Ils ont offert un témoignage oblat extraordinaire

Le 10 janvier 1831

Le père Joseph Théodore Martial Capmas O.M.I. (1791-1831), qui avait été prêtre du diocèse de Montpellier, entra chez les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en 1828. En France, le père Capmas acquit une grande popularité en tant que missionnaire et prêcheur. En plus de la prédication, il exerçait le ministère d’aumônerie au Lazaret, l’hôpital de maladies infectieuses de Marseille. À la fin de 1830, une grave épidémie de choléra éclata parmi les soldats. S’étant rendu compte qu’au Lazaret les hommes mouraient en isolement, le père Capmas s’offrit volontaire pour aller en quarantaine avec eux. Bien que pleinement conscient du risque élevé qu’il courait, il se mit à la disposition totale des mourants. Il fut victime de l’épidémie et mourut le 10 janvier 1831. Le père Joseph Hippolyte Guibert O.M.I. (1802-1873), futur cardinal archevêque de Paris, affirma : « Je le considère comme un vrai martyr de la charité. »

Le 20 juin 1875

Le père Alexis Reynard O.M.I. (1828-1875), originaire de France, missionnaire dans le Nord canadien, fut tué autour du 20 juin 1875 près de Rivière-des-Maisons, alors qu’il protégeait une fille contre un Iroquois. Suivant une coutume indienne, l’agresseur consomma des parties du corps des victimes.

Le 2 avril 1885

Le père Léon Fafard O.M.I. (1850-1885), canadien et missionnaire au Canada occidental, fut le fondateur de la mission Frog Lake.

Le père Felix Marchand O.M.I. (1858-1885), né en France, fut affecté à Frog Lake en 1885 pour apprendre la langue des Cris.

Ces deux Oblats furent impliqués dans la révolte des Métis le Jeudi Saint du 2 avril 1885. Un groupe armé de Métis ordonna à tous de quitter la mission. Sur la piste, un officier du gouvernement refusa d’aller plus loin et fut tué. Le père Fafard qui se retourna pour aider l’homme mourant reçut une balle dans le cou et mourut instantanément. Le père Marchand se précipita aussitôt vers le père Fafard et reçut une balle dans le front. Quatorze personnes furent tuées dans le massacre de Frog Lake. La mission fut incendiée. La révolte dura deux mois. – Il est intéressant de savoir que deux ans plus tard les Oblats convertirent les chefs de la révolte au christianisme. 

Le 2 mars 1905

Le père Franz Jäger O.M.I. (1875-1905), né en Allemagne et missionnaire dans le Sud-ouest africain, aujourd’hui Namibie, dans la mission Aminuis. En 1904, les Hottentots se battirent contre les Héréros et contre les Allemands qui avaient colonisé le pays. Cette situation belliqueuse autour d’Aminuis eut des répercussions aussi sur la mission. Lors d’un de ses longs voyages pastoraux à bord d’une charrette tirée par des bœufs, le père Jäger fut capturé dans une attaque de Witbooi-Hottentots. Ce fut à Mokokuan, l’après-midi du 2 mars 1905. Le père Jäger se retrouva entouré d’une vingtaine d’Hottentots, qui le menaçaient avec leurs fusils. Le père Jäger fut tué par cinq balles qui touchèrent le haut d’une cuisse, le tronc inférieur, l’épaule et la poitrine. Les Hottentots incendièrent la charrette de la mission et emportèrent les bœufs. Le 5 mars 1905, les soldats allemands ramenèrent à la mission d’Aminuis le corps du père Jäger mis en pièces par des fauves. 

Le 30 octobre 1913

Le père Guillaume Le Roux O.M.I. (1885-1913), né en France, fut missionnaire au Canada, auprès des Inuits dans les Territoires du Nord-Ouest.

Le père Jean-Baptiste Rouvière O.M.I. (1881-1913), né en France, fut affecté dans le Nord-ouest canadien en 1906.

En octobre 1913, ces deux Oblats avaient été envoyés, à bord de traîneaux à chiens, vers le nord jusqu’à la mer polaire. Sur la route, ils furent attaqués pour vol par deux Eskimos. Le père Le Roux fut poignardé dans le dos avec un couteau. Le père Rouvière reçut une balle dans le bas du dos. Les deux Oblats blessés furent ensuite tués : le père Le Roux fut poignardé mortellement et le père Rouvière fut tué avec une hache par l’un des voleurs qui lui asséna un coup sur la tête et un sur les jambes. Après les avoir tués, probablement le 30 octobre 1913, les deux hommes leur ouvrir le ventre pour manger les entrailles. Les deux assassins furent jugés, déclarés coupables et condamnés à mort. Mais le Vicaire apostolique de Mackenzie, Mgr Gabriel Joseph Élie Breynat O.M.I. (1867-1954) demanda que leur peine de mort soit commuée en « un grand acte de pitié et de charité. » 

Le 12 septembre 1939

Le scolastique Józef Gembiak O.M.I. (1914-1939) de Pologne, entra chez les Oblats en 1936 et fit ses études au scolasticat de Krobia.

Le scolastique Józef Rogosz O.M.I. (1914-1939) de Pologne, entra chez les Oblats en 1936 et fit ses études au scolasticat de Krobia.

Le scolastique Franciszek Munko O.M.I. (1916-1939) de Pologne, entra chez les Oblats en 1936 et fit ses études au scolasticat de Krobia.

Le scolastique Franciszek Glados O.M.I. (1917-1939) de Pologne, entra chez les Oblats en 1936 et fit ses études au scolasticat de Krobia.

Ces quatre frères scolastiques furent exécutés par l’armée allemande à Michalow le 12 septembre 1939.

Le 18 décembre 1939

Le père Marian Wyduba O.M.I. (1909-1939), né en Pologne, fut ordonné prêtre en 1939 et affecté à la paroisse de Markowice. Le 1er 1939, les troupes allemandes avaient envahi des parties de la Pologne. C’était le début de la Seconde Guerre mondiale. Le 18 septembre 1939, une action de résistance fut exécutée à Markowice au cours de laquelle 15 Allemands furent tués. À la suite de cette action, l’armée allemande fit irruption dans la région. Le 5 octobre 1939, le père Wyduba fut arrêté, avec d’autres personnes, et envoyé au camp de prisonniers de Strzelno le 9 novembre 1939. Le 18 décembre 1939, soudain, le père Wyduba fut emmené dans un bois près de Gniezno et fusillé. Après la guerre, son corps fut exhumé et enterré à nouveau.

