Naissance à Sainte-Sève (Finistère), le 28 septembre 1833
Prise d’habit à Nancy, le 30 avril 1858
Oblation à Vico, le 21 juin 1860 (no 516)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 14 juillet 1861
Dispense des vœux en juillet 1870.

Yves Nicolas est né à Sainte-Sève, diocèse de Quimper, le 28 septembre 1833. Après une année de théologie à Quimper et dix-neuf mois de noviciat chez les Jésuites, il a commencé son noviciat oblat à Nancy le 30 avril 1858. Dans ses notes, le maître des novices écrit en mai: «Excellent sujet, déjà tout façonné à la vie religieuse. Caractère ouvert, expansif, affectueux, mais il s’y mêle peut-être quelque chose de hautain et trop de désir de primer. Parfaitement fondu dans sa nouvelle famille… Attentif à ses intérêts spirituels. Capacité plus qu’ordinaire. Il me sera très utile au noviciat. Dispositions des plus remarquables pour la prédication et c’est le bon genre!» Même genre de réflexions en juillet: «Je suis toujours content de l’esprit qui l’anime. Il marche avec simplicité et docilité dans la voie qu’on lui indique, veillant avec une attention soutenue à faire régner la charité dans ses rapports avec ses frères. A fait les petits vœux.»

Au mois d’août, le père Guinet écrit que le novice doit ménager sa santé et qu’il doit se préserver de certaines saillies désobligeantes qui lui échappent. Il ne le nomme plus dans ses notes sur les novices en novembre-décembre 1858 et en 1859. Le père Mouchette, modérateur des scolastiques à Montolivet, toujours si précis dans ses comptes rendus, ne le mentionne jamais. Que s’est-il passé exactement? La réponse semble apparaître dans les notes du Registre du Personnel 1862-1863, à la suite du nom du père Nicolas: «Admis à Nancy et arrivé au scolasticat, il faillit être renvoyé pour cause de santé. Envoyé en Corse, il y retrouva une santé très bonne. De formes assez grossières, air insouciant et négligent. Ne manque pas d’esprit. Après avoir professé à Vico trois ans et trois mois, il fut rappelé sur la demande du provincial et du supérieur. Peu de dispositions pour la chaire, aime l’instruction. En 1862, il fut envoyé comme missionnaire à Talence.»

Ces détails sont confirmés par quelques lettres du père, écrites au provincial et à Mgr de Mazenod en 1860, puis au père Fabre en 1861. Il a, semble-t-il, été envoyé à Montolivet au début de 1859. À Marseille il fut malade et envoyé en Corse au cours de l’été 1859. Malgré ses cours à l’école ecclésiastique de Vico et beaucoup de travail pour suivre les élèves du matin au soir «soit à l’étude, soit en récréation, soit en classe», il se remit parfaitement, fit son oblation à Vico le 21 juin 1860, retourna à Marseille pour être ordonné prêtre par Mgr Jacques Jeancard le 14 juillet 1861 et enseigna encore à Vico en 1861-1862.

Il a ensuite été missionnaire à Talence de 1862 à 1867, à Nancy en 1868-1870 puis, au printemps 1870, à Notre-Dame de Sion d’où, par lettre du 6 mai, il demanda la dispense de ses vœux. Il donna comme motifs la nécessité de secourir son père malade et pauvre. Dans le procès-verbal du conseil général, le 20 mai, le secrétaire écrit: «Ce motif, quelle qu’en soit la valeur, n’est pas le seul à notre avis. Le père Nicolas a plus d’une fois compromis sa dignité et l’honneur de la Congrégation en tant qu’il peut être mis en cause par l’un de ses membres et il n’y a pas lieu d’espérer un amendement durable dans sa conduite. Le R.P. Procureur a été prévenu en conséquence de tâcher d’obtenir une dispense complète et non temporaire.» On apprend par le procès-verbal des conseils, les 15 et 25 juillet, que le père Nicolas a été dispensé de ses vœux par le Saint-Siège et que l’évêque de Nevers l’a nommé curé.

Yvon Beaudoin, o.m.i.