 mars 1833 à Fayence, diocèse de Fréjus, France. Il étudia au petit séminaire de Grasse et au grand séminaire de Fréjus, alors dirigé par les Oblats. À la fin de sa quatrième année de théologie il commen­ça son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 1er août 1856. À la fin du mois de septembre, il fut désigné avec quelques novices pour ouvrir le noviciat de Nancy. C’est là qu’il a été ordonné prêtre par Mgr de Mazenod, le 5 juillet 1857, et qu’il a fait son oblation le 4 août suivant. Dans ses notes, le maître des novices écrit au mois de novembre 1856: «Gourdon, bon sujet, sûr en tout», et en décembre: «très bien, constamment pieux et zélé […]; il est actif et remplit bien ses charges […] Il veut tout de bon devenir un saint.»

Le père Gourdon désirait aller en Afri­que. Il reçut d’abord son obédience pour le séminaire de Marseille où, de 1857 à 1860, il enseigna la liturgie et surtout la philosophie. Enfin, le 20 septembre 1860, il partit pour Ceylan avec les pères Pierre Crousel et Gabriel Salaün. Après son nom, dans le registre du Personnel 1862-1863, on a écrit: «d’une santé forte, phy­sique musclé et robuste; un peu lourd; d’une imagination excessive et puissante; zèle parfois extravagant; d’une vertu sûre, piété véritable et cœur droit; esprit fécond et un peu ergoteur…»

À Ceylan, le père travailla dans beau­coup de missions: Jaffna et Valigamam en 1860-1862 pour apprendre la langue tamoule, la difficile mission de Mantotte en 1862-1865, Trincomalee pendant une épidémie de choléra en 1865, Kalpitiya en 1865-1866, Tettapolai en 1866, Point Pedro-Valigamam, Kilaly en 1868, Man­totte en 1869, cathédrale de Jaffna en 1870-1974, Pesalai en 1874, sanctuaire de Madhu en 1875 où il s’occupa de la cons­truction de l’église, Valigamam West en 1876-1879 où il commença la construc­tion de l’église Saint-François de Sales à Chankanai. Il désira toujours travailler au milieu des Bouddhistes. Son rêve fut comblé à partir surtout de 1879. Il fut chargé de la mission de Kammala dans le sud du vicariat en 1879-1882 et de Haldanduwana de 1882 à 1891. Là, il travailla et construisit chapelles et écoles dans une dizaine de centres bouddhistes où se trouvaient quelques chrétiens. Il fit d’assez nombreuses conversions surtout jusqu’en 1887, alors que se forma un mouvement de réforme du Bouddhisme.

Souffrant d’anémie, de rhumatisme et d’insomnie, il fut envoyé à l’orphelinat de Colombogan à Jaffna en 1891. Le 23 dé­cembre 1897, il fut frappé d’une attaque de paralysie. Il mourut le 28 décembre suivant. Ses restes reposent dans le cimetière Sainte-Marie, à Jaffna. Le père Célestin Augier, son confrère au petit et au grand séminaires, termine la notice du père Gourdon en disant qu’il fut un «mis­sionnaire ardent, zélé, infatigable et rempli de l’amour des âmes». Il se distin­gua par son amour de la Règle, son humilité, son obéissance et sa charité fraternelle.

Yvon Beaudoin, o.m.i.