Ashgabat (Agence Fides) – « Nous annonçons Jésus Christ à travers notre proximité et notre ministère, en particulier celui de la prédication. Les personnes accueillent avec passion l’Évangile et le message selon lequel Dieu est amour. Il n’existe pas encore ici d’autres Congrégations religieuses et pas même de prêtres. Pour le moment, nous sommes les seuls présents : trois prêtres missionnaires, seule présence de l’Église catholique au Turkménistan. Il faut noter que, dans ce pays, 82% de la superficie est occupée par le désert du Karakum et nous avons appris que même une goutte d’eau est semblable à une pépite d’or ». C’est ce que raconte à l’Agence Fides le Père Andrzej MADEJ, prêtre polonais des Oblats de Marie Immaculée et Supérieur de la missio sui juris du Turkménistan, où il vit avec deux de ses confrères, les Pères Rafal CHILIMONIUK et Pawel SZLACHETA.

Jeunesse du Turkménistan – Rencontre mondiale des jeunes Oblats en Pologne, 2016.

Aujourd’hui, explique le Père Madej, « la communauté catholique du Turkménistan se réunit dans la chapelle de la Transfiguration du Seigneur, dans la capitale, Ashgabat, et compte quelque 200 fidèles ». Prière, eucharistie, charité sont les trois piliers sur lesquels se base la mission. « Chaque jour, nous consacrons un certain nombre d’heures à la prière, à la célébration de l’eucharistie et nous rendons visite aux familles, pas seulement de foi catholique. Tout doucement, la Caritas s’organise en tant que signe d’une Église qui témoigne de l’amour de Dieu et de l’accueil. Annoncer le Christ au Turkménistan signifie laisser ouverte la porte de notre maison, non seulement pour des questions de foi mais également pour les nombreuses relations humaines que nous commençons à établir ».

Dans l’ancienne République socialiste soviétique d’Asie centrale, l’Église catholique a de nouveau vu le jour en 1997, lorsque saint Jean Paul II a institué la missio sui juris. Initialement, la messe était célébrée sur le territoire diplomatique de la Nonciature apostolique d’Ashgabat et les rencontres avaient lieu au domicile de particuliers. En 2010, le gouvernement turkmène a reconnu officiellement la présence de l’Église – jusqu’alors admise seulement sous la forme de représentation diplomatique du Saint-Siège – mais cette mesure a abouti en partie seulement aux résultats escomptés : « Jusqu’ici, nous n’avons rien construit parce que nous ne disposons d’aucune autorisation. Lentement, cependant, des chemins commencent à s’ouvrir. Nous voudrions construire une petite église et le siège de la Nonciature apostolique. Nous continuons à prier et à espérer obtenir les permis nécessaires » raconte le prêtre.

Andrzej MADEJ, Pawel SZLACHETA e Rafal CHILIMONIUK

Le Turkménistan compte plus de 5 millions d’habitants, dont 90% de musulmans. La petite communauté catholique, selon ce qu’indique le Père Madej, est constituée surtout de personnes d’origine allemande ou polonaise et elle est en relation quotidienne avec des chrétiens d’autres confessions et des familles musulmanes. « Ils accueillent volontiers notre visite. Nous nous réunissons souvent avec un certain nombre de membres de la communauté évangélique pour des moments de prière et de louange. En outre, nous participons avec plaisir aux fêtes islamiques auxquelles nous sommes invités », souligne le missionnaire. La volonté, conclut-il, « est de construire des relations fécondes et pacifiques avec tous, notamment pour éliminer les aprioris selon lesquels les chrétiens ou les occidentaux seraient seulement intéressés par la guerre ou par le fait d’imposer leur civilisation ». (LF-PA) (Agence Fides 08/11/2017)