Naissance à Ployennec (Finistère), le 27 mars 1823
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 31 octobre 1853
Oblation à Montolivet, le 8 décembre 1854 (no 380)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 24 juin 1855
Décès à Québec, Canada, le 28 janvier 1888.

Jean-Marie Le Floc’h est né le 27 mars 1823 à Kustans, commune de Ployennec, diocèse de Quimper, France, de Marie-Anne Letymen et de Jean Le Floc’h, cultivateur. Il étudia au petit séminaire de Pont-Croix en 1840-1846 et entra au grand séminaire de Quimper en 1846, mais il dut interrompre ses études pour raison de santé. Il fut précepteur dans un château et maître d’étude au collège de Lesneven. Après un essai à la Trappe, il retourna au grand séminaire en 1852-1853, puis entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 31 octobre 1853 avec Joseph Lestanc et François Marie Cam­per. À cause de ses passions violentes et de son caractère impérieux, il causa quelques soucis au père Vandenberghe, maître des novices qui, le 2 novembre 1854, avant de l’envoyer à Marseille, écrivit au père Antoine Mouchette, modérateur des scolastiques: «Le Floc’h est de tous celui qui me déroute davantage dans mon appréciation. Les bonnes qualités sont mêlées avec de grands défauts. Je dirais: il a l’esprit religieux en ce sens qu’il est flexible sous la main du maître, mais d’ailleurs c’est un caractère altier et impérieux qui se fait supporter difficilement. Il a peu d’esprit intérieur, souvent il est grossier dans ses conver­sations. Il a des passions très vives. D’autre part il semble avoir une grande bonne volonté; il est dévoué; il serait un bon missionnaire populaire. Puisse-t-il acquérir plus de piété. Je crois, mon cher père, qu’il mérite d’être examiné.»

Il fit une année de scolasticat à Montolivet, son oblation le 8 décembre 1854 et fut ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 24 juin 1855. Dans un compte rendu, en 1855, le père Mouchette écrit: «Le Floc’h: généralement régulier, mais trop sans-gêne; il ne sait pas gouverner sa langue […] Je ne lui trouve pourtant pas autant de défauts que le père maître semblait m’en annoncer.»

Le père travailla au sanctuaire de Notre-Dame de la Garde à Marseille (1855) et à Notre-Dame de Talence, près Bordeaux (1855-1857), puis se rendit dans les missions de la Rivière-Rouge en 1857. Il fut d’abord attaché à la cathédrale de Saint-Boniface, Manitoba (1857-1868) et, à partir de 1859, visita les Métis de Pointe-des-Chênes (Sainte-Anne-des-Chênes), où il fonda une paroisse et construisit une chapelle en 1864. Il fut curé de la cathédrale, puis supérieur du collège de Saint-Boniface (1860-1862). Le père fut alors envoyé à la mission Saint-Joseph de Pembina, Dakota du Nord, (1868-1877), puis vint dans l’Est du Canada avec résidence à Saint-Pierre-Apôtre de Montréal (1877-1879) et Saint-Sauveur de Québec (1879-1888).

On lit dans sa notice nécrologique: «Le père Le Floc’h, parmi les imperfec­tions humaines que Dieu lui laissait pour l’humilier, avait la manie de la critique […] Il critiquait facilement ses frères, ses supérieurs comme les autres et peut-être plus que les autres [… mais] il était un homme de grande foi. Cet esprit de foi l’a conduit à la vie religieuse et aux missions lointaines. Cet esprit de foi lui fit surmonter tous les obstacles, briser un caractère revêche, raide et orgueilleux; cet esprit de foi le fit homme de règle, religieux fidèle jusque dans les plus petits exercices de chaque jour…»

Frappé de paralysie à Québec en septembre 1882, le père souffrit beaucoup et pendant plusieurs années. Le 15 dé­cembre 1887, il entra à l’hospice Sacré-Cœur de Québec, où il mourut le 28 janvier 1888. Ses restes reposent dans le cimetière oblat de Jésus-Ouvrier.

Yvon Beaudoin
Gaston Carrière, o.m.i.