Le 12 janvier 1940

Le scolastique Henryk Trzaska O.M.I. (1912-1940), né en Pologne, entra au noviciat oblat en 1930. Il fit ses études dans les communautés du scolasticat à Krobia et à Obra. En 1935, il sentit qu’il avait une maladie mentale. Il fut hospitalisé à Gniezno, où il fut tué par les Allemands dans le cadre du programme nazi d’euthanasie, le 12 janvier 1940.

Le 28 juin 1940

Le père Jan Finc O.M.I. (1910-1940), né en Pologne, devint un prêtre oblat en 1934. Il fut nommé supérieur de la maison oblate de Święty Krzyż. Le 3 avril 1930, la Gestapo arriva pour enquêter sur tous les membres de la communauté. Le père Finc et trois autres pères furent emmenés au camp de prisonnier à Kielce, accusés d’aider les partisans polonais. On ne revit jamais plus le père Finc. D’après les documents officiels allemands, il fut condamné par un tribunal de guerre et fusillé le 29 juin 1940 à Kielce.

Le 10 septembre 1940

Le novice Jan Szamocki O.M.I. (1919-1940), de Pologne avait commencé son noviciat avec les Oblats en septembre 1939. Le 4 mai 1940, il fut emmené dans la prison de Szczglin, puis dans le camp de concentration de Dachau, en Allemagne, avant d’être transféré dans le camp de concentration de Gusen en Allemagne. Là, il mourut suite aux mauvais traitements le 10 septembre 1940.

Le 22 janvier 1941

Le scolastique Alfons Manka O.M.I. (1917-1941), né en Pologne, termina son noviciat à Markowice en 1938. Il continua ses études pour le sacerdoce au scolasticat à Krobia. Le 10 octobre 1939, il fut assigné à résidence et soumis aux travaux forcés. Le 4 juin 1940, avec d’autres scolastiques et novices, il fut envoyé au camp de concentration à Szczeglin. Il fut ensuite transféré au camp de concentration de Dachau (Allemagne) et de Gusen (Autriche). Il serait mort d’épuisement total le 22 janvier 1941.

Le 7 juin 1941

Le père Ludwik Kasalka O.M.I. (1914-1941) de Pologne entra chez les Oblats en 1932 et fut ordonné prêtre en 1938. Il fut affecté à la maison des Oblats à Poznań. Il fut arrêté à Zabikowo le 27 janvier 1940, et envoyé dans le camp de concentration de Dachau (Allemagne). Dans le camp, il se sentit malade et mourut de malnutrition, le 7 juin 1940.

Le 21 août 1941

Le père Pawel Kulawy O.M.I. (1877-1941), d’origine polonaise, né à Lesnica (en Pologne, ensuite Leschnitz, en Allemagne), entra chez les Oblats aux Pays-Bas en 1896. Il avait fait ses études au scolasticat allemand à Hünfeld et fut ordonné prêtre en 1902. Son frère aîné, Jan Wilhelm Kulawy O.M.I. (1972-1941) était déjà un prêtre oblat. Le père Pawel Kulawy passa sa première période de sacerdoce au Canada occidental, qu’il quitta pour devenir l’un des membres fondateurs de la province oblate de Pologne. En 1938, il commença à travailler à Święty Krzyż. En avril 1940, les Allemands réquisitionnèrent la maison oblate et le père Kulawy fut emprisonné dans le fameux camp de concentration à Auschwitz. Là, il mourut d’épuisement le 21 août 1941. 

Le 10 septembre 1941

Le père Jan Wilhelm Kulawy O.M.I. (1872-1941), d’origine polonaise, né à Lesnica (en Pologne, ensuite Leschnitz, en Allemagne), entra chez les Oblats aux Pays-Bas en 1892. Pour ses études préparatoires au sacerdoce, il fut envoyé au séminaire oblat d’Ottawa (Canada). Il fut ordonné prêtre en 1898. Il fut d’abord affecté au Vicariat de Saint-Boniface au Canada, puis devint aumônier des travailleurs polonais en Allemagne. Comme son frère cadet, le père Pawel Kulawy O.M.I. (1877-1941), il devint l’un des membres fondateurs de la nouvelle province oblate de Pologne. En 1921, il assuma la charge de supérieur du juniorat oblat à Krotoszyn. De 1924 à 1927, il fit un tour au Canada et aux États-Unis pour collecter des fonds pour la province polonaise. De retour en Pologne, il prêcha des missions paroissiales. En 1936, il fut envoyé au sanctuaire de Święty Krzyż. Malgré son âge avancé, il fut arrêté par les services secrets allemands le 10 juillet 1941 et envoyé dans le camp de concentration d’Auschwitz. Là, il ne dura que deux mois et mourut de mauvais traitements le 10 septembre 1941. 

Le 13 novembre 1941

Le père Jan Pawolek O.M.I. (1882-1941), d’origine polonaise, né à Stary Popielow (en Pologne, ensuite Alt Poppelau, en Allemagne) entra chez les Oblats aux Pays-Bas en 1901. Il fit ses études auprès des Oblats allemands au séminaire de Hünfeld. Là, il fut ordonné prêtre en 1907. Homme aux nombreux talents, il prêcha des missions en Allemagne et en Pologne. En 1922, il commença à travailler comme missionnaire stationné en Pologne à Krotoszyn, à Katowice et à Poznań. Il fut arrêté une première fois par les forces allemandes le 8 janvier 1940. Après avoir été relâché, il travailla dans la maison oblate de Święty Krzyż. Là, il fut arrêté le 16 juillet 1941 et envoyé au camp de concentration d’Auschwitz, où il mourut de malnutrition, le 13 novembre 1941.

Le 9 décembre 1941

Le scolastique Mieczyslaw Frala O.M.I. (1920-1941), né en Pologne, entra chez les Oblats en 1937. Au cours de ses études préparatoires au sacerdoce, il fut soumis aux travaux forcés dans une ferme allemande. En mai 1940, il fut envoyé dans le camp de concentration de Szczeglin. Plus tard il fut transféré dans les camps de concentration de Dachau (Allemagne) et de Gusen (Autriche). Le 9 décembre 1941, il fut gazé dans un camion à gaz.

