Naissance à Sorbon (Ardennes), le 20 septembre 1824
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 26 août 1853
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 27 août 1854 (no 371)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 8 juin 1856
Décès à Sicklinghall, le 30 août 1857.

Jacques Robert Jules Bouquillon est né à Sorbon, diocèse de Reims, France, le 20 septembre 1824. Il fut soldat pendant sept ans avant d’étudier au petit séminaire de Reims et de faire une année de philoso­phie au grand séminaire. Il commença son noviciat le 26 août 1853 à Notre-Dame de l’Osier où il fit son oblation le 27 août 1854. Le conseil général l’avait admis aux vœux le 10 août précédant. «Durant tout le temps de son noviciat, lit-on dans le procès-verbal de la séance, sa piété et sa bonne volonté ne se sont pas démenties un seul instant. Les notes mensuelles du R. P. Maître sont parfaitement uniformes et invariablement unanimes en sa faveur. Elles le représentent constamment comme un homme tout formé, d’une vertu solide, d’une obéissance et régularité accomplies, d’un heureux caractère et d’une grande gé­nérosité. Il a un attrait particulier pour les missions étrangères. Son talent sans avoir rien d’extraordinaire est bien suffisant…»

Le scolastique a commencé la théologie à Montolivet en 1854-1856. Le père Mouchette, modérateur des scolas­tiques, écrit dans ses notes en 1855 que le frère Bouquillon a un «caractère de fer, mais [est] trop vif et travaille ordinaire­ment avec contention, sa santé en souffre…, sa santé s’affaiblit parce qu’il en abuse…; il est très régulier, marche droit à son but avec trop de vigueur.» En 1856, le père Mouchette note que le frère «a presque tout conservé du soldat, exceptée la tenue» et ajoute que «sa santé est bien faible, il est temps qu’il finisse ses études.»

Mgr de Mazenod l’ordonne prêtre à Marseille le 8 juin 1856 et l’envoie au scolasticat de Sicklinghall pour apprendre l’anglais. Il fait un peu de ministère. Le 30 décembre 1856, le conseil général le désigne pour les missions de Saint-Boniface mais constate, à la séance du 18 mai 1857, que le père n’est pas en état de partir. Déjà en février il gardait le lit, incapable même de distribuer les cendres au début du carême. Lors de sa visite en Grande Bretagne en 1857, le Fondateur écrit au père Louis Soullier, disant qu’il y a trouvé une abondante communauté à Sicklinghall, et ajoute: «Hélas! j’y ai trou­vé aussi notre bon père Bouquillon qui se mûrit pour le ciel vers lequel il soupire. On ne peut rien voir de plus édifiant. Ce sont des sentiments héroïques qui découlent de sa belle âme sans effort. Je n’ai reçu que des bienfaits, me disait-il, de la congrégation et n’ai pu lui rendre aucun service. Je me sens heureux de mourir dans son sein. J’étais prêt au combat, le bon Dieu me prend avant le danger. Quoique dans un état désespéré, il conserve parfaitement sa tête, et je vous assure qu’il donne constamment des preuves de sa présence d’esprit, de sa piété et de son attachement à la congrégation dont il sera un protecteur de plus dans le ciel» (le 2 août 1857). À Édimbourg, le 5 août 1857, le Fondateur écrit également au père Tempier: «Le bon père Bou­quillon finit de se consumer dans son lit où je l’ai visité plusieurs fois par jour autant pour le consoler par ma présence que pour m’édifier de ses admirables sentiments […] On le soigne bien au spir­zituel comme au corporel. Il communie très souvent. Plusieurs fois par jour un père ou un frère viennent lui faire ses lectures. Il m’a assuré qu’il ne souffrait pas, mais il lui est impossible de prendre aucun aliment, et il devient hydropique par-dessus son mal incurable d’estomac.» Il est décédé le 30 août 1857 à l’âge de 32 ans; il a été inhumé à Sicklinghall.

Yvon Beaudoin
et Michael Hughes, o.m.i.