Naissance à Dublin, le 21 octobre 1837
Prise d’habit à Sicklinghall, le 1er août 1857
Oblation perpétuelle à Marseille, le 15 août 1860 (no 520)
Dispense des vœux, le 22 juin 1873.

Michael Bennett est né à Dublin le 21 octobre 1837. Il a fait son cours secon­daire chez les Lazaristes à Castlelknock, Dublin, et voulait devenir prêtre chez eux. Il étudia peu et mal au cours de sa dernière année à cause de la mort de sa sœur, de sa mère et de son père. Les Lazaristes lui conseillèrent de devenir frère. Il refusa, passa quelques jours chez les Trappistes et chez les Frères des Écoles Chrétiennes puis, en juillet 1857, fut accepté chez les Oblats comme frère scolastique. Il commença le noviciat devant Mgr de Mazenod à Lys-Marie (Sicklinghall) le 1er août 1857. Après quelques mois, il demanda au père Pros­per Boisramé de demeurer frère. Le maître des novices consentit et lui dit qu’on avait besoin de frères enseignants dans les missions. Il prononça ses premiers vœux le 2 août 1858 et les vœux de cinq ans le 8 septembre 1859. Il a ensuite travaillé pendant quelque temps à Leeds, puis à l’école d’Inchicore et, en juillet 1860, est parti pour Marseille avec le père Pierre Crousel. Il était destiné à remplacer le frère Byrne, décédé à Sri Lanka, le 22 mai 1860. Il a fait son oblation perpétuelle devant Mgr de Maze­nod le 15 août 1860 et est parti pour Sri Lanka le 20 septembre.

Il est aussitôt nommé professeur avec le frère Brown au collège anglais de Jaffna. Dans un rapport publié dans Missions O.M.I. en 1862, p. 199, il est dit que les deux frères «remplissent leur tâche avec un zèle admirable.» Le 10 jan­vier 1864, le père Jules César Mola, responsable des écoles, écrit: Le frère Bennett fut «une précieuse acquisition pour notre établissement. Son heureux caractère, ses manières aimables et distin­guées, sa prudence et son zèle offraient tout ce qu’il fallait pour faire peu à peu un maître excellent; mais sa constitution était délicate, et qui ne sait ce qu’a de pénible la lourde charge d’instruire» […] À lui est confiée la principale charge du pensionnat fondé en 1860, à l’arrivée des frères Brown et Byrne. Ses aptitudes naturelles le secondent singulièrement et lui ont conquis à lui et à l’établissement une estime méritée. Les élèves lui sont sincèrement attachés et trouvent en lui un ami dévoué, et parmi eux règnent, sans l’intervention de la crainte, un ordre et une discipline parfaits. Durant ces quatre derniers mois, ce frère a été à même d’en­seigner les cours de composition anglaise, de grammaire latine et de littérature anglaise, pour lesquelles il montre une inclination marquée…» (Missions O.M.I. 3 (1864), p. 484).

En 1865, le frère fut souvent malade. Le père Mola, chargé de la direction de l’école et médecin, le soigna, au dire du frère, avec de la morphine. Dans le procès-verbal du conseil général, le 11 février 1872, on constate que le frère n’a plus cessé de prendre de l’opium, même après son retour en Irlande vers 1870. Dans une lettre au père Charles Jolivet, le 24 mai 1873, le frère dit qu’il vit hors des communautés oblates depuis une année. Il affirme qu’il n’a jamais eu la vocation de frère, a toujours été malheureux et lui demande d’écrire à Rome pour obtenir la dispense de ses vœux. Le rescrit de Rome porte la date du 22 juin 1873. Dans son rapport au Chapitre général de 1873, Mgr Bonjean écrit: «Je dus, pour éviter des scandales imminents et le danger de folie, renvoyer le frère Bennett en Europe où il a depuis quitté la Congrégation (Missions O.M.I., 11 (1873), p. 385).

Yvon Beaudoin, o.m.i.