Le 22 avril 1942

Le novice Ludwik Janski O.M.I. (1918-1942) de Pologne était encore un novice oblat à Markowize. Avec toute la communauté, il fut assigné à résidence et contraint à travailler dans une ferme. Le 4 mai 1940, il fut envoyé dans le camp de concentration de Szczeglin. Plus tard, il fut transféré dans les camps de concentration de Dachau (Allemagne) et de Gusen (Autriche).  Là, il fut soumis au travail forcé, puis tué avec une injection d’essence le 22 avril 1942.

Le 1er mai 1942

Le frère Tomasz Kozierowski O.M.I. (1906-1942), né en Pologne, entra au noviciat oblat en 1935, à l’âge de 30 ans. Sa première affectation en tant que frère oblat fut la communauté de Krobia, où il travailla comme cuisinier. À la mi-juillet 1940, il fut arrêté par les services secrets allemands dans sa ville natale, Woszolow. Il fut emprisonné à Jarocin et Poznań, puis envoyé au camp de concentration d’Auschwitz, où il mourut le 1er mai 1942 à cause des rigueurs de la vie de prisonnier.

Le 2 juillet 1942

Le père Paul Bernard Drone O.M.I. (1913-1942), né à Belleville (États-Unis), entra chez les Oblats en 1933, fut ordonné prêtre en 1939 et affecté à la mission OMI aux Philippines. Il fut missionnaire à Cebu, à Cotabato et à Glan.

Le frère Michael Braun O.M.I. (1914-1942), né à Jackson (États-Unis), entra chez les Oblats en 1935 et fut envoyé aux Philippines en 1940. Là, il travaillait avec les jeunes et était responsable du Mazenod Hall à Cotabato. En 1941, à cause de la guerre, il fut envoyé dans la mission oblate de Glan.

Le père Edward C. McMahon O.M.I. (1916-1942), né à Lowell (États-Unis), entra chez les Oblats en 1934, fut ordonné prêtre en 1938 et affecté à la mission OMI aux Philippines. Il fut missionnaire à Lagao, à Marbel et à Glan.

Au milieu de l’année 1942, quand les troupes japonaises avançaient vers la région de Glan, les Oblats décidèrent de quitter la mission. Acceptant l’offre d’un homme de la Marine américaine et de commerçants qui leur proposèrent de se joindre à eux sur un bateau pour l’Australie, ils quittèrent la mission. Ils voulaient partir avant que les forces japonaises ne les capturent. Après la guerre, on apprit que le groupe avait été capturé et tué. Ils durent creuser leur fosse, puis les Japonais les décapitèrent tous. C’était le 2 juillet 1943 sur l’île de Morotai (Indonésie) à 19 heures. Ils furent tous enterrés dans une fosse commune.

Le 21 août 1942

Le novice Karol Spałek O.M.I. (1921-1943), de Pologne, entra au noviciat oblat de Markowice en 1939. Le 5 octobre de la même année, il fut assigné à résidence, et le 4 mai 1940, il fut envoyé au camp de concentration de Szceglin. Il fut ensuite transféré dans les camps de concentration de Dachau (Allemagne) et de Gusen (Autriche). Il accepta l’offre d’être libéré à condition de s’enrôler dans l’armée allemande, le 15 octobre 1940. Il fut tué au combat à Rososzka, en Biélorussie (ensuite Russie), le 21 août 1942.

Le 5 octobre 1942

Le père Czeslaw Bartosz O.M.I. (1909-1942), né en Pologne, entra chez les Oblats en 1929. Il fut ordonné prêtre en 1934 et affecté au travail paroissial. Pendant la guerre, en 1942, une épidémie de fièvre typhoïde éclata dans la ville de Stara Słupia à cause du manque de fournitures médicales dans des conditions d’urgence. Bien que conscient du risque, le père Bartosz resta en ville et insista pour visiter les malades et leur apporter les sacrements. Presque inévitablement, il contracta la maladie et mourut le 5 octobre 1943.

Le 27 octobre 1942

Le novice Józef Kubsz O.M.I. (1920-1942) de Pologne entra chez les Oblats à Markowice en 1939. Le 5 octobre de la même année, il fut assigné à résidence, et le 4 mai 1940, envoyé au camp de concentration de Szceglin. Il fut ensuite transféré dans les camps de concentration de Dachau (Allemagne) et de Gusen (Autriche). Il accepta l’offre d’être libéré à condition de s’enrôler dans l’armée allemande, le 22 novembre 1940. Il fut tué au combat près d’El-Alamein, en Afrique du Nord, le 27 octobre 1942.

Le 29 décembre 1942

Le frère Franciszek Kocot O.M.I. (1910-1942), né en Pologne, entra chez les Oblats en 1927 et fut envoyé à Rome pour ses études. En 1934, il fut ordonné prêtre à Poznań (Pologne). Il enseigna philosophie aux scolasticats oblats d’Obra et de Krobia. Il fut arrêté en octobre 1941 et envoyé au camp de concentration de Dachau en Allemagne. Là, en novembre 1942, il fut pris comme cobaye pour des « expériences médicales » dans le camp de concentration d’Auschwitz. N’ayant pas le droit de soigner les blessures et les incisions faites au cours de ces expériences, ses plaies restèrent ouvertes. Il subit de terribles agonies. Il mourut des suites de cette horrible barbarie le 29 décembre 1942.

Antoni Leszczyk O.M.I.

Le 8 avril 1943

Le père Antoni Leszczyk O.M.I. (1908-1943), de Pologne, entra chez les Oblats en 1928 et fut ordonné prêtre en 1934. Il fut affecté comme aumônier à la prison locale de Święty Krzyż. Quand la guerre éclata, il fut envoyé comme prêtre assistant dans la paroisse voisine. En 1943, il fut arrêté avec l’accusation « d’activité antiallemande » et déporté dans le camp de concentration de Majdanek. Le seul détail que nous connaissons sur sa mort est la date : le 8 avril 1943.

