Naissance à La Chaise-Dieu (Haute-Loire), le 9 octobre 1826
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 19 octobre 1849
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 1er novembre 1850 (no 284)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 11 mars 1854
Décès à North Vancouver, Canada, le 25 mars 1907.

Pierre Louis Richard est né le 9 oc­tobre 1826 à La Chaise-Dieu, diocèse du Puy, France, de Madeleine Momège et de Jean Richard, propriétaire. Il étudia au petit séminaire de la Chartreuse et entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 19 octobre 1849. Il y fit son oblation le 1er novembre 1850. En l’envoyant à Marseille, le père Jacques Santoni, maître des novices, écrivit le 15 octobre 1850: «Ce jeune homme me paraît avoir une vertu solide. Sa conduite pendant le noviciat a été constamment bonne et, pendant son année de probation, il a suivi le cours de rhétorique qui s’est fait à l’Osier. Il a un très bon cœur et se montre très sensible soit aux affections de famille, soit aux marques de bonté qu’on pourrait lui donner. Ses moyens sont ordinaires […] Voici maintenant ce que ce jeune homme a contre lui, c’est d’abord une certaine timidité dans le caractère, ensuite quelque chose de grossier, de sauvage jusque dans ses manières extérieures, puis un certain embarras de parole; ce n’est pas un bégaiement mais il a, je crois, la langue un peu grosse, la mâchoire mal montée, c’est ce qui rend sa prononciation difficile et disgracieuse.»

Il étudia la théologie au grand séminaire de Marseille de 1850 à 1854. Dans ses comptes rendus, le modérateur des scolastiques, ne mentionne Pierre Richard qu’une fois en juillet 1853: «Le frère Pierre Richard, écrit-il, a montré beaucoup de vertus et de courage dans les épreuves qu’il souffre depuis longtemps. Malgré son défaut de langue, il peut bien faire et satisfait très bien en tout. C’est un sujet d’une vertu solide et éprouvée.»

Mgr de Mazenod l’ordonna prêtre le 11 mars 1854, le laissa pendant quelques mois au Calvaire et lui donna une obé­ience pour les missions de l’Orégon. Le père Richard demeura à Olympia, Washington (1854-1858), sauf une courte absence pour desservir la mission de Walla Walla. Il se rendit aussi chez les Cayouses. Il signe les registres de Priest Point (1857-1858), réside quelque temps à Esquimalt, dans l’île Victoria, Colombie-Britannique (1858) et va fonder la mission de l’Okanagan (1858-1859), puis se rend à Fort Hope (1859) et retourne à la mission de l’Immaculée Conception du lac Okana­an (Kamloops, 1859-1868). Il travaille ensuite à Tulalip, Washington (1868-1878) où il demeure dix ans à l’école indienne. Il signe alors les registres de Priest Point (1868-1878). Revenu en territoire canadien, il séjourne à Kam­loops (1878-1883), à Cranbrook (1883-1892), de nouveau à Kamloops (1892-1894) et à Mission City (1894-1899). Âgé de 73 ans, il se rendit à son dernier poste, la mission Squamish à Vancouver-Nord (1899-1907) où il fut missionnaire, aumônier de religieuses et catéchiste des enfants. C’est là qu’il est décédé le 25 mars 1907. Il a été inhumé dans le cimetière oblat de Mission City en Colombie-Britannique.

L’auteur de sa brève notice nécrologique termine par ce paragraphe: «Le père Richard sut user de sa forte santé, non seulement pour se dévouer sans ménagement au salut des âmes, mais encore pour procurer le bien matériel de ses frères et des sauvages, par l’applica­tion aux travaux du jardin […] Au reste, il fut le «bon jardinier» dans tous les sens du mot, cultivant les plus belles vertus dans son âme, notamment un grand amour pour la Congrégation et une parfaite régularité, qui furent toujours pour ses frères un parfum d’édification.»

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.