Présence oblate: 1950-1971
Situation géographique: Côte-Nord du Québec, Golfe Saint-Laurent

Le 6 août 1945, Mgr Labrie, c.j.m., demande aux Oblats de fonder un poste missionnaire à Moisie (voir Moisie), Golfe Saint-Laurent. Ce n’était qu’un poste temporaire, car en 1949, le Gouvernement fédéral acheta un terrain de 1500 acres et organisa une réserve indienne de 1500 acres située entre Moisie et Sept-îles pour regrouper les Indiens de ces deux anciennes réserves, y organiser une nouvelle réserve et y bâtir un pensionnat. Cette réserve, que le père Joseph Décarie nommera Malioténam, devait être le centre de toutes les missions innues du Golfe Saint-Laurent. Il était entendu que les Oblats quitteraient Moisie pour s’établir sur la réserve de Sept-Îles, dès que ce devait être possible qui devait devenir la mission la plus importante de cette région, soit pour la desserte des Indiens, soit en raison des institutions qui devaient s’y établirent. L’évêque projetait un pensionnat indien, un dispensaire, voire même un hôpital si possible. Les Oblats travaillèrent au relèvement des nations indiennes, car en 1845, par suite de la misère prolongée, de l’abandon et des épidémies, les Indiens étaient victimes du délaissement et de ses tristes conséquences. L’œuvre de relèvement n’avait pas été exclusif aux Oblats. Ceux-ci avaient trouvé chez les Indiens des traditions et une mentalité qui avait survécu de la splendide chrétienne établie jadis par les Jésuites et les Eudistes. Mais les Oblats ont l’honneur d’être ceux qui peuvent dire comme s. Paul: « C’est nous qui avons planté… » En 1945, les Oblats reprennent donc leurs missions sur la Côte-Nord et le père Joseph Décarie est nommé à Moisie.

C’est ainsi que les Oblats reprennent la mission indienne de Betsiamits et toutes les missions indiennes du diocèse du golfe Saint-Laurent, à savoir les Escoumins, Sept-îles, Moisie, Mingan et Natashquan.

L’année 1950 marque pour les Innus le début d’une ère nouvelle, le Gouverne- ment fédéral mettant à leur disposition un village muni de toutes les commodités de la vie moderne et enrichi d’un superbe pensionnat où garçon et filles peuvent parfaire leur éducation.

Le codex historicus (au 2 juillet 1952, pages 12-13) décrit la visite canonique du p. Lionel Scheffer (il deviendra vicaire apostolique du Labrador). On y apprend la résidence oblate comprend « pensionnat et la presbytère qui sont à un mille de distance l’un de l’autre ». Le texte décrit ainsi la Réserve : « Hier et aujourd’hui nous avons fait la visite de la résidence Notre Dame (du Cap) de la réserve de Sept-Îles. Elle comprend l’œuvre de l’école résidentielle et celle de la paroisse pour les Indiens. »

Par décret du 8 juillet de la même année, le Supérieur général des Oblats érige canoniquement la résidence de Sept-Îles en résidence religieuse, tandis que le Provincial du Canada affirme, en même temps, que les Oblats de Sept-Îles ne dépendent plus de Betsiamits, mais relève directement de l’administration provinciale. Autre point précisé par lettre du Provincial, en date du 12 décembre 1950, les Oblats sont les seuls responsables de l’école- pensionnat de Sept-Îles face au Gouvernement canadien qui en est le propriétaire. C’est au Directeur de la Résidence qu’il revient d’engager et de faire un contrat avec les religieuses.

Fermeture de la Résidence le 4 juillet 1971 : « Tel que convenu, la résidence des étudiants de Maliotenam (Mani-Utenam) a fermé ses portes en tant que résidence à compter du 4 juillet 1971. En date du 5 juillet, nous avons commencé à faire effectuer les transformations afin que l’école actuelle soit aménagée dans l’ancienne résidence tel qu’il avait été convenu avec les autorités du Ministère et le Conseil de bande de Sept-Îles. De plus, nous sommes à préparer le logement qui sera utilisé pour le foyer de groupe » (de la part de A. Blouin, Surveillant Intérimaire du District, Ministère des Affaires Indiennes).

Il y a encore des Oblats à Mani-Utenam, mais la résidence n’a aucun statut canonique.

Eugène Lapointe OMI