Au paragraphe 62 des Actes du Chapitre Général, nous lisons ce qui suit: « Nous percevons l’Esprit Saint nous invitant à la conversion dans le domaine de l’interculturalité : vivre plus profondément la tension créative entre unité forte et diversité riche, apprendre quelque chose de nouveau comme un enfant, développer la capacité d’apprendre, de désapprendre et de rebondir, de choisir l’interculturalité comme mode de vie, comme une manière d’être en mission. » Dans cette courte citation, on voit apparaître un certain nombre de verbes : percevoir, appeler, convertir, vivre, apprendre, développer, choisir. Peut-être l’un des plus importants à ce stade de notre vie en tant que Congrégation est-il de choisir.

Le 36ème Chapitre général a pris une décision claire, a choisi de faire de la sensibilité interculturelle, de la conversion et de la vie une priorité pour la Congrégation. La vie interculturelle parmi nous en tant qu’Oblats est censée être un témoignage prophétique, dans un monde qui a un plus grand nombre de personnes et de cultures que jamais auparavant.

De gauche à droite – Christopher CHUKWU (Cameroun); Ross KAPUNAN (Philippines); Callistus COUNTRY (Rome); Jean-Pierre FETSHI (D R Congo); Francis KABIKA (Mexique) et Nhlanhla John MHLANGA (Afrique du Sud).

Dans le cadre de son engagement à promouvoir et  à encourager une véritable vie interculturelle, l’Administration Générale a envoyé 7 délégués à un «Atelier International d’Interculturalité» organisé par la Société des Missionnaires du Verbe Divin (SVD). L’atelier a eu lieu du 23 au 31 janvier 2018 au célèbre Centro Ad Gentes, à l’extérieur de la ville de Rome, dans une petite ville appelée Nemi.

L’atelier a été suivi par un total de 53 participants de différentes communautés masculines et féminines, dont beaucoup ont des responsabilités de leadership dans leurs congrégations, ordres, sociétés. Les délégués oblats, tous impliqués dans le ministère de la formation, étaient : P. Callistus KHATHALI – Rome ; P. Ross KAPUNAN – Philippines ; P. Józef WCISŁO – Pologne ; P. Christopher CHUKWU – Cameroun ; P. Jean-Pierre FETSHI – République Démocratique du Congo : Père Francis KABIKA – Mexique ; et Frère Nhlanhla John MHLANGA – Afrique du Sud.

Parmi les sujets abordés, citons: L’interculturalité dans la vie religieuse aujourd’hui; Culture, contexte et interculturalité ; Cartographie, rapprochement et intégration : comment construire des communautés interculturelles ; Les différences culturelles ; Réponses psychologiques et culturelles à la vie interculturelle ; La vie religieuse interculturelle ; Théologie de l’inculturation et dialogue prophétique ; Formation initiale interculturelle : apprentissage de  la sortie ; Leadership interculturel ; Genre et interculturalité ; Spiritualité de l’interculturalité, entre autres.

L’un des exercices les plus importants de l’atelier consistait à raconter des histoires personnelles. Les participants ont eu plusieurs occasions de partager leurs expériences de vie à différentes étapes de leur vie, d’explorer leurs expériences interculturelles sincèrement et ouvertement. Cela a favorisé l’introspection honnête et a sans aucun doute semé chez plusieurs les graines de la conversion interculturelle. Les participants oblats à notre évaluation ont convenu que la capacité de partager son histoire de vie, ses expériences et son parcours interculturel devrait être encouragée dans les communautés oblates ; en effet, l’espace devrait être créé pour un tel partage.

Adopter une véritable vie interculturelle dépendra beaucoup de la capacité de chacun à regarder de manière critique ses expériences culturelles et interculturelles. Il est juste d’espérer qu’en tant que Congrégation, nous continuons à nous engager dans cette réalité de la vie interculturelle et à nous engager à traverser les frontières, à défier les stéréotypes, à briser les barrières, à combler le fossé et à construire de véritables communautés interculturelles.

Selon Anthony Gittins, l’un des conférenciers de l’atelier, « Si nous pouvons nous engager dans une vie interculturelle et aller au-delà du simple fait de vivre sous le même toit, alors nous sommes à l’aube d’une révolution dans la vie religieuse. »