Naissance à Bains (Vosges), le 19 juin 1835
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 12 octobre 1853
Oblation à Marseille, le 8 décembre 1854 (no 381)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 27 juin 1858
Sortie et dispense des vœux en 1882-1883
Décès à Vrécourt, France, le 12 dé­cembre 1884.

Charles Grandidier est né à Bains au diocèse de Saint-Dié, France, le 19 juin 1835, fils de Marie Menistrey et de Joseph Nicolas Grandidier, gendarme. Il a commencé son noviciat à Notre-Dame de l’Osier, le 12 octobre 1853 et a fait son oblation à Marseille, le 8 décembre 1854. Le père Vandenberghe, maître des no­vices, avait demandé que l’admission aux vœux de ce novice soit retardée afin de mieux éprouver sa vocation.

Il a étudié la théologie à Montolivet de 1854 à 1858. Dans ses comptes rendus, le père Mouchette, modérateur des scolas­tiques, le juge assez favorablement, comme bon, régulier, bien appliqué à tous ses devoirs, rempli de bonne volonté mais, ajoute-t-il, «il lui faut de la sympa­thie […] et il a de grands combats à soutenir du côté du cœur qui voudrait s’attacher.» Dans ses notes sur quelques scolastiques, le Fondateur écrit égale­ment: «Attrait pour les missions étran­gères. Poussé vers nous par la pensée que nous étions spécialement consacrés à la sainte Vierge […]. Porté à des préférences qui préoccupent son cœur.»

Après son ordination sacerdotale à Marseille, le 27 juin 1858, il est destiné aux missions de l’Orégon et envoyé à Sicklinghall en Angleterre «pour y apprendre la langue anglaise et se former aux habitudes et au genre de vie sociale de ce peuple.» Il réside à Liverpool en 1859, à la mission de Saint-Joseph d’Olympia, Orégon, en 1860, puis à New Westminster, Colombie-Britannique, de 1860 à 1868. À partir de cette mission, il voyage beaucoup dans les missions le long du fleuve Fraser et, en 1863, va fonder avec le père Pandosy la mission de Fort Rupert sur l’île de Vancouver.

Malade en 1868, il revient en Europe. Il travaille pénitencier de Glencree en 1869 et à Dublin en 1871. Il passe quel­que temps en France en 1870 et obtient de l’administration générale une pension pour sa mère.

Il retourne en Colombie-Britannique et est nommé supérieur de l’école indienne de Williams Lake en 1871-1872, puis directeur de la résidence de Kamloops de 1872 à 1880. Là, il écrit contre l’adminis­tration de Mgr D’Herbomez qui, selon lui, laisse les missions dans un état d’abandon. De plus, en 1880, l’évêque reçoit contre lui des dénonciations relatives aux mœurs. Le père Grandidier avoue alors qu’il ne va plus d’accord avec Mgr D’Herbomez, son supérieur depuis vingt ans, se déclare fatigué et demande d’entrer à la Trappe ou de changer de province. Le 24 octobre, Mgr D’Herbomez écrit au père Fabre pour dire qu’il n’a pas d’objection au départ du père, à cause de sa «révolte violente», de «son esprit comme de sa conduite inqualifiable». En attendant la réponse du Supérieur général, le père est envoyé à Williams Lake (1880-1881).

Il revient en France en 1882 et demande la dispense de ses vœux à cause de sa santé fortement ébranlée et de ses douleurs rhumatismales. L’évêque de Saint-Dié le nomme curé de Vrécourt et le père Fabre accorde la dispense des vœux en janvier 1883. Le 31 janvier, l’abbé Grandidier remercie le père Fabre de sa lettre du 30 et ajoute: «Soyez assuré que je garde une profonde affection pour la Congrégation dont j’ai fait partie pendant de si longues années et que je regrette les malheureuses circonstances d’administra­tion et questions d’intérêts qui m’ont obli­gé de demander ma séparation d’avec elle.» Il est décédé à Vrécourt le 12 dé­cembre 1884.

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.