1. Vicaire apostolique du Natal de 1874 à 1903

Naissance à Pont-l’Abbé (Finistère), le 9 janvier 1826
Prise d’habit à Nancy, le 9 mars 1848
Oblation à Nancy, le 10 mars 1849 (no 243)
Ordination sacerdotale à Nancy, le 13 mai 1849
Ordination épiscopale à Paris, le 30 novembre 1874
Décès à Durban, Afrique du Sud, le 15 septembre 1903.

Charles Constant Jolivet est né le 9 janvier 1826 à Pont-l’Abbé, diocèse de Quimper, France, second des douze enfants de Sophie Farcy et de François Jolivet, couvreur. Il étudia au petit séminaire de Pont-Croix de 1839 à 1844, au grand séminaire de Quimper de 1844 à 1848. Il achevait sa théologie lorsqu’il assista à une conférence du père Léonard Baveux et décida de devenir Oblat. Il commença son noviciat à Nancy le 9 mars 1848 et y fit son oblation le 10 mars 1849. Le maître des novices a écrit en mars 1848: «Jolivet: a fini son cours de théolo­gie et il paraît avoir des moyens intellec­tuels bien suffisants. Il aurait mieux profité de ses études s’il avait été plus studieux; mais naturellement léger et paresseux, il a perdu beaucoup de temps. Il y a cependant chez lui assez de piété, surtout beaucoup de docilité, de simpli­cité, de douceur.» Vers la fin du noviciat, le jugement du maître des novices est plus positif: «Jolivet: ses progrès sont de plus en plus sensibles. Son caractère est des plus charmants, et la simplicité de ses manières ainsi que l’égalité de son humeur toujours joviale le rendent cher à tous ses frères. Il se plie facilement à tout, aime assez la mortification et est pénétré du plus grand respect envers ses supérieurs. Les moyens me paraissent très suffisants, il compose avec facilité, il me paraît devoir assez bien réussir pour la chaire, bien que sa petite taille ne soit pas en sa faveur…»

Il fut ordonné prêtre à Nancy par Mgr A. B. Menjaud le 13 mai 1849, célébra sa première messe le 17 suivant et partit immédiatement pour l’Angleterre. Il travailla d’abord à Everingham de 1849 à 1857, puis fut supérieur à Liverpool de 1857 à 1867. Au Chapitre général, célébré à Autun en 1867, il fut élu troisième assistant général. À ce titre il fit la visite canonique des Oblats de la Colombie-Britannique depuis le mois d’avril 1868 jusqu’en janvier 1869. Il fut réélu assistant au Chapitre général de 1873.

Vicaire apostolique du Natal de 1874 à 1903
Le 15 septembre 1874, le père Jolivet fut nommé évêque de Belline et vicaire apostolique de Natal. Mgr Hippolyte Gui­bert, o.m.i., archevêque de Paris, l’ordon­na évêque le 30 novembre suivant dans la chapelle de la maison générale, rue de Saint-Pétersbourg, à Paris. Il arriva à Dur­ban le 4 mars 1875 et établit sa résidence à Pietermaritzburg. À son arrivée, le vica­riat comptait deux résidences dans le dis­trict de Natal: Durban et Pietermaritzburg, la résidence de Roma et quelques mis­sions au Basutoland; le district de Bloem­fontein comprenait deux résidences, l’une dans la cité de Bloemfontein, l’autre dans la Terre-des-Diamants.

On avait accusé Mgr Jean-François Allard, son prédécesseur, de voyager trop peu. Pendant plusieurs années, Mgr Jolivet passera six mois par année en voyages. Il ira en particulier au Basutoland en 1875, 1877, 1878, 1879, 1881, 1883, 1884 et 1886; après la division du vicariat, il y retourna en 1896. Il parcourut souvent l’État libre d’Orange et le Transvaal. Il ouvrit partout des écoles catholiques et quelques hôpitaux; il fit construire beau­coup d’églises et de chapelles. Il fit appel aux Sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux, aux Augustines, aux Domini­caines, aux Sœurs de Sainte-Croix, aux Filles de Jésus de Kermaria, aux Sœurs de Nazareth, aux Trappistines, et surtout il accepta le concours des Trappistes à Marianhill; ceux-ci fondèrent beaucoup de missions au milieu des Noirs. L’auteur de sa Notice dans les Petites Annales écrit: «Là où il avait trouvé 6 prêtres, on en comptait 114 en 1903, le nombre de frères s’était élevé de 3 à 284, celui des religieuses de 8 à 867, celui des églises de 6 à 81, celui des couvents de 1 à 14, celui des chapelles à 92.»

En 1886, il obtint la division du vicariat. Par décret du 15 mars 1886, confirmé par un bref du 4 juin, la congrégation de la Propagande créa le vicariat apostolique de l’État libre d’Orange qui comprenait le Basutoland, la préfecture du Transvaal et le vicariat de Natal à l’Est.

En 1897, on célébra solennellement à Durban, à Pietermaritzburg et Marianhill, son cinquantième anniversaire d’oblation et de sacerdoce en même temps que ses 25 ans d’épiscopat.

En 1900-1902, la guerre Anglo-Boers le fit souffrir et appauvrit beaucoup son vicariat, alors qu’il faisait construire à Durban la cathédrale, une autre église, l’évêché, des écoles pour garçons, etc.

Mgr Jolivet voyagea, prêcha et confessa jusqu’à la fin de sa vie. En avril 1903, il ressentit les premières attaques d’une prostatite qui devait bientôt l’enlever à l’amour de son troupeau. Il mourut à Durban, le 15 septembre 1903.

Yvon Beaudoin, o.m.i.