1. Professeur, éducateur, supérieur de scolasticat
  2. Provincial (1887-1890), procureur auprès du Saint-Siège (1890-1894), assistant général (1894-1906)
  3. Dernières années

Naissance à Romans (Isère), le 30 août 1837
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 6 octobre 1855
Oblation à Montolivet, le 2 novembre 1856 (no 422)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 22 septembre 1860
Décès à Rome, le 4 octobre 1917.

Charles Tatin (AG).

Charles Tatin est né à Romans, diocèse de Valence, le 30 août 1837, de Thérèse Michat et de Pierre Tatin. Il fit ses études secondaires au petit séminaire de Valence et était élève de philosophie lorsqu’il entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 6 octobre 1855. Il a fait son oblation à Montolivet le 2 novembre 1856. On l’avait admis à la profession au conseil général, le 24 octobre précédent. Le secrétaire général écrit ce jour-là dans le procès-verbal: «Ce frère a des moyens et du caractère, dit le R.P. Maître. Sa vocation me paraît sûre. Je suis content de sa piété. D’un caractère réfléchi et assez retiré. Il peut paraître froid, mais son âme n’est point sans ardeur. Mes observations, ajoute le père Mouchette, modérateur des scolastiques, me confirment dans le jugement favorable que contient cette note. Je suis très content de ce frère pour le travail et pour la piété. Il a un grand amour de sa vocation et se montre plein de bonne volonté.»

Dans ses comptes rendus sur les scolastiques de 1856 à 1860, le père Mouchette juge toujours très positivement ce frère qu’il dit: «excellent enfant, plein de générosité et de piété, toujours prêt à payer de sa personne.» Dans le Registre du personnel 1862-1863, on a écrit sous ce nom: «petit de taille, mais fortement constitué. D’une piété et d’une vertu très solides. Caractère sérieux, aimant l’étude et la science. Esprit peu pratique mais aimant les recherches intellectuelles.»

Professeur, éducateur, supérieur de scolasticat
Charles Tatin est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 22 septembre 1860 et immédiatement envoyé comme professeur de troisième au juniorat de Notre-Dame de Lumières, réouvert en 1859. Après une année, il reçoit son obédience pour le scolasticat comme professeur de dogme et modérateur des scolastiques. Après une première année à Montolivet, le 6 mai et le 5 juillet 1862, il trace un tableau plutôt sombre de l’état des études. Il rend responsable de cette situation les professeurs «trop occupés» et qui «n’aiment pas» leur genre de vie.

Au cours de l’été 1862, à cause de la dure réaction de Mgr Cruice et du clergé marseillais contre les Oblats, les pères Fabre et Tempier décident d’éloigner les scolastiques du diocèse et achètent le pensionnat que les Dames du Sacré-Cœur viennent de fermer à Autun. Le père y est envoyé avec les scolastiques à l’automne 1862. Il demeure professeur de dogme et est nommé directeur spirituel des frères coadjuteurs.

Au cours de la guerre franco-allemande de 1870, Garibaldi et ses troupes occupent le scolasticat en novembre et les scolastiques sont dispersés. Le père Tatin en accompagne quelques-uns à Notre-Dame de l’Osier. Tous reviennent en 1871. Le père Tatin enseigne toujours le dogme, puis la morale à partir de 1874. En 1878, il est nommé supérieur du scolasticat. Après le décret du 29 mars 1880 qui expulse les religieux de leurs maisons, le supérieur et la plupart de scolastiques trouvent une fraternelle hospitalité à la maison missionnaire d’Inchicore en Irlande. En 1885, les Oblats achètent une grande propriété à Belcamp-Hall, à quelques kilomètres au nord de Dublin. Le supérieur et les scolastiques en prennent possession au début de l’année scolaire. À la fin de la première année dans cette maison, le père Tatin envoie, le 24 mai 1886, un long rapport au père Fabre sur l’état matériel, intellectuel et religieux du scolasticat.

Provincial (1887-1890), procureur auprès du Saint-Siège (1890-1894), assistant général (1894-1906)
De 1887 à 1890, le père Tatin est provincial des Oblats de la province britannique. On connaît peu cette période de sa vie. En 1890, au décès du père M. de L’Hermite, assistant général, le père Cassien Augier, procureur auprès du Saint-Siège et supérieur du scolasticat de Rome, est nommé assistant général et est remplacé dans ses fonctions romaines par le père Tatin. En 1894, après le décès du père Martinet, le père Tatin est nommé deuxième assistant général. Il est élu à ce poste, et en même temps secrétaire général, au chapitre de 1898, puis premier assistant au chapitre de 1904. Il n’est pas réélu au Chapitre de 1906.

Comme assistant général, le père fait la visite de la province britannique en 1896. En 1897, il préside les examens au scolasticat de Liège, visite avec le père Soullier les maisons de Belgique et de Hollande, de même que celles du Midi de la France. Il préside également à l’inauguration du scolasticat de Hünfeld. En 1901-1902, il fait la visite canonique des maisons du Canada et des États-Unis et est présent à la bénédiction de la première pierre du scolasticat de San Antonio au Texas.

Le père Tatin a participé à sept chapitres généraux: 1879, comme supérieur du scolasticat d’Autun et délégué de Mgr Jolivet, vicaire apostolique du Natal; 1887, comme supérieur du scolasticat de Belcamp-Hall et délégué du vicariat de Colombo; 1893, comme procureur auprès du Saint-Siège; 1898, 1904 et 1906, comme assistant général; 1908, comme délégué de l’Australie. Dans un rapport sur le Chapitre de 1898, on a écrit (Missions O.M.I., p. 137), que sa présence a été utile parce que «versé dans la connaissance de la langue anglaise et de la langue française et, à cause de cela, trait d’union aimé et vénéré entre les deux fractions de la famille qui lui ont voué et lui garderont toujours la plus absolue reconnaissance.»

Dernières années
Le père Tatin a écrit beaucoup de lettres, mais n’a rien publié, sauf quelques articles dont un sur la restauration du noviciat de Belmont-House en 1884 et son rapport sur le scolasticat de Belcamp-Hall en 1886 (Missions O.M.I. 1884, p. 313-321 et 1886, p. 348-365). Les Petites Annales, no 11 (1901), p. 153-159, ont publié son «Journal de voyage en Amérique à bord de la «Champagne» (1er-11 mars).

Après le Chapitre général de 1908, le père Tatin est demeuré à Rome jusqu’à sa mort survenue le 4 octobre 1917. On était en temps de guerre, rien n’a été écrit sur lui. Dans sa vieillesse, il a travaillé dans les archives et a fait un Inventaire des archives de la maison générale à Rome, ms., 1911, 32 p.

Yvon Beaudoin, o.m.i.