Le 6 juin 1943

Le père Józef Cal O.M.I. (1911-1943), né en Pologne, entra chez les Oblats en 1929 et fut envoyé pour des études à Rome. En 1935, il fut ordonné prêtre. Il enseigna la théologie au scolasticat oblat d’Obra. Le 27 janvier 1940, il fut arrêté par les forces allemandes, emmené dans diverses prisons, puis dans les camps de concentration de Dachau et Gusen. À Gusen,  il travailla comme un esclave dans les carrières de pierre. En décembre 1943, il fut transféré à nouveau à Dachau, où il mourut après avoir contracté la tuberculose le 7 juin 1943.

Le 7 mai 1944

Le frère Antoni Adamski O.M.I. (1978-1944), né en Pologne, entra chez les Oblats en Allemagne, en 1910, et travailla comme cuisinier dans les maisons oblates allemandes d’Engelport, de St. Nikolauskloster et d’Höntrop. À partir de 1920, il travailla dans différentes communautés oblates en Pologne. À Lunin, où il était stationné depuis 1938, il fut forcé par l’armée allemande de quitter la maison et la ville le 7 mai 1944. Comme il refusa, il fut fusillé.

Francois Bousso OMI

Le 4 juin 1944

Le père François Bousso O.M.I. (1881-1944), né en France, fut affecté dans les missions oblates dans le Nord-ouest canadien. Pour des raisons de santé, il rentra en France et devint curé de paroisse dans le diocèse of Bayeux. Pendant l’occupation allemande de la France, depuis 1940, le presbytère du père Bousso devint un havre pour ceux qui refusaient d’être envoyés aux travaux forcés et même un lieu de transmission des messages entre les partisans français. Pour le père Bousso, le mal du nazisme allemand était, plus qu’une question politique,  une question morale. Il sentait que, en tant que prêtre, il devait prendre position. La police allemande découvrit ses activités. Il fut arrêté le 4 juin 1944 à Caen et mis à mort par un peloton d’exécution.

Le 24 juillet 1944

Le père Christian Gilbert O.M.I. (1912-1944) était français. Après ses études à Rome, il fut affecté au scolasticat oblat français de La Brosse-Montceaux pour faire partie du corps enseignant à titre de professeur de théologie morale.

Le scolastique Jean-Marie Cuny O.M.I. (1918-1944), de France, entra chez les Oblats en 1943. Avant, il avait été soldat dans l’armée française. En février 1944, il commença ses études au scolasticat oblat de La Brosse-Montceaux.

Le scolastique Lucien Perrier O.M.I. (1918-1944), français d’origine, fit lui aussi ses études au scolasticat oblat de La Brosse-Montceaux.

Le père Albert Piat O.M.I. (1909-1944), de France, était professeur d’Écriture sainte au séminaire de La Brosse-Montceaux.

Le frère Joachim Nio O.M.I. (1898-1944), né en France, était portier et cellérier au séminaire de La Brosse-Montceaux.

Quand la guerre éclata, la plupart des Oblats en France étaient convaincus que la résistance au régime nazi était une nécessité pour les religieux, à cause des principes antichrétiens de ce régime. Cette conviction religieuse profonde avait poussé le père Piat, les scolastiques Cuny et Perrier et d’autres Oblats à La Brosse-Montceaux à s’engager dans « La Compagnie Notre-Dame », une cellule clandestine française, qui réunissait les personnes sous le patronage de Notre Dame pour résister au néo-paganisme du national-socialisme allemand. Le frère Nio n’était pas engagé dans le mouvement.  Le matin du 24 juillet 1944, à 5h 30, les forces de la police secrète allemande (Gestapo) arrivèrent au séminaire de La Brosse-Montceaux. Le père Gilbert avait été trahi par un des résistants qui avait parlé de ses activités dans « La Compagnie Notre-Dame ». Avec le scolastique Cuny, le scolastique Perrier, le père Piat et le frère Nio, il fut emmené dans les chambres du sous-sol. Les cinq Oblats furent cruellement battus et torturés. Cuny, Perrier et Piat subirent sans trêve la torture de la baignoire : leur tête plongée dans l’eau jusqu’à la suffocation presque complète. Les pieds du père Piats et du frère Nio furent brûlés avec des barres en métal au point qu’ils ne pouvaient plus marcher. Ils furent ensuite emmenés dehors, devant tous les membres de la communauté du séminaire et exécutés, l’un après l’autre, parce qu’ils refusaient de répondre aux questions de la Gestapo à propos des armes cachées.

 Le 11 novembre 1944

Le père Friedrich Lorenz O.M.I. (1897-1944), né à Hildesheim, Allemagne, entra comme novice des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en août 1916. Un mois plus tard, il fut conscrit dans l’armée allemande, combattit sur le front occidental et fut blessé à deux reprises. Il rentra chez les Oblats en 1919 et fut ordonné prêtre en 1924. Pendant dix ans, il fit partie du groupe de prédicateurs de la mission oblate en Allemagne. En 1934, il fut transféré dans la paroisse de Stettin, dans le nord-est de l’Allemagne, aujourd’hui Pologne. Avec la Seconde Guerre mondiale, le père Lorenz retourna dans l’armée, mais à titre d’aumônier. En 1940, il fut démobilisé de l’armée, comme le furent tous les prêtres religieux du rang d’officiers. À son retour à Stettin, il se retrouva impliqué, peut-être au début innocemment, dans un groupe qui se rendait de plus en plus compte des injustices, des crimes et des atrocités croissantes du régime nazi, et qui les critiquait. En février 1943, le père Lorenz, avec 40 autres personnes, fut arrêté. Il fut interrogé et battu sans trêve. En décembre 1943, il fut transféré à la prison de Halle et des procédures judiciaires contre lui furent entamées. Il était accusé de manque de patriotisme et de miner l’esprit combattif des soldats allemands. Avec deux autres prêtres, le père Herbert Simoleit (1908-1944), un prêtre diocésain de Berlin, et Mgr Carl Lampert (1894-1944), le vicaire général d’Innsbruck, le père Lorenz fut condamné à mort le 28 juillet 1944. Un des avocats dit : « Ce n’est pas une affaire de criminels. Leur seule tragédie, c’est que ce sont des prêtres catholiques. » Les trois prêtres furent guillotinés à la prison de Halle le 13 novembre 1944. L’un d’entre eux, Mgr Lampert, a été béatifié par le pape Benoît XVI le 13 décembre 2011.

