Naissance à Miniac-sous-Bécherel (Ille et Vilaine), le 3 août 1831
Prise d’habit à N.-D. de l’Osier, le 13 novembre 1854
Oblation à N.-D. de l’Osier, le 14 novembre 1855 (no 400)
Ordination sacerdotale à Marseille, le 8 juin 1856
Dispense des vœux au mois de mai 1865
Décès à La Nouvelle-Orléans, États-Unis, le 29 novembre 1916.

Célestin Frain est né le 3 août 1831 à Miniac-sous-Bécherel, diocèse de Rennes, France, d’Anne Guillemer et de Charles Frain, laboureur. Après deux années de théologie au grand séminaire de Rennes, il commença son noviciat le 13 novembre 1854 à Notre-Dame de l’Osier, où il fit son oblation le 14 novembre 1855. Il passa une année au scolasticat de Monto­livet et fut ordonné prêtre par Mgr de Mazenod le 8 juin 1856. Dans leurs rapports, les pères Florent Vandenberghe, maître des novices, et Antoine Mouchette, modérateur des scolastiques, parlent surtout de la grande piété et de la régu­larité de ce scolastique, de son heureux caractère, d’un «cœur excellent qui supplée souvent à son esprit», d’un manque de liberté avec ses supérieurs par «excès de politesse», etc.

D’abord destiné aux missions de Ceylan, puis jugé peu capable de suppor­ter la chaleur, il reçut son obédience pour la Rivière-Rouge au mois de décembre 1856. Il demeura cependant à Notre-Dame de la Garde à Marseille en 1856-1857. Il hésita semble-t-il à partir quand il apprit que son père était ruiné. Le 13 mai 1857, l’administration générale décida de pourvoir à la position des parents «en leur assurant pour la vie une pension annuelle de 366 francs».

Dans l’Ouest canadien, le père se dévoua à la mission de Lac-Sainte-Anne, Alberta, en 1857-1860. Malade, il résida à Saint-Boniface (Manitoba (1860-1861), puis passa dans l’Est du Canada, devint économe au collège d’Ottawa (1861-1862) et chargé de la chapelle pour les jeunes gens des chantiers à Hull. De là, il se rendit aux Escoumins, Québec (1862) et à Betsiamites (1862-1863). Le père rentra alors en France où il devint prédicateur à Angers (1863-1864) et fondateur de la maison de Rennes (1864-1865). En 1865, il demanda la dispense de ses vœux. Dans une lettre au père Fabre, le 11 mai 1865, il dit entre autres: «Ce n’est pas tant le mécontentement que l’intime persuasion où je suis que je ne puis vivre en bon religieux et en chocs continuels [avec les supérieurs] qui me font tant de mal moralement et même physiquement.» Le 22 mai 1865, le secrétaire général écrit dans le procès-verbal du conseil général: «Frain persiste à demander dispense des vœux. Le conseil est d’avis de le laisser sortir de la Congrégation et prie le T.R.P. Supérieur général de lui accorder sa dispense ob duritiam cordis.»

Dispensé de ses vœux, il travailla dans le diocèse de Détroit, Michigan, à Redfort (aujourd’hui dans la ville de Détroit) en 1867, et à Marshall, Michigan (1867-1868). On le retrouve ensuite vicaire à la cathédrale de La Nouvelle-Orléans (1871-1874), curé de la paroisse Saint-Vincent-de-Paul, dans la même ville (1874-1881) et secrétaire de l’évêque, puis curé de la paroisse Notre-Dame du Sacré-Cœur, tou­jours à La Nouvelle-Orléans (1881-1915), alors qu’il se retire à l’Hôtel-Dieu (1915-1916) où il meurt le 29 novembre 1916. Il avait reçu le titre de Monseigneur.

Yvon Beaudoin
et Gaston Carrière, o.m.i.