1902- Situation géographique : près de la ville de Trois-Rivières, Québec

Origine. À l’occasion d’une visite pastorale de 1714, Mgr de St-Vallier, évêque de Québec, signe un décret de construction d’une nouvelle église pour la petite paroisse du Cap-de-la-Madeleine. À l’été 1717, on se met à l’œuvre. Les pierres dans les champs formeront les murs de la plus vieille église en pierres des champs conservée au Canada, le vieux sanctuaire actuel du Cap-de-la-Madeleine.

Le frère mineur et bienheureux Frédéric Jansoone, né en France le 19 novembre 1838, est intimement lié à l’organisation et au développement de ce pèlerinage de Notre-Dame du Rosaire. Le 22 juin 1888, le curé Désilets consacre la petite chapelle en présence des paroissiens et des pèlerins tandis que le père Frédéric y donne le sermon. Après le décès du curé huit jours plus tard, le 30 juin1888, le père Frédéric accepte de poursuivre l’œuvre et publie le premier numéro des Annales en janvier 1890. Le 20 avril 1900, Mgr F.X. Cloutier déclare le Sanctuaire « lieu de pèlerinage diocésain » et le père Frédéric est officiellement nommé Directeur des pèlerinages. À la suggestion de ce dernier, les Oblats arrivent comme gardiens du Sanctuaire le 7 mai 1902. Ceux-ci obtiennent l’usufruit et l’administration de la paroisse et sanctuaire de Marie-Madeleine par acte notarié, le 6 mai 1902. Voici un résumé de ce document ci-après:

Le quatrième jour de mai 1902, les curés et marguilliers de l’œuvre et fabrique de la paroisse de Sainte-Marie-Madeleine, du Cap-de-la-Madeleine ayant comparu, dûment autorisés, aux fins des présentes par Monseigneur l’évêque des Trois-Rivières, lesquels, après avoir obtenu l’autorisation des anciens et nouveaux marguilliers et des habitants francs tenanciers de la dite paroisse, ont par cette présente cédé aux révérends pères oblats de l’Immaculée Conception de Marie l’usufruit et l’administration temporelle des biens de la dite œuvre et fabrique de la paroisse de Sainte-Marie-Madeleine, du Cap-de-la-Madeleine.

Les parties déclarent que les terrains appartenant à l’œuvre et fabrique de la dite paroisse, cédés en usufruit par les présentes aux révérends pères oblats, sur lesquels sont érigés l’église, la sacristie, le presbytère et autres dépendances de la dite paroisse et lesquels se trouve aussi le cimetière sont connus et désignés sous les nos cent vingt et un, cent vingt-neuf et cent trente au livre de renvoi de la dite paroisse de Sainte-Marie-Madeleine, du Cap-de-la- Madeleine, dans le comté Champlain.

La dite congrégation sera tenue, pendant tout le temps qu’elle sera chargée de la desserte de cette paroisse, de pourvoir la dite paroisse de Sainte-Marie-Madeleine de tous les édifices religieux nécessaires à cette desserte.

Le curé L. E. Dugay, ptre, qui doit céder sa place aux Oblats, écrit le 31 décembre 1901, que même si l’évêque n’est pas encore revenu de Rome, il ne voit rien qui puisse empêcher que les pères viennent préparer la réception et présider aux pèlerinages s’ils le désirent. Dans la même lettre, il précise que pour l’orthographe de Magdeleine, on ne trouve jamais Madeleine depuis 250 ans. « Dans les circonstance », dit-il, « il m’en coûterait d’abandonner cet antique usage. Pour cela, je demanderais de maintenir l’ancienne forme. »

Le père C. Augier, Supérieur général, érige la nouvelle maison le 1er mai (l’année n’est pas mentionnée) dans le texte suivant : « Nous soussigné Supérieur général de la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, voulant pourvoir à la Constitution régulière de la maison nouvellement fondée au Cap de la Madeleine, dans le diocèse des Trois-Rivières (Canada) […], déclarons constituer, par les présentes, la Maison du Cap de la Madeleine en maison régulière, avec jouissance de tous les droits prévus par les Règles et par les Chapitres généraux, et nommons comme Supérieur, le R.P. Joseph Dozois. »

Le 21 février 1955, l’Évêque de Trois-Rivières exprime son opinion favorable à la construction d’une Basilique sur les terrains du Sanctuaire de Notre-Dame-du-Cap. Il est sage, dit-il, de suivre les plans et esquisses qui lui ont été montrés.

Eugène Lapointe OMI