Mercredi 25 avril 2018, Roland JACQUES était invité à donner une conférence sur les martyrs du Laos dans le cadre de l’Agence Internationale Diplomatique et Opinion Publique, à Paris. L’AIDOP se donne pour objectif de mener une réflexion éthique sur les risques et les cas de conflits armés sur le plan international. C’est dans ce cadre que Roland Jacques était invité à prononcer une conférence sur le thème : L’événement des béatifications récentes au Laos. Relations entre l’Église catholique romaine et l’Etat du Laos. Contribution à la paix.

Le conférencier a surtout insisté sur le fait que le processus de béatification a été l’occasion d’un dialogue entre deux “camps” antagonistes : l’Eglise et l’Etat communiste du Laos, aboutissement qui n’était pas gagné d’avance, c’est le moins que l’on puisse dire. En effet, l’Etat du Laos est toujours gouverné par les successeurs de ceux qui, hier, furent à l’origine des 17 martyres.

Les étapes conduisant à la béatification du mois de décembre 2016 sont un exemple intéressant de relation entre un Etat et une religion, en l’occurrence, l’église catholique romaine. Pour aboutir à la possibilité d’une célébration à Vientiane la capitale, il aura fallu un long et patient apprivoisement commun, passant par des échanges progressifs, à travers lesquels un langage commun était élaboré. Il s’agissait de présenter le fait de la béatification avec des mots qui honorent le spécifique chrétien tout en étant audibles par la puissance politique communiste : la vénération des ancêtres et le sens de la mort, deux éléments si importants dans les cultures asiatiques, ont constitué ce socle commun.

Le conférencier a également insisté sur le rôle important du médiateur, à savoir… la petite Église du Laos : les évêques tout d’abord qui, dès les débuts de la démarche, surent tenir une position claire et unifiée, souvent tiraillés entre le gouvernement communiste du Laos et les hommes du Vatican ! C’est grâce à leur volonté discrète mais tenace que la célébration s’est déroulée au Laos et non quelque part en Europe. Mais il faut également parler des laïcs, notamment de la petite équipe chargée de mener les discussions avec le gouvernement. Ce sont bien eux qui ont su déployer les trésors d’inventivité et de patience aptes à établir des ponts entre les deux partenaires. (www.oblatfrance.com/)