Le 24 novembre 1944

Justin Pennerath O.M.I.

Le frère Justin Pennerath O.M.I. (1902-1944), français d’origine, fut aumônier au couvent-noviciat des Sœurs des Tous les Saints à Lettenbach et assistant dans la paroisse d’Abreschwiller. En 1941, tous les prêtres catholiques avaient été expulsés du diocèse de Metz par les nazis allemands. Le père Pennerath fut nommé pasteur d’Allanmont dans le diocèse de Saint-Dié. Certains de ses paroissiens s’étaient engagés dans la Résistance française. À la fin de 1944, les forces spéciales allemandes (SS) se rendirent au presbytère. Le père Pennerath refusa de répondre aux questions. Il fut battu et emmené au camp de prisonniers de Schirmeck-Vorbruck. De là, il fut transféré au camp de concentration de Gaggenau (Allemagne). Le 24 novembre 1944, le père Pennerath fut forcé de creuser sa propre tombe et de s’agenouiller. Il reçut une balle dans le cou et dans la tête et s’effondra dans sa tombe.

Le 24 octobre 1956

Joseph Buliard OMI

Le père Joseph Buliard O.M.I. (1914-1956) de France, entra chez les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en 1934. Après son ordination au sacerdoce, en 1938, il fut affecté au territoire de mission canadien de la baie d’Hudson. Là, il travailla dans les missions oblates de Repulse Bay, de Black River, de Baker Lake et de Garry Lake. En tant que missionnaire, il voyagea beaucoup à bord d’un traîneau à chiens, parfois pendant des semaines, pour visiter les camps des Inuits et s’occuper de ses ouailles, des catholiques romains nouvellement convertis. Il vécut sous des tentes et dans des igloos. En hiver 1939, par une température de -35° C, il sentit à travers la glace que ses mains étaient grièvement gelées. Dès le départ, le père Buliard était bien conscient des difficultés et des dangers que comportait le voyage en Arctique. Le 24 octobre 1956, le père Buliard prit la décision de quitter sa mission seulement pendant quelques heures. Il attela ses six chiens au traîneau pour aller pêcher au filet. Peu de temps après son départ, une tempête de neige commença. Le vent se leva, la neige fit diminuer la visibilité. On ne revit jamais plus le père Buliard. Sa disparition reste mystérieuse. Jusqu’en 1978, des bruits et des théories circulaient selon lesquels le p. Buliard avait été assassiné. Or, il est fort probable que, ce jour-là, en octobre 1956, à cause du mauvais temps, les chiens allèrent tout droit devant eux, sans faire le détour pour éviter les courants qui ne gelaient que très tard, et que le père Buliard se noya avec son traîneau.

Le 22 janvier 1964

Au Congo (plus tard Zaïre), en 1963, un groupe de jeunes rebelles, dirigé par Muhele, s’organisèrent pour renverser le gouvernement. Les actes de sabotage et de détournement augmentèrent dans le pays. L’Église catholique risquait de devenir la cible d’un certain nombre des membres de ce groupe influencés par les principes communistes. Au début de janvier 1964, les attaques contre les missions se multiplièrent.

Le 22 janvier 1964, la tragédie frappa la mission oblate à Kilembe. Vers 23 heures, plus de 50 rebelles armés attaquèrent la mission. Un « cocktail Molotov » fut lancé contre la résidence des prêtres. La maison prit feu. Tous les Oblats furent tués.

Le père Gérard Defever O.M.I. (1920-1964) de Belgique était le supérieur de la mission. Son corps fut retrouvé sur un tas derrière la maison. Il avait de profondes entailles dans la tête, son bras et sa jambe avaient été coupés, une jambe avait était écrasée, son visage et sa mâchoire brisés.

Le père Nicolas Hardy O.M.I. (1919-1964) de Belgique enseignait à l’école de la mission. Son corps fut retrouvé sous un imperméable, une main coupée, les jambes transpercées.

Le père Pierre Louis Laebens O.M.I. (1920-1964) de Belgique, était stationné à Idofa (Congo), il était juste en visite dans la mission de Kilembe. Son corps fut retrouvé horriblement mutilé. Sa tête avait été brisée avec une hache. Il était couvert de blessures à l’arme blanche, et son bras droit avait été coupé et ne fut pas retrouvé.

Le 1er juillet 1966

Le père Almanzar Ménard O.M.I. (1906-1966), canadien de naissance, entra au noviciat oblat en 1929 et fut ordonné prêtre à Ottawa en 1934. Il fut affecté à la mission du Lesotho, où il arriva fin 1935. Il consacra sa vie entière au peuple Basuto. Pendant 31 ans d’activité missionnaire, il travailla dans sept différentes missions oblates. Le vendredi matin, le 1er juillet 1966, le père Ménard n’était pas au rendez-vous habituel pour célébrer la messe pour les Sœurs de la Sainte Famille à Tsoeneng. L’une des sœurs se rendit à la résidence du prêtre à Saint-Pierre-Claver. Elle trouva le père Ménard mort, gisant sur le sol, et des éclaboussures de sang partout dans la maison. Il avait subi vingt grandes blessures à l’arme blanche dans le dos, et son crâne avait été écrasé à trois endroits. On soupçonna qu’il s’agissait de meurtre rituel. Selon une coutume, quand quelqu’un sent qu’il perd sa force, il tue une personne qu’il juge de valeur, puis prend et consomme des parties de la personne assassinée, par exemple du sang ou des morceaux de chair, pour absorber son esprit ou sa force. Quand le corps du père Ménard fut examiné, des preuves évidentes furent trouvées qu’une grande quantité de sang avait été drainée du corps et qu’elle manquait. Six hommes furent arrêtés et reconnus coupables du meurtre du père Ménard, mais le motif du meurtre n’a jamais été établi.

