1. La mission est confiée aux Oblats
  2. Les écoles paroissiales et les Sœurs de la Sainte-Famille
  3. La vie paroissiale se développe
  4. Nouvelle vie et nouvelles orientations pastorales
  5. L’église et le presbytère
  6. Ordinations et vocations
  7. Le cardinal Gordon Joseph Grey
  8. La mission aujourd’hui
  9. Les supérieurs
  10. Souvenirs

La renaissance de la mission catho­lique dans l’ancien port de Leith après la Réforme écossaise a commencé avec un prêtre diocésain écossais dans les années 1827-1859. «En novembre 1847, le révé­rend Thomas Carlyle a été nommé par l’Évêque comme prêtre résident à Leith. Cette nomination a marqué le commen­cement de notre paroisse telle qu’on la connaît» (Maureen Gillon, Stella Maris, janvier 1990). La mission de Leith n’a cependant été érigée canoniquement en paroisse que le 16 novembre 1937 (De Mazenod Record, 1938, p. 50).

L’abbé Carlyle acheta en 1848 Balmerino House et des terrains pour y construire l’église et les écoles. Le 25 mars 1852, Mgr Gillis posa la première pierre de l’église dont le plan original semble provenir de dessins faits par A.W. Pugin peu avant sa mort. Ils ont été donnés par son fils E.W. Pugin pour être exécutés par J.A. Hanson. Bien qu’encore incomplète et chargée d’une lourde dette, l’église a été ouverte solennellement le 12 février 1854. On l’a dédiée à Notre-Dame, étoile de la Mer (Our Lady, Star of the Sea). L’abbé Archibald McDonald a célébré la première messe dans la nouvelle église.

La mission est confiée aux Oblats
Des ouvertures pour établir une mission à Leith avaient déjà été faites aux Oblats par Mgr Gillis en 1852. Les pères Cooke et Dutertre passèrent quelques mois à Leith en 1852-1853 avant de prendre la décision en février 1853 d’ac­cepter Leith en quittant Galashiels. Mais c’est un prêtre diocésain, l’abbé Archibald McDonald, qui fut nommé curé. Cepen­dant en 1859, lorsque les Oblats décidèrent à regret de quitter Galashiels, Mgr Gillis les persuada d’accepter la mis­sion de Leith malgré leur manque de personnel. Ils prirent possession de la mission en 1859, avec le père Noble comme supérieur. Son nom apparaît pour la première fois dans les registres de l’église le 17 mars, suivi de celui du père James Gubbins le 6 juillet et du père Simonet le 17 juillet. Les noms des pères Noble, Hickey et King apparaissent dans les registres en 1860.
Les gens étaient pauvres avec de mauvaises habitations. Le sentiment anti-catholique était profond. Il y avait environ 2000 catholiques sur une population de 40 000 habitants. Ils étaient peu pratiquants. Le père Noble suivit le projet pastoral expérimenté avec succès dans les nou­velles missions de Liverpool et de Leeds, il ouvrit une école qu’il confia aux religieuses, et il fonda des associations.

Les écoles paroissiales et les Sœurs de la Sainte-Famille
En 1863, sur invitation du père Noble, huit Sœurs de Lorette provenant de Navan, Irlande, arrivèrent à Leith pour aider les Sœurs de l’Immaculée Concep­tion. En 1869, quatre d’entre elles retour­nèrent en Irlande, et les quatre autres s’unirent aux Sœurs de l’Immaculée Conception et ne formèrent qu’une con­grégation avec les Sœurs de la Sainte-Famille de Bordeaux. Les Religieuses et la paroisse ouvrirent des écoles pour les enfants et furent actives dans les divers travaux du ministère. En 1881, l’école catholique de jour accueillait environ 450 enfants. Comme la population catholique augmentait, les locaux furent agrandis par les pères O’Carroll en 1897 et Callan en 1902 et en 1910. Une école florissante existe encore aujourd’hui. Les Sœurs quittèrent la paroisse en 2003.

