Naissance à L’Acadie, Bas-Canada , le 17 juin 1818
Prise d’habit à Longueuil, le 3 décembre 1842
Oblation à Longueuil, le 27 décembre 1843 (no 116)
Ordination sacerdotale à L’Acadie, le 5 mai 1844
Dispense des vœux, le 25 janvier 1862.

Médard Bourassa est né le 17 juin 1818 à l’Acadie, alors diocèse de Québec, de François Bourassa et de Geneviève Patenaude. Entré au noviciat à Longueuil, le 3 décembre 1842, il y a fait son oblation le 27 décembre 1843 et a été ordonné prêtre à L’Acadie le 5 mai 1844.

En juin-juillet 1844, il accompagne un prêtre diocésain auprès des Amérindiens (Têtes-de-boule) le long de la rivière Saint-Maurice où il retournera habituellement au cours de l’été jusqu’en 1858, pendant qu’en hiver il exerce son zèle dans les chantiers. Le reste du temps, il réside à Saint-Alexis au Saguenay en 1844-1846, à Longueuil en 1846-1847, à l’Orignal (Ontario) en 1848-1854, où il construit une église et dessert les paroisses de Montebello, Papineauville, Grenville, etc. En 1845, le Fondateur pense l’envoyer à la Rivière-Rouge avec le père Pierre Aubert. En 1858, il demande la dispense de ses vœux. Au conseil général, le 7 janvier, on juge que les motifs invoqués valent peu mais, écrit le père Casimir Aubert, le 2 février, le conseil a décidé de «prendre à l’égard du père Bourassa une sorte de mezzo termine qui concilie le besoin qu’il a d’un change­ment d’état avec les obligations de la conscience relativement aux engagements qu’il a contractés dans la congrégation. Ce serait de lui accorder une dispense temporaire pour trois ans.» Il restera Oblat, curé dans une paroisse du diocèse de Bytown et Mgr Guigues demeurera son supérieur ecclésiastique et religieux. Dans une lettre à Mgr Guigues, le 24 avril suivant, Mgr de Mazenod commente ainsi cette décision: «Quant au père Bourassa, je suis désolé de sa persistance à sortir de l’arche et Dieu veuille qu’il ne fasse pas un naufrage complet. C’est toujours une bien grande infidélité que d’en venir au point où il est. J’ai allongé la courroie autant que j’ai pu, mais profitera-t-il de cette condescendance pour se maintenir dans sa vocation et n’a-t-il pas consommé dans son cœur l’apostasie dont j’ai voulu le sauver? Quelle responsabilité pèsera sur lui et, comme tu me le dis, tu ne peux le remplacer qu’imparfaitement dans l’œuvre des chantiers. Ces lâches soldats ne pensent donc jamais à la mort?»

Après trois ans, on étudie de nouveau le cas du père Bourassa. On lit ceci dans le compte rendu de la séance du conseil général, le 20 janvier 1862: «Ce père ayant causé beaucoup de désagréments, on lui reconnaît surtout un caractère insupportable; depuis trois ans il est resté dans sa famille; plusieurs fois il a refusé de rentrer dans la communauté. N’est-il pas urgent de donner l’exclusion à ce sujet. Le conseil a statué, vu les demandes réitérées du père Bourassa, de le délier de ses vœux.»

L’abbé Bourassa est demeuré curé de Montebello de 1858 à 1888. Il s’est ensuite retiré à Longueuil où il est décédé le 1er août 1897.

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.