Le 25 mai 1971

Le père Renaud Bouffard O.M.I. (1931-1971), né à Augusta (États-Unis), entra chez les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en 1955. Il fut ordonné prêtre en 1961, puis envoyé à Haïti deux ans plus tard. En 1968, il fut nommé curé de la paroisse Sainte-Anne à Chardonnières, dans le diocèse des Cayes. Le père Bouffard s’apprêtait à installer un réseau d’eau potable. Le 23 mai 1971, lors de l’homélie du dimanche, il annonça à la paroisse que les fonds pour le projet avaient été accordés. Trois hommes de sa paroisse pensèrent que le père Bouffard avait cet argent chez lui. La nuit, le père Bufford se rendit compte que quelqu’un essayait d’entrer dans sa chambre, mais les voleurs ne réussirent pas leur coup cette nuit-là. La nuit suivante, les religieuses de la mission entendirent des bruits étranges. En effet, quelqu’un avait essayé d’entrer dans la pièce adjacente au bureau du père Bouffard. La nuit suivante, le 25 mai 1971, deux cambrioleurs pénétrèrent dans la chambre du père Bouffard au premier étage par une fenêtre ouverte. Le troisième tenait l’échelle. L’un d’eux tua le père Bouffard dans son lit avec une machette. Ils ne trouvèrent qu’un peu d’argent de poche du père Bouffard.

Le 3 novembre 1971

Nelson Javellana OMI

Le père Nelson Javellana O.M.I. (1941-1971), né aux Philippines, entra au juniorat oblat de Quezón en 1957, puis au noviciat et, le 11 avril 1971, fut ordonné prêtre. Il commença son ministère dans l’archidiocèse de Cotabato, à Esperanza. À cette époque, les troubles entre les groupes musulmans et chrétiens de la région avaient repris. Les élections approchaient et, au vu de l’expérience passée, une véritable préoccupation régnait quant à la possibilité d’irrégularités dans la procédure électorale. À ce propos, un groupe de responsables chrétiens d’Esperanza, dont faisait partie le père Javellana, prépara une pétition à l’intention du président de la Commission des élections, demandant de nouvelles procédures qui assurent un résultat juste. Le père Javellana partit le 3 novembre 1971 avec un car transportant douze personnes pour rencontrer les représentants du gouvernement à l’aéroport. Le président arriva sur l’avion de 17h et le groupe présenta sa pétition. Ayant accompli leur mission, ils prirent la route pour retourner à Esperanza. Sur le chemin du retour, le car fut soudainement attaqué par un groupe armé non identifié. Pris par surprise, ils furent criblés de balles d’armes automatiques lourdes. Des douze personnes, beaucoup, y compris le père Jevellana, furent tuées sur le coup, les autres furent attaquées et tuées à la machette. Les autorités locales n’ont jamais identifié les meurtriers. Le père Jevellana n’était prêtre que depuis sept mois.

Le 26 avril 1972

Le père René Copet O.M.I. (1920-1972) Harlingen. Le 26 avril 1972, à South Padre Island, au Texas, dans le golfe du Mexique, une femme se promenait avec son enfant sur la jetée, quand soudain elle fut emportée avec son petit garçon par une vague puissante. Ayant assisté à l’accident, le père Copet se jeta à l’eau pour essayer de les secourir. Ils moururent tous les trois dans les inondations.

Le 26 mai 1974

Le père Jean Franche O.M.I. (1907-1974), un français de Paris, entra chez les Oblats en 1927 et fut ordonné prêtre en 1934. Il eut sa première affectation dans le Nord du Canada et servit dans différentes missions oblates : Coppermine, Tuk, Inuvik. Le 24 mai 1974, au Grand Hostel College d’Inuvik, diocèse de Mackenzie-Forth-Smith, il fut tué à l’arme à feu par un garçon autochtone. Le jeune homme était saoul et avait volé le pistolet. Ce fut un meurtre sans mobile.

Le 21 août 1971

Maurice Lefèbvre OMI

Le père Maurice Lefèbvre O.M.I. (1922-1971), né au Canada en 1922, fut missionnaire en Bolivie à partir de 1953. Il fut affecté dans ce pays pour travailler parmi ceux qui extrayaient l’argent dans les montagnes. Ensuite, il fut envoyé travailler parmi les étudiants de l’université dans la ville. C’était un homme intelligent, et il enseignait à ses étudiants non seulement à propos du Christ, mais aussi que le Christ les aimait et qu’il ne voulait pas qu’ils vivent sous le régime militaire oppressif qui régnait alors sur la Bolivie. En 1971 à La Paz, il y eut un coup d’État contre le gouvernement. Le 21 août 1971, le père Lefèbvre, favorable aux résistants qui avaient organisé le coup d’État, se porta volontaire pour transporter les blessés hors d’un quartier où l’on combattait dans les rues. Bien que conduisant une camionnette sur laquelle était marqué en lettres claires Croix-Rouge, on lui tira dessus. Dans sa mission de miséricorde, le père Lefèbvre ne fut pas tué sur le coup. Les troupes encerclèrent l’ambulance alors qu’il saignait à mort et ne permirent à personne de venir en son secours. Il resta trois heures mourant dans la rue, et avant de mourir, il pardonna ceux qui l’avaient tué.

Le 23 décembre 1976

Le père Raynald Beauregard O.M.I. (1931-1976) né dans la Province de Québec au Canada, entra chez les Oblats en 1959 et fut ordonné prêtre en 1965. Il fut affecté dans la province du Lesotho. Là, il travailla comme missionnaire dans les montagnes à St. Leonard et à St. Francis. Depuis 1970, il était stationné dans la mission St. Martin´s R.C. Le 22 décembre 1976, à 21 heures, le père Beauregard entendit frapper au portail. Pensant qu’il s’agissait de retardataires, il ouvrit et trois hommes firent irruption. Un homme lui pointa un revolver et les deux autres brandirent des couteaux. Ils voulaient de l’argent, ils prirent le père Beauregard et lui attachèrent mains et pieds. Puis ils commencèrent sauvagement à le battre et à le poignarder. Ils n’arrêtèrent que quand ils le crurent mort. Laissant le père Beauregard par terre, ils fouillèrent le bureau et la chambre jusqu’à ce qu’ils trouvent un peu d’argent. Ils partirent après minuit. Quand les sœurs de la Sainte Famille trouvèrent la victime blessée, elles s’organisèrent sur-le-champ pour emmener le père Beauregard à l’hôpital de Roma (Lesotho), mais il leur fallut environ 20 heures de voyage. Peu de temps après son arrivée à l’hôpital, le père Beauregard décéda. Avant sa mort, il dit qu’il pardonnait à ceux-là, ses propres paroissiens, qui l’avaient attaqué et tué. Jusqu’à aujourd’hui, il n’est pas clair si le mobile du meurtre était le vol. En effet, ce furent ses nouveaux convertis, ses propres paroissiens qui n’avaient pas encore compris la nouvelle vie donnée par le Christ, qui tuèrent le père Beauregard. Ils admiraient sa grande force physique et pensaient qu’ils l’assimileraient en le tuant.

