Naissance à Aps (Ardèche), le 4 février 1827
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 9 mai 1849
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 10 mai 1850 (no 277)
Ordination sacerdotale à Aix, le 21 septembre 1850
Décès à Inchicore, Irlande, le 20 avril 1857.

François Gustave Richard est né à Aps, diocèse de Viviers, France, le 4 fé­vrier 1827. Vers la fin de son séminaire à Viviers, il commença son noviciat à Notre-Dame de l’Osier le 9 mai 1849 et y fit son oblation le 10 mai 1850. On l’avait admis à la profession au conseil général, le 15 avril précédent, avec cette annota­tion: «Admis aux vœux les frères J. François Didier et Gustave Richard, «ils ont été l’un et l’autre réguliers, obéissants et appliqués à tous les devoirs que leur imposait la discipline religieuse […] Les qualités du frère Richard, ses talents remarquables, sa parfaite aptitude à la vie apostolique, sa bonne éducation, son caractère simple, droit, ouvert, ses vertus religieuses en un mot ne laissent aucun doute et indiquent dans ce sujet un membre qui fera honneur à la congré­gation et servira fort utilement l’Église dans l’œuvre divine des missions.»

Il demeura peu de temps au séminaire de Marseille. Le modérateur des scolastiques a pourtant eu le temps de porter ce jugement en septembre 1850: «Gustave Richard a «été régulier, soumis, appliqué, dévoué comme un homme qui connaît, sent et veut accomplir généreu­sement son devoir. Il est grave, prudent et semble avoir autorité sur ses frères par sa bonne conduite et son zèle entreprenant. J’ai cru remarquer en lui un peu trop de facilité à juger et de la dureté dans son caractère; dans le jeu, il était sans pitié. Il est solide et sûr.»

Mgr de Mazenod l’ordonna prêtre au grand séminaire d’Aix le 21 septembre 1850 et, en juillet 1851, le nomma maître des novices à Notre-Dame de l’Osier. Celui-ci signa les formules d’entrées au noviciat depuis le 14 août 1851 jusqu’au 18 octobre 1852. Il reçut alors quatorze lettres du Fondateur qui lui donnait des conseils sur la façon de former les novices.

En octobre 1852, le père Richard crache «assez abondamment du sang». Le Fondateur l’oblige à un repos absolu et lui annonce, le 21 octobre, qu’il l’enverra en Angleterre, «chargé du noviciat qui se forme» à Lys Marie (Sicklinghall). Le père remplit cette charge pendant trois ans. Il signe 23 formules d’entrées au noviciat depuis le 30 avril 1853 jusqu’au 16 juin 1856 et reçoit alors sept lettres du Fondateur.

L’état du père s’aggrave. Le 22 août 1856, Mgr de Mazenod le «conjure» de se «tenir dans un repos absolu» puis, après quelque temps, l’envoie comme supérieur de la maison oblate que le père Robert Cooke vient de fonder à Inchicore près de Dublin. La maladie fait de rapides progrès et le père meurt le 20 avril 1857. Le 30 avril suivant, Mgr de Mazenod écrit au père Casimir Aubert en visite en Corse: «Je ne sais si on profitera du courrier pour te faire passer en Corse la douloureuse nouvelle de la mort de notre père Richard d’Angleterre. Sa mort a été, comme on devait s’y attendre, celle d’un saint; mais il faudrait avoir plus de vertu que je n’en ai pour trouver même en cela une consola­tion qui me fasse supporter une si grande perte avec une parfaite résignation. Mon cœur en souffre au point de me faire envisager le prochain voyage en Angle­terre, dont je me promettais tant de satis­faction, qu’avec une sorte de répugnance […] J’en suis à me reprocher d’avoir consenti è envoyer cet excellent père dans ce vilain climat d’Angleterre. Il est vrai que je ne savais pas alors que sa poitrine fût menacée. Je suis vraiment inconso­lable de cette immense perte, car c’était un sujet accompli. De plus, je n’aurai pas même la faible consolation de posséder son portrait qui aurait retracé à mes yeux les traits d’un fils si regrettable.»

Yvon Beaudoin
et Michael Hughes, o.m.i.