Présence oblate: 1937-2006

Situation géographique: municipalité régionale de comté de Rouville au Québec (Canada)

C’est le 17 mai 1935 qu’un groupe de religieux de la Congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée prend possession d’une vaste propriété, sise rue de la Petite Caroline, Rougemont. La communauté, dont l’objectif premier en achetant ce domaine fut de créer un centre d’approvisionnement alimentaire pour les maisons de la Con- grégation, ne pouvait guère trouver site plus propice, une vaste résidence, des bâtiments bien construits, 300 arpents de terre dont 70 sont en érablière, 140 en verger et 80 drainés, destinés à la culture maraîchères.

L’étable est transformée en salle pratique d’étude de la menuiserie, de la plomberie et en salle de cours en 1955. C’est à ce endroit que l’on confectionne les boîtes servant à la cueillette des fruits, des emballages pour les produits provenant de la ferme. Le bâtiment qui servait de d’entrepôt devient la maison des pré-postulants en 1954.

La vie de famille de la communauté s’organise et, à travers les mille occupations journalières de l’exploitation de la ferme, on trouve le temps de préparer, entre 1935 et 1956, environ 25 sujets pour les missions étrangères.

L’industrie laitière et l’aviculture cèdent bientôt leur place à la pomiculture, de plus en plus envahissante, et à l’horticulture. Aux produits des cultures maraîchères, tomates, concombres, maïs, et de la culture de la pomme, s’ajoute la fabrication d’un sous-produit, la purée de pomme. En 1973, on modernisera l’équipement de fabrication de cette denrée très appréciée.

En plus d’avoir été les hôtes, en 1948, d’un laboratoire de recherche sur la pomiculture, parrainé par le Ministère de l’Agriculture, les missionnaires Oblats demeurent les promoteurs des nouvelles techniques d’émondage, d’arrosage, de la culture des arbres semi- nains et nains, appelée à devenir la culture de demain.

Problème de la séparation de divers groupes en formation au noviciat de Richelieu : le 18 décembre 1953, le maître des novices expose le problème qui le préoccupe. Il y a quatre groupes de jeunes en formation au noviciat de Richelieu : les prépostulants ou postulants, les novices convers et les novices scolastiques. Chacun d’eux relativement aux autres pose certains problèmes plus ou moins épineux qui nous incitent à nous demander si réellement notre formule actuelle apporte la meilleure solution possible.

Le groupe des prépostulants et postulants sont souvent trop jeunes d’âge et de caractère (14, 15, et 16 ans). Certains se présentent après une retraite fermée; d’autres sont poussés par leurs parents. Ils peuvent également être d’âge convenable (18 ou 19 ans), mais n’ont guère de préparation éloignée ou prochaine à la vie communautaire d’un postulat. Leur nombre dépasse souvent celui des postulants proprement dits. Leur mentalité peut être mondaine, superficielle ou instable. Plusieurs manquent d’expérience d’un métier. Leur formation religieuse peut manquer de profondeur et d’instruction élémentaire. Pour ces raisons, ce groupe est cause d’influence pas toujours des plus heureuses à Richelieu.?En l’occurrence, si effectivement nous voulons apporter une solution au problème, nous sommes placés devant l’alternative suivante : a) retarder tous ces jeunes à un âge convenable à leur entrée dans la Congrégation soit 18 ans accomplis ou b) acquiescer à leur demande d’entrée, mais les organiser dans une institution séparée. La solution suggérée serait d’adapter la formation de ces jeunes aux exigences de leur niveau de développement culturel, intellectuel, moral, religieux, technique, etc. sans le danger de compromettre la formation des ‘apprentis officiels’ (les postulants et novices). Est sous-entendu dans l’exposé du Maître des novices qu’on pourrait trouver la solution à Rougemont.?Une note de l’administration provinciale du 30 avril 1954 mentionne que les travaux d’aménagement d’une maison à la résidence de Rougemont en vue d’y établir un postulat de frères coadjuteurs s’effectuent rapidement et qu’on envisage la possibilité de l’ouvrir bientôt.

Une note de la Maison provinciale, datée du 29 août 2006, fait état de la vente du verger oblat du nom de Bel Horizon, Rougemont. La famille Robert qui habite Rougement depuis plus de 80 ans a fait l’acquisition, en février 2006, du domaine de la congrégation des Missionnaires Oblats de Marie Immaculée, établie depuis plus de 70 ans à Rougemont. Une pommeraie de plus de 25 000 pommiers variés, ainsi qu’une conserverie font partie de ce vaste domaine.

Eugène Lapointe OMI