Le 10 novembre 1987

Michael Rodrigo OMI

Le père Michael Rodrigo O.M.I. (1922-1971), sri-lankais, devint un Oblat en 1947. Il fut ordonné prêtre à Roviano (Italie) après sept ans d’études à Rome. Il enseigna au séminaire national de Kandy (Sri Lanka). En 1959, il retourne à Rome pour un doctorat en philosophie. En 1973, il partit à Paris pour obtenir un doctorat en théologie. En 1975, il fut envoyé au diocèse de Badulla (Sri Lanka). Son intérêt dévorant pour le bouddhisme et son amour inné de la culture nationale le menèrent, en 1980, à fonder Suba Seth Gedara, un centre d’association et de dialogue entre chrétiens et bouddhistes à Buttala. Avec les moines bouddhistes et les laïcs, il s’efforça d’améliorer le sort des paysans, de faire connaître aux pauvres leur valeur et leur possibilité de croissance. Le père Michael Rodrigo partagea son expérience de « dialogue religieux au niveau du village » lors de nombreuses conférences internationales à Séoul, à Bangkok, à Ottawa et à San Francisco. Très apprécié par la communauté agricole de Buttala, son travail suscita certainement l’hostilité d’autres. Il fut menacé plusieurs fois. Il fut assassiné alors qu’il célébrait la messe du soir, dans sa petite chapelle, le 10 novembre 1987. De la fenêtre derrière l’autel, un tireur inconnu tira sur lui à bout portant.

bibliographie – https://www.omiworld.org/wp-content/uploads/Bibliography-on-Fr.-Michael-Rodrigo.pdf

Le 3 septembre 1991

Mgr Yves Plumey O.M.I. (1913-1991), né en France, entra chez les Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en 1930. Après la Seconde Guerre mondiale, il fut envoyé comme missionnaire au Cameroun-Tchad. En 1953, il fut nommé évêque de Garoua (Cameroun). En 1982, son diocèse se divisa en cinq nouveaux diocèses. Mgr Plumey devint l’archevêque de Garoua. Il prit sa retraite en 1984 et devint pasteur d’une paroisse à N’Gaoundéré. Le 3 septembre 1991, juste à l’entrée du presbytère, le corps de Mgr Plumey fut retrouvé, ligoté et battu. Postérieurement, une autopsie montra qu’il avait eu une crise cardiaque alors qu’il luttait pour se libérer des cordes qui l’attachaient. Comme peu de choses furent touchées dans la maison, le vol ne semblait pas être le mobile de l’intrusion et de l’agression.

Le 4 février 1997

Mons. Benjamín de Jesús OMI

Mgr Benjamín de Jesús O.M.I. (1940-1992), était vicaire apostolique de Jolo. Né le 25 juillet 1940 aux Philippines, il entra dans la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en 1960. Le 29 décembre 1967, il fut ordonné prêtre et, le 6 janvier 1992, évêque par saint Jean-Paul II à Rome. Entre 1972 et 1976, Jolo était le centre de la rébellion séparatiste musulmane contre le gouvernement philippin. Les militants musulmans radicaux revendiquaient un état islamique indépendant. De nombreux conflits politiques et interreligieux surgirent. L’Église catholique étant fortement impliquée, le nouvel évêque Benjamín de Jesús dut traiter avec les hauts fonctionnaires du gouvernement de la province/municipalité et avec les officiels militaires. À Sulu, dans les missions Tawi-Tawi, l’évêque Ben avait l’habitude de se rendre, à bord d’un bateau, sur les différentes îles pour administrer les sacrements ou visiter l’école. Il voyagea beaucoup dans le vicariat. Mgr Ben prêchait toujours les mêmes thèmes : l’harmonie, la compréhension, la fraternité, la paix, l’amour. Sa sagesse ne résidait pas dans ses paroles mais dans ses actions, dans sa simplicité et sa douceur, dans la façon de se rapporter à l’homme et à la femme ordinaires dans les rues. Il toucha la vie d’innombrables personnes à Jolo par un simple geste de bonté qu’il ne cessa d’avoir pour les gens jusqu’à sa mort. L’évêque fut tué par un extrémiste musulman armé, non encore identifié, devant la cathédrale, le 4 février 1997 vers 9h 45 du matin.

Le 28 décembre 2000

Benjamín Inocencio O.M.I.

Le père Benjamín Inocencio O.M.I. (1958-2000), né en 1958, entra dans la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée en 1986 et fut ordonné prêtre à Grace Park, Caloocan City, dans le Grand Manille, le 25 avril 1992. Il fut d’abord affecté à Timanan, en juin 1992, et trois mois plus tard, à Cagayan de Mapun à Tawi-Tawi, où il devint vicaire de la paroisse Mapun et en même temps directeur de Notre-Dame de Mapun. Il passa plus de huit ans sur l’île, pour offrir son service humble et fidèle. En juin 2000, il fut nommé chancelier du Vicariat apostolique de Jolo. En même temps, il était aumônier du Collège Notre-Dame de Jolo. Près de la cathédrale de Jolo, le père Inocencio reçut une balle dans la tête qui causa sa mort subite, à la fête des Saints Innocents, le 28 décembre 2000. Le tueur était un extrémiste musulman.

Le 17 mai 2001

Le père Henryk Dejneka OMI (1950-2001), né en Pologne, travailla comme missionnaire au Cameroun. Il fut tué par arme à feu devant le presbytère de la mission Karna à Ngaoundérè (Cameroun), le 17 mai 2001. On présume qu’il fut tué parce qu’il avait baptisé un enfant venant d’une famille musulmane.

