Naissance à Lantriac (Haute-Loire), le 5 mars 1828
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 13 février 1850
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 17 février 1851 (no 300)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 26 juin 1853
Décès à Diano Marina, le 3 février 1909.

Jacques Bonnet est né à Lantriac, diocèse du Puy, le 5 mars 1828. Il est entré au noviciat de Notre-Dame de l’Osier le 13 février 1850 et y a fait son oblation le 17 février 1851. En le proposant à la profession, le père Santoni, maître des novices, a écrit: «Il s’est conduit on ne peut mieux pendant tout le temps de son noviciat; vertu des plus solides; caractère charmant; jugement droit; talents suffisants.»

Après deux années de théologie au grand séminaire de Marseille, il a été ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 26 juin 1853. Il suivit ensuite pendant quelques mois les leçons données au «grand cours» qui se proposait de mieux former les jeunes pères à la prédication.

On a peu de détails sur ses premières années de vie apostolique. D’après quelques lettres d’Oblats, il était à Notre-Dame de Bon Secours en 1856 et à Notre-Dame de Sion en 1859-1860. Lorsqu’il a quitté Sion, le père Conrard a écrit au père Vincens, le 8 mars 1860: grande pauvreté à Sion. «Le père Bonnet, à lui seul, y a fait une trouée de près de 300 francs pour compléter son trousseau et payer son voyage. Il s’est fait tailler deux soutanes, une rouffle, deux paires de souliers, etc., sans s’inquiéter s’il laissait de quoi vivre à ceux qui restaient.» Le père a ensuite été missionnaire à Notre-Dame de Cléry (1860-1863), à Aix (1863-1864), à Notre-Dame de Bon Secours (1864-1871) où il a été supérieur de 1868-1871. En 1870, il a accueilli quelques scolastiques chassés d’Autun et leur a enseigné la théologie.

En 1871, il reçoit son obédience pour le grand séminaire de Fréjus où il demeure jusqu’en 1906. Il enseigne, tour à tour, la théologie fondamentale, l’Écriture sainte, l’histoire ecclésiastique, le droit canon et l’éloquence sacrée. Lorsque les Oblats sont chassés du séminaire en 1901, il reste professeur avec des prêtres diocésains. Ceux-ci sont chassés à leur tour en 1906. Le père, âgé et malade, se retire alors à la maison oblate de Diano Marina en Italie. C’est là qu’il meurt le 3 février 1909.

À son décès, l’abbé H. Arène a écrit dans la Semaine religieuse de Fréjus: «Le père Bonnet se montra toujours religieux exemplaire; et si les jeunes séminaristes épiaient, pour en rire innocemment, ses distractions rendues légendaires, ils s’édifiaient plus encore au spectacle de sa fidélité au règlement, de sa piété sacerdotale et de sa parfaite modestie, qui allait jusqu’à une certaine insouciance du décorum extérieur. Esprit cultivé, il s’était recommandé jadis à l’attention et à l’estime de Mgr Dupanloup, quand il appartenait à la maison des missionnaires de Notre-Dame de Cléry. Aussi, lorsqu’il était appelé à nous préparer, jeunes lévites, aux grâces d’une ordination, nous trouvions plaisir et profit à entendre ses instructions doctrinales et concises, commentaires sobrement littéraires de pensées bibliques […] Le bon père était de relation agréable; il aimait la plaisanterie de bon aloi, et quand il ne prenait pas lui-même l’offensive, il donnait sur le terrain de la défense la riposte toujours finement ironique ou spirituellement mordante, sans blesser jamais. Sa physionomie habituellement austère et anguleuse s’épanouissait alors en un sourire malin, qui le rendait aimable, et l’on passait vraiment de bons moments en sa compagnie.»

Yvon Beaudoin, o.m.i.