Leith, église Stella Maris (AD)

La vie paroissiale se développe
La vie paroissiale se développa à travers de nombreuses associations: les conférences de la Société Saint-Vincent de Paul, les guildes du Sacré-Cœur, la société des jeunes hommes catholiques (C.Y.M.S.), la confrérie de l’Immaculée Conception du père Ring, l’association des femmes, la légion de Marie. Une florissante communauté catholique appa­rut grâce aux écoles et aux associations qui aidèrent à la pratique religieuse et favorisèrent une vigoureuse vie sociale. Un Oblat a écrit en 1957: «La société des jeunes hommes catho­liques et les guildes se manifestent surtout le premier dimanche du mois. Avec 280 membres, la branche C.Y.M.S. de Leith est de loin la plus nombreuse d’Écosse et les visiteurs sont très impressionnés par le grand nombre d’hommes qui participent chaque mois à la procession du Saint Sacrement. C’est un spectacle édifiant cette proces­sion, et quand, à la fin de la cérémonie, j’ai entendu ces hommes et ces jeunes gens chanter de tout leur cœur: Faith of Our Fathers, j’ai eu le sentiment que tout va bien à Leith.»

La paroisse était prospère dans les années 1950. La majorité des hommes étaient dockers ou employés dans divers travaux du port. Beaucoup de femmes travaillaient dans les entrepôts où le fameux Scotch whisky était embouteillé et entreposé. Beaucoup d’hommes et de femmes étaient employés dans les indus­tries de biscuits et de fabrication de cordes. En ces jours de plein emploi la prospérité régnait. En général les maisons reflétaient la prospérité matérielle, étaient bien meublées et bien entretenues. Au point de vue spirituel, la plupart étaient de fervents catholiques pratiquants, bien instruits dans leur foi et généreux (De Mazenod Record, 1957, p. 14-16).

Peu après cependant une dépression dans le port conduisit au chômage, et des projets de développements de logements donnèrent au voisinage une apparence de déclin. Ces projets, commencés à Leith comme ailleurs dans les années 1930, furent à l’origine d’une sérieuse diminu­tion de la population catholique.

Nouvelle vie et nouvelles orientations pastorales
Comme les associations avaient été au service des besoins de la paroisse pendant des décennies, l’historien de la paroisse note que, avec le réveil de Vatican II, des groupes plus petits et plus spécialisés sont apparus, tels que le club des plus de 60 ans, le cercle théâtral et le cercle biblique qui s’ajoutèrent aux anciennes associa­tions encore en vie. Le club des jeunes a repris vie de même que celui de la jeunesse Stella Maris. Ils furent ouverts à tous les jeunes de Leith et furent soutenus par une succession d’Oblats au cours des années suivantes. La paroisse participa au programme de renouvellement paroissial inauguré par l’Évêque en 1987, qui conti­nua pendant plusieurs années et conduisit au développement de nouvelles structures paroissiales et de nouveaux ministères. Avec le nouveau conseil paroissial, quatre groupes de laïcs ont été formés: minis­tères de l’église, services de l’église, soin de l’église, groupe social et religieux de l’église. La première assemblée des repré­sentants de la paroisse eut lieu le 23 août 1993. Aujourd’hui, les ministères spé­ciaux du clergé paroissial comprennent l’aumônerie des prisons, des écoles et des matelots. Les fêtes du 150e anniversaire de la paroisse en 2004 commencèrent par une retraite durant la semaine sainte et finirent le dimanche de la Pentecôte par une célébration des dons du Saint-Esprit communiqués à la paroisse. Une messe d’action de grâce fut célébrée le 21 mai par l’archevêque, le cardinal Keith Patrick O’Brien.

L’église et le presbytère
L’église fut agrandie par l’addition d’une aile au nord en 1900 et d’un chœur à l’est, dessiné par Peter Paul Pugin en 1911. Au cours des années 1870 et 1880, l’église reçut ce qu’on considère mainte­nant comme un important ouvrage de verre, fait par la maison Barnett de Leith. Mgr Gray, archevêque, consacra l’église en 1954 à l’occasion du centenaire de son ouverture.

En 1995, il était évident que de coûteux travaux d’entretien devenaient nécessaires à l’église et au presbytère. En particulier la maçonnerie était érodée et devenait dangereuse. L’âge et la pollution atmosphérique produisaient leur effet. Avec l’aide d’octrois du Scottish Heri­tage, de Millennium Lottery Trust et des dons de bienfaiteurs, la toiture de l’église a été refaite de même que les piliers et des sections de murs dont le grès était très érodé. Un généreux bienfaiteur paya pour refaire le plombage des vitraux. Les œuvres d’art furent également restaurées.