Le 17 mars 2004

Le père Robert Schwenker O.M.I. (1936-2004), né aux États-Unis, entra chez les Missionnaires Oblats en 1963. Il fut ordonné prêtre en 1969. Il travailla aux États-Unis dans le ministère paroissial et comme directeur des vocations. Il fut envoyé comme missionnaire à Porto Rico (1981-1982), en Haïti (1983-1988), en République dominicaine (1988-1990) et au Mexique (1990-1992). En 1993, il arriva en tant que missionnaire en Colombie et à partir de 2000, il travailla dans la ville de Bogota. Le 16 mars 2004, au petit matin, il faisait du jogging, comme il avait l’habitude de faire tous les jours, dans l’un des quartiers les plus pauvres de Bogota où il habitait. Il fut retrouvé inconscient au bord d’une route sale et montagneuse dans une zone inhabitée. À 8 heures du matin, il fut admis dans un dispensaire. Il avait subi plusieurs coups graves derrière la tête. Le père Schwenker mourut le lendemain, le 17 mars 2004. Son meurtrier n’a jamais été retrouvé.

Le 2 janvier 2006

Louis Jolicoeur OMI

Le père Louis Jolicoeur O.M.I. (1938-2006), canadien de naissance, entra chez les Missionnaires Oblats en 1957. Après ses études à Rome, il fut ordonné prêtre en 1966. Il fut missionnaire en Bolivie pendant plus de 40 ans, notamment dans le ministère paroissial, dans la formation, auprès du pré-noviciat bolivien, et dans l’enseignement universitaire. Il fut économe, puis provincial de la Province oblate bolivienne. En 1999, il fut nommé président de l’Institut de théologie. Le père Jolicoeur fut retrouvé mort le 2 janvier 2006 dans sa chambre privée. Les circonstances de sa mort restent mystérieuses.

Le 29 juillet 2007

Junius Ricardo omi

Le père Ricardo Junius O.M.I. (1930-2007), né aux États-Unis, entra chez les Oblats en 1949. Il fut ordonné prêtre en 1956. En 1970, il commença à travailler comme missionnaire au Mexique. Il fut assassiné le 29 juillet 2007. Il fut retrouvé attaché à son lit et étranglé. Les raisons de ce meurtre restent un mystère.

Le 6 octobre 2007

Le père Allard Msheyene ´Mako O.M.I. (1965-2007), né au Lesotho, entra chez les Oblats en Afrique du Sud en 1984. Il fit son scolasticat à Cedara et à Rome (Italie). Il fut ordonné prêtre en 2003. De retour en Afrique du Sud, il fut affecté au noviciat de Misgund. Il mourut à Nelspruit, le 6 octobre 2007, suite aux blessures d’arme à feu qui lui avaient été infligées la veille lors du détournement d’un véhicule.

Le 15 janvier 2008

Le père Jesus Reynaldo A. Roda O.M.I. (1954-2008), est né le 5 février 1954 à Cotabato City, aux Philippines. En 1970, il entra au juniorat oblat, après avoir obtenu son diplôme du secondaire à Notre-Dame de Cotabato. En 1979, il prononça ses vœux perpétuels en tant que Missionnaire Oblat de Marie Immaculée et, le 10 mai 1980, fut ordonné prêtre. Après son ordination, il servit dans le ministère paroissial. En 1988, il fut nommé chancelier du diocèse de Kidapawan. En 1992, il fut envoyé en Thaïlande et devint recteur du juniorat oblat de Bangkok. En 1997, il revint aux Philippines dans la mission de Batu-Batu à Tawi-Tawi. En 1998, le père Rey devint directeur du lycée Notre-Dame de Tabawan et chef de la station missionnaire oblate sous le vicariat apostolique de Jolo, où il exerçait son ministère auprès de la population de Tabawan et des îles voisines, en mettant en œuvre des projets d’éducation, d’infrastructure et de développement visant à diminuer la pauvreté. Les musulmans représentent plus de 99% de la population, les chrétiens moins de 1% et ne sont pas tous catholiques. Il était environ 20h 30 du soir, le 15 janvier 2008, sur l’île isolée de Tabawan, South Ubian, Tawi-Tawi, aux Philippines ; quand ses assassins entrèrent dans la maison, le père Rey priait à la chapelle. Ils le cherchaient pour le kidnapper. Comme il refusa de les suivre, ils le malmenèrent et le tuèrent brutalement. Plus tard, le corps du père Rey fut trouvé à l’extérieur de l’école, les meurtriers l’avaient laissé sur la route près du littoral et de là ils étaient partis à toute vitesse sur un bateau à moteur. Son corps portait de nombreuses blessures, sur la tête, sur le visage, sur l’abdomen et sur le dos. Le père fut la troisième victime oblate de l’extrémisme musulman à Jolo.

Le 18 mai 2009

Le père Lawrence Rosebaugh OMI (1935-2009), né aux États-Unis, fut travailleur social à New York et missionnaire au Brésil et au Guatemala. Au Brésil, il vivait parmi les pauvres de Recife et aidait les enfants des rues, il mit en place notamment une soupe populaire informelle. En 1977, il fit les manchettes internationales quand il fut mis en prison parce que les pauvres avaient été évacués d’un quartier avant la visite du président Carter. En prison, il avait été déshabillé et battu pendant quatre jours. Grâce à l’intervention d’officiels américains, il sortit de prison quatre jours plus tard. Quand il servait les sans-abri, il vivait avec eux la plupart du temps dans la rue. Sa vie était intègre, à l’intérieur et à l’extérieur. Ses actions étaient cohérentes avec ce qu’il était. C’était un homme calme et à la voix douce, mais son témoignage était efficace. Heureux sont les pauvres, a dit le Christ, et le père Larry Rosebaugh le croyait. En 1999, il se rendit à Guatemala-City. Là, il prit soin des victimes du sida et aida les gens qui vivaient dans la rue. Le 18 mai 2009, il reçut plusieurs balles d’arme à feu tirées par des hommes masqués qui arrêtèrent la voiture sur laquelle étaient lui et quatre autres Oblats. Un autre Oblat fut blessé. Ils volèrent 125 dollars et un téléphone portable.