Naissance à Lorgues (Var), le 27 février 1836
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 14 août 1855
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 15 août 1856 (no 415)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 8 septembre 1858
Dispense des vœux, le 25 septembre 1863
Évêque de La Rochelle (1892-1902)
Archevêque d’Aix (1902-1920)

Mgr François Bonnefoy (AG).

François Joseph Edwin Bonnefoy est né à Lorgues, diocèse de Fréjus, le 27 février 1836. À vingt ans, il avait déjà terminé son cours de théologie à Fréjus. Le 14 août 1855, il entra au noviciat de Notre-Dame de l’Osier, où il fit son oblation le 15 août 1856. On l’avait admis à la profession le 29 juillet précédent. Dans le procès-verbal du conseil général, le secrétaire a écrit: «Les notes du R. P. Vandenberghe sur son compte ont constamment été bonnes. Elles le représentent comme un jeune homme dont la vocation religieuse ne laisse pas le moindre doute, attaché à la Congrégation, doué d’un heureux caractère, d’un talent plus qu’ordinaire et d’une santé bien suffisante.»

Il a fait son scolasticat à Montolivet, où il a enseigné l’histoire et la composition littéraire de 1857 à 1861. Dans ses comptes rendus, le père Mouchette, modérateur des scolastiques, le juge assez sévèrement. Il écrit par exemple: «1856, santé faible. Il a été moins régulier, un peu dissipé; 1857, il travaille et fait travailler ses élèves… Il s’attendait à aller au «grand cours», il a montré un peu trop de prétention et de suffisance dans cette rencontre; 1858, inquiétude pour sa santé. Par moments son travail est nul; tout souffre chez lui. Se préoccupe trop de ce qu’on fera de lui et ne paraît pas assez indifférent.»

Il passe l’été 1858 en repos à Notre-Dame de Lumières et est ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 8 septembre. Il continue ensuite à enseigner à Montolivet avant d’être envoyé missionnaire à Angers en 1861-1862, puis à Paris en 1862-1863. Dans le Registre du Personnel 1862-1863, on a écrit: aptitude pour la chaire et pour la science. Ses goûts l’inclinent vers les hautes études et la haute société… Il peut réussir partout.»

Ces dernières remarques expliquent sans doute pourquoi, à partir de 1862, le père demande à quitter la Congrégation pour devenir Jésuite. Il insiste en 1863. On examine son cas au conseil général, le 25 septembre 1863. Le secrétaire écrit dans le procès-verbal de la séance: «Après avoir reçu les soins les plus maternels de la Congrégation, après avoir donné lieu à des plaintes bien fondées, avait reçu la faveur de se faire soigner aux bains de mer près de Nantes. Le 19 septembre, il écrit au Père général une lettre parfaite par les sentiments de soumission, de reconnaissance, de regret pour le passé et de promesses pour l’avenir. Le 22 septembre, le T. R. Père général reçoit une autre lettre par laquelle il demande de nouveau la permission de se faire Jésuite. Cette lettre a causé une indignation véritable. Quoique l’on doive attribuer cette conduite indigne aux sollicitations des Jésuites eux-mêmes, il est évident que cette conduite doit être taxée de noire ingratitude et de félonie. Du reste, vu les dispositions précédentes du père Bonnefoy, vu aussi la même conduite indiscrète et compromettante de ce père pendant la dernière année, la Congrégation ne peut déplorer son départ comme une perte véritable. Le conseil unanimement a jugé que le T. R. Père ne devait pas prendre un autre parti que de lui envoyer la dispense de ses vœux.»

L’abbé Bonnefoy est alors entré dans le clergé de Paris. Il a été vicaire dans plusieurs paroisses, curé de Neuilly en 1890, évêque de La Rochelle en 1892 et archevêque d’Aix en 1902. Il est décédé en 1920.

Yvon Beaudoin, o.m.i.