Naissance à Saint-Sulpice (Bas-Canada), le 28 février 1827
Ordination sacerdotale à Saint-Hyacinthe, le 13 juin 1849
Prise d’habit à Lac-Ste-Anne, le 23 septembre 1855
Oblation à Lac-Ste-Anne, le 28 septembre 1856 (no 419)
Décès à Midnapore, Alberta, Canada, le 12 décembre 1916.

Albert étudia au collège de l’Assomp­tion, puis fut ordonné prêtre à Saint-Hyacinthe, le 13 juin 1849, par Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal. Le jeune prêtre prit immédiatement la route de l’Ouest canadien et travailla à Pembina, Dakota du Nord, (1849-1851) avec l’abbé Georges Belcourt, puis rentra à Montréal et fut nommé vicaire à Berthier (1851-1852).

En mars 1852, il offrit ses services à Mgr Alexandre Taché, o.m.i., nouvel auxi­liaire de l’évêque de Saint-Boniface, et le suivit à la Rivière-Rouge. Il ne devait plus quitter l’Ouest et travailla toute sa vie dans les diocèses de Saint-Boniface et de Saint-Albert, où il fut vicaire général des deux évêques. En 1852, l’abbé Lacombe se rend à Edmonton et passe une partie de l’hiver (1852-1853) au milieu des Cris et des Métis à Lac-La-Biche, puis hiverne au Fort Edmonton [Fort-des-Prairies ou Saint-Joachim]. En 1853, il s’installe à Lac-Sainte-Anne, puis, en 1855, entre­prend un long voyage qui le conduit au Petit-Lac-des-Esclaves [Grouard] et à la Rivière-la-Paix.

Il commence son noviciat à Lac-Sainte-Anne, le 23 septembre 1855, et fait profession perpétuelle le 28 septembre 1856. En 1858, il fonde la mission de Saint-Joachim au Fort Edmonton puis, en 1861, il fixe avec Mgr Taché l’emplace­ment d’une nouvelle mission: Saint-Albert, Alberta, qui porte son nom. En 1863, il quitte la mission de Lac-Sainte-Anne, où il réside depuis 1853, et se transporte à Saint-Albert et, en 1864, il reçoit la mission d’évangéliser les Cris et les Pieds-Noirs. C’est ainsi qu’il parcourt la Prairie de 1865 à 1872. En 1865, le père fonde la colonie de Saint-Paul des Cris [Brosseau], Alberta, ce qui devient le premier essai de colonisation chez les Amérindiens de l’Ouest. En même temps, il agit comme pacificateur dans les guerres entre Cris et Pieds-Noirs. Il a aussi ouvert, en 1863, le premier moulin à farine à Saint-Albert, le premier à l’ouest de Winnipeg, et a tracé un chemin de charrettes de la Rivière-Rouge à Saint-Albert. Il construit également un pont sur la rivière Esturgeon en 1862, le premier dans le pays. Il visite Fort-de-la-Montagne [Jasper] au moins en 1865, 1866 et 1871.

Lorsqu’une épidémie de petite vérole se déclare en 1871, il est nommé membre du bureau de santé des Territoires du Nord-Ouest pour la région de la plaine. L’année suivante (1872), il devient vicaire général de Saint-Albert, puis, en 1873, il représente Mgr Taché au chapitre général des Oblats. À son retour, il est nommé curé de Sainte-Marie de Winnipeg [Fort Garry] et chargé de la colonisation au Manitoba. Il est curé de la paroisse (1874-1876, 1878-1880).

À la demande de Mgr Taché, il se rend dans l’Est du Canada et aux États-Unis (1875) pour commencer son travail de colonisation. En 1879, il est encore délégué de Mgr Taché au Chapitre général des Oblats, puis nommé vicaire général de Saint-Boniface (1879). De 1880 à 1882, le père s’occupe des ouvriers employés à la construction du chemin de fer Canadien Pacifique avec quartier général à Kenora [Portage-du-Rat, Rat Portage], Ontario.

En 1882, il quitte Winnipeg pour le diocèse de Saint-Albert et prend charge du district de Calgary, où il est supérieur (1882-1886) et premier curé de la ville naissante (1883). En 1884, il fonde et devient principal de l’école Amérindienne de Dunbow [De Vinton, High River], Alberta, qu’il a obtenue du gouvernement fédéral (1883). La même année, il sert d’intermédiaire entre le Canadien Paci­fique et les Pieds-Noirs qui s’opposent au passage du chemin de fer sur leur réserve. Le succès des négociations lui vaut, en 1885, lorsque le premier train se rend à Calgary, de devenir, durant une heure, président de la puissante compagnie dont il bénéficiera des largesses jusqu’à sa mort. À partir de cette époque il réside habituellement dans la région de Calgary, bien qu’il soit souvent sur la route pour accomplir diverses missions qui lui sont confiées par le gouvernement ou ses supérieurs ecclésiastiques. Il est principal à Dunbow (1884-1885), d’où il visite Pincher Creek en 1884, Okotoks (1885) et Medecine Hat (1885). Il habite ensuite à Fort MacLeod (1887-1889) et à Calgary (1883-1886, 1893, 1897).

En 1885, il joue un rôle important dans la pacification d’un grand nombre de tribus amérindiennes, en particulier les Pieds-Noirs, lors de la rébellion, et cela à la demande expresse du premier ministre du Canada. Chargé du district des Pieds-Noirs, il réside tantôt à Fort Macleod, tantôt à Pincher Creek (1884-1885, 1889-1898). En 1893, il ouvre un hôpital à Blood Reserve [Stand Off ou Cardston], puis une école en 1898, Il fait également partie du Board of Education des Territoires du Nord-Ouest (1886-1892). Il est aussi curé de Saint-Joachim d’Edmonton (1894-1897), construit une chapelle à Strathcona [Edmonton] (1895) et joue un rôle de premier plan dans la question des écoles de l’Ouest à cette époque.

Le père s’intéresse ensuite particulièrement à la fondation de sa colonie métisse de Saint-Paul-des-Métis (1895-1905), puis accompagne la commission gouvernementale chargée de faire des traités avec les Amérindiens de l’Athabasca et de la Rivière-la-Paix (1899), puis en 1900 et en 1904, il se rend en Autriche, où il rencontre l’empereur François-Joseph, et en Galicie, dans l’intérêt religieux des Galiciens du Canada.

En 1902-1903, il est encore chargé de Calgary, tandis qu’en 1904, on le trouve à Pincher Creek, qu’il appelle son «Ermi­tage Saint-Michel» où il demeure de lon­gues années. Cependant, il est directeur de Medecine Hat en 1905. Il assiste encore au Chapitre général de 1906, puis au concile plénier de Québec (1909) et s’oc­cupe de l’organisation d’un hospice pour vieillards à Midnapore, le Lacombe Home, où il réside (1909-1916).

Les Amérindiens de toutes les tribus qui le vénéraient comme l’un des leurs, non seulement comme leur père, mais comme leur frère, comme le disait si bien le chef Pied-Noir Crowfoot, l’ont sur­nommé l’Homme au bon cœur, tandis que les fidèles de Calgary l’appelaient notre vieux connaissant. Plusieurs entités géographiques, un grand nombre de monuments, dont le Château-Lacombe à Edmonton, et de sites historiques portent le nom du père Lacombe. Décédé à Midnapore, Alberta, le 12 décembre 1916, il a été inhumé dans la crypte de l’église de Saint-Albert.

Gaston Carrière, o.m.i.