Naissance à Ennis (Irlande), le 1er fé­vrier 1824
Prise d’habit à Marseille, le 31 octobre 1840
Oblation, le 1er novembre 1841 (no 91)
Ordination sacerdotale, en décembre 1846
Dispense des vœux, à la fin de 1859.

John Naghten est né à Ennis, le 1er février 1824. Il est entré au noviciat à Marseille le 31 octobre 1840 et a fait son oblation le 1er novembre 1841. Après avoir étudié la théologie au grand sémi­naire de Marseille et reçu le sous-diaconat le 29 juin 1845, il fut envoyé à Grace Dieu, dans le comté de Leicester en Angleterre, où on venait d’ouvrir une mai­son. Au début de 1846, le père Perron, supérieur, écrit que le père Naghten ne lui «donne pas satisfaction». Celui-ci reçoit alors son obédience pour Penzance et est ordonné prêtre aux Quatre-Temps de décembre 1846.

La situation pécuniaire dans laquelle se trouve sa famille oblige la Congré­gation à lui accorder «toutes les permis­sions nécessaires» pour accomplir son devoir d’assistance à ses parents. Il demeure en dehors de la Congrégation jusqu’en 1850 et demande alors que celle-ci fournisse une pension à sa mère afin de revenir lui-même dans une communauté oblate. En 1853-1854, il est à Evering­ham, au collège de Galveston (Texas) en 1855, au collège de Bytown en 1856 et à Buffalo, États-Unis, en 1857-1858, où il prêche des retraites.

Le 16 octobre 1858, le père Édouard Chevalier annonce par télégramme que le père est «complètement dément». On ne trouve une place pour lui qu’à l’hôpital Saint-Michel-Archange de Québec, où il est interné du 30 octobre au 25 décembre 1858. Selon le rapport des médecins, il s’agit d’une maladie mentale périodique. Il passe l’année 1859 soit à l’hôpital, soit avec la communauté de Saint-Sauveur de Québec. Le père Flavien Durocher, supé­rieur, supplie Mgr Guigues, provincial, de le libérer de ce fardeau, d’autant plus que le malade est interdit dans le diocèse.

Au mois de novembre 1859, Mgr de Mazenod reçoit une lettre du cardinal Barnabò, lui annonçant que le père Naghten a écrit à la congrégation de la Propagande pour demander la dispense de ses vœux; le Fondateur accepte aussitôt. Sur instances de Mme Naghten, l’ex-père est envoyé auprès de sa mère à Manchester, où il se trouve déjà en janvier 1860. En mars, Mme Mary Ann Naghten annonce à Mgr Guigues que son fils va assez bien mais a besoin d’une pension des Oblats pour vivre. Cette pension est accordée. Le 13 novembre 1862, l’abbé Naghten est en Pennsylvanie, États-Unis, et demande à Mgr Guigues de l’accueillir dans le diocèse d’Ottawa. On ignore ce qu’il est devenu par la suite.

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.