Les Oblats espéraient que Leith deviendrait un centre pour des missions en Écosse. C’est dans ce but qu’un grand presbytère fut construit en 1860 par Edward W. Pugin. En 2005 des travaux de rénovation ont été faits. Le rez-de-chaussée sert pour les réunions de la paroisse et pour autres usages.

Ordinations et vocations
En 1865 Mgr Strain ordonna le père Gibney dans l’église de Leith. En 1929 le frère McGourty, né et éduqué à Leith, prononça ses vœux perpétuels. Il fut envoyé en mission au Canada et mourut à Vancouver en 1983. Un autre Oblat né à Leith fut le père James Morrison, ordonné en 1935. Il exerça le ministère dans sa province avec une interruption pendant la guerre. Décédé à Inchicore, il y est enterré. Le 21 décembre 1971, Frank Murray, natif de la paroisse, fut ordonné à Leith par le cardinal Gray et travaille dans sa province.

Le cardinal Gordon Joseph Grey
Le 20 juin 1951 Gordon Joseph Grey, né à Leith et baptisé par le père Moughty, fut nommé archevêque de St. Andrews et Édimbourg. Il vint régulièrement à Leith pour les confirmations, les visites pas­torales et d’autres cérémonies spéciales. Sauf de rares exceptions, il visita la com­munauté oblate chaque année le 8 décembre. En 1976, il célébra son jubilé d’argent d’ordination épiscopale à Saint Mary. Il fut créé cardinal en 1969, prit sa retraite en 1985 et mourut le 19 juillet 1993.

La mission aujourd’hui
La mission de Leith a permis aux Oblats d’être présents en Écosse pendant un siècle et demi. En 1980, cette mission s’est étendue à Wester Hailes, un fau­bourg d’Édimbourg. Le passage de pou­voir au parlement écossais en 1997 a apporté une nouvelle prospérité à Leith. Aujourd’hui Star of the Sea est une pa­roisse où les fidèles collaborent avec leur pasteur dans les ministères litur­giques, mais aussi dans divers domaines tels que support dans les deuils, aide aux gens âgés, visites au personnes qui vivent seules, etc. La paroisse prévoit un change­ment de personnel, mais dans l’assemblée provinciale de novembre 2007 les Oblats ont affirmé le désir de continuer leur présence à Leith et Wester Hailes.

Les supérieurs

  • 1859-1867: P. Noble;
  • 1867-1883: P. Bradshaw;
  • 1883-1895: P. O’Carroll;
  • 1895-1902: P. Matthew Gaughren;
  • 1902-1912: P. Callan;
  • 1912-1918: P. Matthew O’Reilly;
  • 1918-1920: P. J. Clenaghan;
  • 1920-1922: P. McManus;
  • 1922-1929: P. Lennon;
  • 1929-1930: P. O’Donnell;
  • 1931-1932: P. B. O’Reilly;
  • 1932-1935: P. Butler;
  • 1935-1939: P. Gaffney;
  • 1939-1944: P. Joseph Ryan;
  • 1945-1950: P. Gaffney;
  • 1951-1956: P. P. O’Reilly;
  • 1957-1958: P. M. O’Ryan;
  • 1958-1965: P. O’Loughlin;
  • l965-1971: P. M. Bagnall;
  • 1971-1977: P. Sean Hynes;
  • 1977-1984: P. D. Connors;
  • 1984-1987: P. C. O’Riain;
  • 1987-1993: P. McGhee;
  • 1993-2001: P. Sheehan;
  • 2001-2007: P. Clancy;
  • 2007-: P. McFadden.

Souvenirs
En décembre 1910 apparut la pre­mière édition de Leith Parish Magazine. La revue cessa en 1956. Elle reparut en 1989 sous le nom de Stella Maris. Elle est une source d’information utile sur la paroisse.

De 1932 à 1977, on a tenu un Codex historicus qui donne des détails sur les événements de chaque jour et sur la vie de la communauté oblate. On y constate un travail régulier pour trouver l’argent nécessaire à la paroisse par des collectes à domicile, celles du dimanche et d’autres faites par les associations.

Michael Hughes, o.m.i.